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J'avançais difficilement dans la pénombre de la nuit et dus redoubler de vigilence, puisque je me trouvais à des kilomètres à la ronde du moindre signe de civilisation, en plein cœur de la forêt. Rien ni personne ne pouvait m'aider, car j'étais seule, sans téléphone ni rien pour appeler. Aucune technologie ne se trouvait sur moi, alors la seule manière de me sortir de ce merdier était de continuer ma route en ne perdant pas espoir.
Il y avait tellement d'obsatcles qui me bloquaient le passage, des troncs d'arbres tombés et fendus, des trous, des roches et des surfaces glissantes. J'étais effrayée et chaque petit craquement que mon poids causait en avançant augmentait mon nombre de battements cardiaques par minute.
Ma garde était au plus haut niveau et mon regard ne cessait de scruter les alentours, à la recherche d'une peut-être menace pour moi. La moindre petite chose qui, selon moi, était étrange, autant un son qu'un objet qu'une vision, me foutait les jetons. Puisque je trouvais que tout était étrange autour de moi, la seule émotion que je ressentais était la frousse.
Alors que je continuai de marcher dans cette noirceur aussi noir que les plumes des corbeaux, j'aperçus soudainement, à quelques mètres devant moi, une forte lumière blanche, contenant des traits de bleu. Une mélodie au piano se fit entendre et une voix de femme que je reconnus aussitôt le premier mot dit :
-Approche Rosalie, viens vers moi mon enfant.
J'approchai vers la femme et savais déjà qui serait devant moi, alors que la lumière devant elle se dispersa. La joie, qui avait remplacé toute ma peur, que je ressentais était imbattable et mes jambes se mirent à courir. Un chemin dépourvu d'obstacles se créa subitement pour moi.
Ma mère était à quelques centimètres de moi, les bras ouverts, souriante, prête à recevoir un énorme câlin de joie de ma part. La femme qui m'avait élevé et qui avait donné sa vie pour moi jusqu'à sa mort l'année passée était devant moi. Je ne pouvais pas le croire, c'était impossible, mais je ne voualis pas m'empêcher de croire qu'elle était revenue à la vie. Les sentiments que je ressentais étaient inexplicables, mais je pouvais dire que j'étais heureuse et les larmes qui coulaient sut mon visage témoignaient de ma réjouissance inatteignable par qui que ce soit d'autre en ce moment que moi.
Mes bras s'appreêèrent à s'enrouler autour du corps frêle et aussi blanc que neige qu'était celui de ma maman, mais soudainement, son visage se métamorphosa pour ressembler à un monstre. Ses cheveux devinrent subitement en bataille, de la bave coulait de sa bouche, ses iris bleus dégradèrent vers le violet, puis le rouge, ses dents parfaitement droites s'aiguisèrent en crocs de vampires. Pour finaliser cette horreur d'œuvre qu'était devenue la meilleure femme au monde, un cri digne des plus effrayants films d'horreur sortit de sa bouche qui, habituellement, me racontait des contes de fées ainsi que des paroles toutes douces.
Le cri grave, mais si strident me prit par surprise et me donna le pire mal de crâne jamais connu auparavant. Mes oreilles me firent un mal de chien et je sentis mon corps brûler vif par les flammes qui m'entouraient soudainement.
La douleur dans mes oreilles évoluait à une si grande vitesse que mes lobes auditifs explosèrent en emportant ma tête avec eux. La dernière image que je vis avant de me réveiller en criant de peur et de souffrance fût le visage monstrueux de la femme qui, auparavant, était la plus belle au monde.
En sueur, le cœur prêt à exploser ainsi que le souffle saccadé, je me réveillai de ce cauchemar en hurlant de frousse et douleur. Alessio, qui dormait encore, se réveilla en sursaut et se leva à la vitesse de la lumière pour courir à mon chevet.
Mon pupilles scrutaient ce qui m'entourait et je réalisao que j'étais dans la chambre d'Alessio, en sécurité dans le lit. J'arrêtai de hurler, puis appuyai ma main contre l'organe qui poussait le sang dans tout mon corps. L'italien prit ma main qui n'était pas sur mon cœur dans la sienne et posa les doigts de sa deuxième sur le haut de mon crâne alors que sa paume était appuyé contre ma joue :
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu vas bien au moins ? Es-tu blessé ? me demande-t-il rapidement, stressé, inquiet, en panique totale.
Je sursautai à son toucher, scrutao la pièce de nouveau à la recherche de je ne savais quoi, la respiration saccadée, puis le regardaoi dans les yeux et je me sentis tout à coup apaisée. La bienveillance que je lus dans son regard inquiet me détendit immédiatement et je pressai sa main fortement dans la mienne pour me réconforter. Son toucher agit comme ma bouée de sauvetage et je lui laissai une place pour qu'il puisse s'asseoir à mes côtés, ce qu'il fit sans me délaisser de son contact entre nos mains.
Je lui racontai ce à quoi j'ai rêvé et il jouait et replaçait sans cesse mes cheveux. Sa petite caresse me faisait du bien.
Une fois mon récit terminé, il posa sa main sur ma tempe pour que ma tête se rapproche de sa bouche. Ses lèvres déposèrent un baiser sur ma tempe, puis je laissai tomber délicatement mon crâne sur son épaule.
-Ici il n'y a pas de monstre ou de personne qui se transforment en monstre, tu es en sécurité ici, me dit-il tout en caressant ma tête de ses phalanges, son menton contre mon crâne.
Nous restâmes dans cette position un douzième d'heure avant que je ne décidai de me lever pour me changer. Je ne me morfondai pas toute la journée pour un cauchemar tout de même.
-Bon ! Cauchemar terminé, il est temps de s'habiller, dis-je en sautant hors du lit.
Alessio fut surpris et me regardai tout le long de mon chemin jusqu'au "walk-in" et lorsque je le remarquao :
-Ne penses pas que je n'étais pas bien dans tes bras chauds et reconfortants, au contraire ! J'y étais très bien et passer la journée dedans m'aurait fait plaisir, c'est jusqu'il est temps de passer à autre chose. Un cauchemar ne doit pas ruiner toute une journée. Tu ne crois pas ? lui demandais-je.
Il déposa sa tête contre le mur, me détailla de la tête aux pieds d'un air sérieux et resta ainsi alors que je fermai les portes du "walk-in" pour me changer.

L'âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant