Chapitre 7

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« Il faut faire quelque chose avant qu'il ne soit trop tard. »

Le son d'un claquement de porte se fit entendre à travers la chambre, permettant de me sortir d'un profond sommeil en sursaut. C'était si peu harmonieux qu'il m'avait fait prendre conscience que j'étais bel et bien dans la réalité.

Cette phrase résonnait inlassablement et de façon continue dans mes plus profondes pensées alors que je venais tout juste de reprendre conscience.
Elle se répétait et faisait écho dans ma tête.

J'ouvris mes yeux avec agacement et grimaçais une fois que je m'étais rendue compte de la chaleur étouffante de la chambre.

Je massais légèrement mon crâne pour soulager la douleur qui s'était déjà amplifiée dû à un réveil trop brusque, tout en plissant mes yeux à cause du soleil qui tapait en plein dans mon visage.

Je peinais à respirer malgré le masque respiratoire qui m'était attribué, placé sur la moitié de mon visage.

Avec fatigue, je fronçais mes sourcils, essayant de résoudre un puzzle invisible désignant inconsciemment le fait que j'étais accrochée à ces machines massives.

J'avais du mal à réaliser ce qui m'arrivait et, comme toute personne normale se réveillant dans une chambre d'hôpital reliée à plusieurs pavés technologiques, je me posais tout un tas de questions auxquelles je n'avais pas le droit à une réponse immédiate, et sur ce coup-ci, ma patience me jouait malicieusement de mauvais tours.

D'un coup, j'écarquillais mes yeux comme ayant une révélation.
Mon coeur commençait peu à peu à menacer de sortir de ma poitrine tellement l'hypothèse que je m'étais faite semblait véridique.

Si j'en crois mon affaiblissement instantané et ma fatigue extrême, si j'en crois les machines disposées dans la salle et cette phrase qui ne cesse de résonner en moi, si j'en crois mes paupières lourdes qui menacent de me refaire plonger dans un profond sommeil malgré mes efforts pour les garder ouverts,

J'ai esquivé la mort.

Dire que je me combats depuis des années malgré moi, et que je jouais littéralement entre la vie et la mort m'attristait au plus au point.

Tous ses objectifs que je m'étais lancée, tous ses rêves que je n'avais pas encore la chance et le pouvoir de réaliser, tous ses regrets avec lesquels je me serais en allée, et surtout cette grosse part de responsabilité ; cette vie que je tenais entre mes mains, comment aurais-je pu mourir en laissant tout cela derrière moi ?

J'en perdis une larme qui n'hésita pas à aller s'entrechoquer contre le drap propre de mon oreiller.
Mon cœur bondissait à toute allure et la machine marquait l'inégalité de mes battements de cœur par des bip sonores qui sonnaient presque anormalement faux.
J'angoissais tellement que mes mains commençaient à devenir moites et j'avais de plus en plus besoin de prendre de grosses bouffées d'air.

Une main se posa sur la mienne.

La machine recommença à biper continuellement et sans défaillances ni ambiguïtés. Mon rythme cardiaque reprit la normale.

Je tournais ma tête vers la gauche et aperçus un visage familier.
Il me souriait avec tant d'empathie que ma tristesse et mon anxiété s'étaient réincarnées en euphorie.

« Pourquoi est-ce que tu pleures ? Rassure-moi, ce sont des larmes de joie n'est-ce pas ? demanda-t-il en penchant sa tête vers le côté. J'espère en tout cas, la mélancolie ça te va pas. Ton sourire irait beaucoup mieux.

Mes larmes se transformèrent peu à peu en larmes de joie ; une joie presque indescriptible.

Il avait ce sourire si contagieux qui réussissait à tirer les traits de n'importe quel visage vers le bon sens, peu importe le contexte et qui pouvait égayer une journée entière.

ᴇᴜᴘʜᴏʀɪᴀ [ᴊ.ᴊᴋ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant