Chapitre 37

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Bonjour à toutes et à tous ! Voilà la suite, désolée pour le retard je suis partie en vacances quelques jours non je ne vous avez pas oublié bien au contraire, mais pour me faire pardonner encore une fois ce chapitre est bien plus long que les autres, en espérant qu'il vous plaise et qu'il soit à la hauteur de vos attentes !
N'hésitez pas à voter ça me fait plaisir, et surtout à commenter et laisser vos avis c'est un plaisir pour moi d'y répondre (et c'est un plaisir de les recevoir, c'est tellement encourageant)! Bonne lecture à vous ! Full Love !!
Merci à vous d'être toujours aussi nombreux et pour vos messages adorables qui m'encouragent à continuer cette histoire qui me tient à cœur, vous êtes les meilleur.e.s ! ❤
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-PDV de Price-
Je me réveillais seule dans ce grand lit froid, il était six heure trente, j'observais lascivement mon écran vide de toutes notifications. Je n'avais pas encore vu Elena depuis son réveil, trois jours étaient passées, Carmen était allée la voir, puis était venue me voir juste après, m'incitant à aller la voir.
- Regina, elle ne t'en veut pas, elle me l'a dit, tout ce qu'elle veut c'est que tu ailles la voir... Elle a besoin de toi... m'avait-elle dit.
J'en doutais énormément, Noël se rapprochait, je n'avais aucune nouvelle d'Emma, pas un message, je ne l'avais pas revu non plus, je n'avais de nouvelles que par l'intermédiaire d'Andrea. Elle me manquait, le manque, je n'avais pas eu l'occasion de connaître ce sentiment jusqu'à maintenant. Elena m'avait manqué les premiers jours mais c'était mon choix de partir, ce n'était pas un manque imposé comme celui d'Emma. J'avais un cours à donner aujourd'hui, et je n'en avais pas la force, je me sentais seule, vide, mais avec un peu de chance, Emma serait en cours...
Je me levais pour aller prendre une douche, l'odeur de son parfums toujours coller à mes draps, ou peut-être était-ce juste moi qui l'hallucinait, il n'en était que plus difficile de le quitter.
Je parti vers la douche, l'eau s'écoulait lentement, me rappelant ma dernière douche avec la jolie blonde. Le souvenir de sa peau contre la mienne m'offrait en échos tous les frissons que nous avions partagé, l'effet de l'eau chaude contre mes muscles me détendait légèrement. Après 20 minutes sous l'eau, développant mon introspection, je remonte à la surface de la conscience. Le café noir m'aidait à me réveiller, me sortant de ma torpeur, apportant une sorte de résurrection à mon état d'apoplexie.
-Pdv d'Emma-
Je me réveillai à côté de Sacha, notre cours commençait dans une heure, j'avais cours avec Regina, je m'en voulais de ne pas lui avoir envoyé quoi que ce soit mais je voulais prendre du temps pour réfléchir. Je voulais essayer de me dépêtrer de cette culpabilité qui me rongeait petit à petit, Sacha n'avait pas voulu que je rentre chez moi, que je sois seule pendant cette période, ce qui était plus que compréhensible cependant je comptais bien rentrer ce soir. Mais Regina aussi culpabilisait et elle était seule, elle avait tout le loisir de ruminer ses pensées sombres.
"- Emma, elle est forte, elle est adulte, elle a l'habitude d'être seule, puis ma mère la voit tous les jours au boulot, elle a eu une nouvelle affaire, elle passe son temps à travailler alors ça devrait aller..." M'avait dit Sacha.
Elle recommençait donc à se noyer dans le boulot pour éviter de penser à tout ça, je n'avais pas de nouvelle d'Elena mais je suppose qu'elle m'aurait averti s'il y avait du nouveau.
- Em' dépêches-toi, on va être en retard.
Sacha me sorti de ma torpeur, je m'empressais de me préparer avant que l'on ne puisse se rendre en cours. J'angoissais un peu à l'idée de la revoir, ça faisait plus d'une semaine que je ne lui avais pas adressé la parole, plus d'une semaine que nous nous étions disputés. Ses mots m'avaient blessés mais elle n'était pas dans son état normal, elle ne dormait que très peu depuis que la culpabilité la rongeait et la tenait éveillée, elle avait bu et fumé... Et le poids de ma culpabilité n'arrangeait rien à tout cela lorsqu'elle culpabilisait déjà que je porte ce poids. La boule au ventre nous attendions devant l'amphithéâtre, je ne faisais que tourner en rond sous les yeux des autres étudiants qui, déjà à la base me dévisageait, mais d'autant plus depuis que mes récents exploit avait fait le tour de la Fac.
- Emma arrête tu me stresses !
La patience de Sacha semblait atteindre ses limites.
- Désolée, ça m'angoisse...
Elle se planta devant moi m'attrapant par le bras, l'amenant à l'extérieur de la Fac à l'abris des regards.
- Là tu respires et tu te calmes... Je ne sais pas de quoi tu as peur mais c'est irrationnel Emma.
Je tentais de maîtriser ma respiration et d'éviter la crise d'angoisse au maximum.
- Mais et si tout redevenait comme avant, et si elle me détestait à nouveau ?
- Écoute je ne connais pas vraiment cette femme, mais tout ce que je peux dire c'est qu'elle est très loin de te détester et si je comparais à vos débuts, je pourrais même dire que votre relation est beaucoup, beaucoup, beaaaauucoup plus proche de l'amour que de la haine.
Je me sens un peu paniquer.
- L'amour ?
- Tu m'excuseras Emma mais j'ai vu peu de genre faire demi-tour après s'être disputer pour passer 30 minutes assises en jean dans la neige en tenant quelqu'un qu'il déteste dans leur bras, pour ensuite les raccompagner. Je pense très sincèrement qu'elle t'aime, ou du moins elle tient énormément à toi... mais elle est amoureuse de toi Emma, même si elle se le cache à elle-même parce qu'elle panique ça crève les yeux... Et toi aussi tu paniques...
Elle avait rajouter la fin de sa phrase en voyant mon visage se contracter douloureusement.
- Je suis amoureuse d'elle je crois...
Je la vois rire jusqu'à s'étouffer avec sa salive.
- Pourquoi tu rigoles ?
- Non tu crois ? Je pense que l'on est tous au courant Emma... Sauf elle peut-être, qui refuse d'ouvrir les yeux.
Je sens mon cœur se serrer, tomber amoureuse d'une femme comme Regina c'était dangereux. Carmen en avait souffert, Elena en avait souffert et en payait encore le prix aujourd'hui, j'en avais aussi souffert avant d'en arrivait là... Il valait mieux que je m'arrête là, je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine, ma cage thoracique était oppressée, je sentais ma respiration accélérait, impossible de suivre le trajet de mes pensées qui allait trop vite pour moi.
- Emma, non non non, respire doucement, concentre toi sur ça, juste sur ça.
Je fixais Sacha qui essayait de gérer comme elle pouvait. Après bien 10 minutes à me calmer, nous étions bien en retard en cours, environ 12 minutes. Nous marchions vers l'amphithéâtre, je pris une grande inspiration avant d'entrer à l'intérieur. La voix de ma professeure qui retentissait à un rythme soutenu se coupa lorsque je passais la porte. Le regard brun sombre se tourna vers moi, les lèvres entrouvertes, je vis ses yeux descendre et s'attarder sur le collier autour de mon cou. Dès que j'avais reçu le collier de la part de ma professeure j'avais porté la colombe contre mon cœur. C'était apaisant de sentir son poids et sa présence qui me rappelait que ma professeure, bien qu'absente, n'était jamais loin. Elle portait une jupe en similicuir qui moulait sa silhouette à la perfection avec ses haut talons noir, elle n'était probablement pas la seule à remarquer mon regard sur elle, et je n'étais probablement pas la seule à l'avoir déshabillée du regard aujourd'hui.
Je vis ses yeux briller légèrement, laissant dévoiler le fantôme d'un sourire sur ses lèvres, son regard revint se plonger dans le mien.
- Désolée, je suis en retard.
Elle tente de m'envoyer un regard noir pour garder la face devant les autres étudiants, mais un sourire vient éclater sur son visage révélant bien plus encore.
- Allez vous asseoir miss Volkov, nous en parlerons à la fin du cours.
Nous partons nous asseoir au premier rang, toujours libre, Sacha se mit à bougonner.
- Moi aussi j'existe.
Le cours se déroula sans encombre, les nombreux regards de ma professeure s'attardant vers moi plus que nécessaire.  Je l'observais tout en écrivant, lorsqu'une information m'arrêta.
- ... C'est quelque chose de très important mais vous le verrez au prochain semestre avec ma collègue de droit pénal miss Delfino.
Je lance un regard à Sacha, effarée, sans qu'elle ne comprenne.
- Quoi ?
- Delfino ! C'est elle l'ex plan cul de Price, elle me déteste...
- Compliqué le prochain semestre...
La fin du cours s'annonçait rapidement, les étudiants sortaient de la salle, un des jeunes hommes du second rang osa s'avancer jusque ma professeure qui lui lança un regard noir ne le dissuadant pas.
- Je n'ai pas le temps, si vous n'avez pas compris le contenue du cours demandez à vos camarades.
- Ça ne concerne pas le cours.
Il avait pris son air macho, essayant d'impressionner ma professeur.
- Dans ce cas ça ne m'intéresse pas, vous pouvez disposer.
Il ne se démonta pas et beaucoup d'étudiants avait commencé à regarder dans la direction de ma professeure.
- C'est sûrement mon dernier cours de l'année avec vous alors je voulais vous inviter à sortir.
- Je ne suis pas intéressé ni par vous ni par le sexe à l'égo surdimensionné. De plus si vous ne faites pas partie du haut de la liste des rares qui ont été sélectionnés je vous conseille de faire profil bas car vous êtes bien loin de méritez ne serait-ce qu'un dixième de l'attention que je viens de vous donner. Sortez maintenant.
Le jeune homme s'étant assez ridiculisé cracha au pied de ma professeure, mon sang ne fit qu'un tour, j'oubliais mon bras immobilisé, l'attrapant pour le plaquer contre le mur, levant le point prêt à l'abattre sur le visage de cette idiot.
- Volkov, lâchez-le !
Le jeune homme semblait paniqué manquant légèrement d'air.
- Lâche-moi sale gouine.
Ma main se resserra sur la gorge de l'idiot pour le faire taire, le bruit des talon retentit à deux reprises, Price se trouvait à moins d'un mètre de moi.
- Emma, tu vaux mieux qu'un macho à l'ego surdimensionné qui ne peut pas encaisser un refus...
Une main se posa contre mon bras relevé près à le frapper.
- Emma, relâche-le s'il te plait.
Je relâchais l'homme qui s'écrasa contre le sol reprenant sa respiration.
- Excuse-toi.
- Ouais... Je suis désolé... excusez-moi...
Je lançais un regard vers Price qui me fit un signe de tête.
- Bien dégage maintenant.
Il parti rapidement pestant un bon nombre d'insulte, suivit de près par les autres au regard de Price.
-PDV de Sacha-
Tous les étudiants était sortis de la salle lorsque je me tournai vers Price qui s'approchait d'Emma.
- Tu aurais pu te blesser d'autant plus gravement à l'épaule Emma !
Elle se tourna vers elle l'air ahuri et complètement révolté.
- Il n'a pas à te manquer de respect de la sorte.
Je vis passer le léger sourire sur le coin des lèvres de Price.
- Merci... Tu ne t'es pas blessée ?
Emma replaçait délicatement son attelle.
- Tout va bien...
Leurs yeux se connectèrent un instant, avant que son regard ne se retourne vers moi, je pouvais voir la panique dans ses yeux, Emma allait complètement craquer.
-Emma...
Price l'avait appeler connectant à nouveau leur regard, Emma fini par baisser les yeux pour fixer ses chaussures.
- Je... je suis désolée pour la dernière fois, c'est vrai que tu souffres plus que moi de ce qui est arrivé à Elena et...
Elle fut vite coupé par la professeure.
- Non Emma, c'est moi qui suis désolée, je n'aurais jamais dû te parler comme je l'ai fait... d'ailleurs Elena est réveillée depuis quelques jours.
La surprise se lit sur le visage d'Emma, elle croyait que Price la préviendrait.
- Et tu es allée la voir ?
- Je ne peux pas Emma... Elle m'en veut, même si elle dit le contraire... Et je m'en veux encore plus...
La main de la blonde vient glisser contre son bras avant d'attraper la sienne.
- Je suis sûre qu'elle ne t'en veux pas, elle serait heureuse de te voir... Vraiment, tu devrais aller la voir...
Le regard de la brune s'égare sur son visage, les yeux de la blonde s'égare également sur le sien, le temps s'arrête quelques instants, comme si chaque atome de la pièce était en suspension. Price inspire précipitamment, avant de fermer les yeux un court instant, mais perceptible cependant.
- Tu me manques Emma...
Sa main libre vient se poser contre sa joue, Emma, qui n'avait aucune volonté de résister, se fondait dans le touché.
- Tu m'as manqué aussi...
Elle ne mentait pas, elle m'avait parlé de notre professeure pratiquement tous les jours à plusieurs reprise, mais les émotions étaient encore bien plus perceptible chez Price. C'était troublant de voir les émotions se jouer dans les yeux de cette femme, de la voir sans son masque, sans son contrôle, sans rien pour la protéger. Devant Emma, elle était complètement vulnérable.
Elles finirent par craquer, Emma vint enlacer Price qui lui rendit son étreinte d'autant plus fort, chargée d'émotions, je la vis enfouirent son visage dans les cheveux blonds, inspirant.
- Emma...
Cette étreinte avait le goût des étreintes désespérées dans ces films à l'eau de roses où les deux protagonistes s'étaient retrouvé un court instant avant de devoir se séparer à nouveaux. À la différence que celle-ci était bien réelle et désespérée, remplie d'un amour dissimulé autant par l'une que par l'autre par la peur... Et pourtant rien n'annonçait la phrase qui allait passer les lèvres d'Emma.
-Je pense qu'on devrait faire une pause, on se verra toujours au travail, je compte revenir cette semaine. Et en cours aussi on se verra... J'ai besoin d'un temps seule, pour faire le point sur mes sentiments, sur ce que je ressens...
Je vois la confusion dans les yeux de ma professeure de criminologie.
- Pourquoi ?
- Je ressens énormément de choses, et j'ai besoin de faire le point.
- Si ça peut te rassurer, je ne peux qu'accepter ton choix.
J'etais consternée par la capacité des deux femmes à refouler leur sentiments. Toutes deux étaient mortes de peur pour de simples sentiments, aucune des deux ne savaient gérer leurs émotions et pourtant l'une d'entre elle les cachaient d'une main de maître. Un bruit de porte retentit, nous nous tournons toutes pour voir une magnifique brune descendre les escaliers de l'amphithéâtre à la manière dont on descendrait les escaliers en marbre d'un palais.
- Miss Delfino...
- Miss Price...
Les deux se sourirent sous le regard interrogateur d'Emma.
- Comment vas-tu ?
- Je vais bien Carmen, cesse de t'inquiéter.
Elle soupira de manière agacée tandis que Regina souriait à Emma qui l'interrogeait du regard.
- Tu devrais aller la voir, elle ne t'en veux pas, elle veut juste te voir... Tu lui dois bien ça...
Ses étudiants commencèrent à entrer dans l'amphithéâtre, observant de près les interactions entre les deux femmes.
- Ton cours va commencer.
Price réunissait déjà ses affaires.
- Attends, on se voit ce soir et on en parle... Je t'invite au restaurant pour en parler...
- Si ça te fait plaisir.
- Merci... À ce soir alors.
Elle lui adressa un simple regard entendu avant de sortir, de la salle sous le regard d'Emma qui la suivait au pas de course. Son regard lançait des étincelles remplit de jalousie.
- Tu t'es rapprochée d'elle pendant que j'étais à l'hôpital ? Et de qui elle parle d'abord ?
Elle se retourna vers Emma l'air exaspéré.
- Elle était là pour moi pendant que tout cela est arrivée, c'était la seule qui était là Em', je n'allais pas la rejeter alors que c'était déjà bien plus que très gentil de sa part de ne serait-ce m'adresser la parole après ce que je lui ai fait. Et elle parlait d'Elena...
Emma semblait perdue, je suivais la conversation du mieux que je pouvais, il ne me manquait que les popcorns.
- Elle connaît Elena ?
Price soupira profondément.
- c'est une longue histoire Emma...
Emma fit mine de ne pas s'attarder sur le sujet bien que tracasser.
- Tu aurais pu me prévenir... Tu comptes recoucher avec aussi ou c'est tout ce que tu me caches ?
Price roula des yeux à sa manière habituelle.
- Non Emma, je ne compte pas coucher avec elle... Et j'ai un cours à donné Emma, je suis déjà en retard, je n'ai pas à m'expliquer...
- Bien allez y dans ce cas, miss Price...
Elle s'approcha d'Emma et vint embrasser son front alors que l'ensemble du couloir avaient mes yeux rivés sur leurs échanges.
- Cesse de faire l'enfant, elle sera ta professeure et au moins elle ne te mettra pas de moins bonne note par jalousie, c'est bénéfique pour toi comme pour toi... Prends sois de toi pendant cette petite pause Emma, je suis heureuse que tu reviennes au bureau, David n'est d'aucune aide...
Elle se tourna vers moi m'adressant un signe de la tête courtois..
- Miss Pérez.
Je lui rends son signe de tête courtois avant qu'elle ne s'éclipse. Emma se tourne vers moi.
- Tu crois qu'elles ont...
Je la coupe directement.
- Non Emma cesse de te monter des films, elles n'ont rien fait, elles ne se regardent plus comme Price et toi vous regardez, vous sentez les œstrogènes à des kilomètres, j'ai même pas besoin de prendre ma dose aujourd'hui à ce niveau là...
Je la vois lâcher un léger rire.
- T'es bête... et on ne respire pas le sexe déjà...
Je fis une mou légère exprimant mon doute avant que nous nous dirigions vers notre prochaine salle.
-PDV de Price-
Noël se rapprochait doucement, j'avais passé ma soirée de la veille au restaurant avec Carmen qui m'avaient tanné pour que j'aille voir Elena, au moins pour Noël. Elle avait passé une bonne partie de la soirée à me faire culpabiliser sur le fait que je n'aille pas la voir mais ma culpabilité de l'avoir mise dans cette état me rendait bien plus mal encore. À ses réactions face à la mienne j'avais fini par deviner le fait qu'Elena ne lui ai rien dit sur la perte de ses capacités motrices, je me fis muette la dessus, j'avais déjà fait assez de mal comme ça. Cependant cela confirmait bien son attirance pour Carmen. J'avais fini par rentrer bien plus tôt que prévue, laissant Carmen afin de rentrer souffler chez moi, je me sentais oppressée, le poids de la culpabilité devenait de plus lourd à porter seule face à Carmen qui ne me comprenait pas.
J'arrivais au bureau, Emma avait promis de me rejoindre directement là-bas, décidément elle n'étais pas décidé à passer plus de temps que nécessaire avec moi. J'arrivais sur le parking du bâtiment, il était huit heure, Emma m'attendait devant ma place de parking emmitouflée dans son écharpe, je descends de la voiture, m'avançant vers elle.
- Miss Price.
- Miss Volkov...
Elle voulait se la jouer professionnelle pendant cette pause imposée, dans ce cas j'allais le rester.
Nous montions dans l'ascenseur, elle me détaillait du regard.
- Tu vas bien ?
- Très bien Volkov, je te remercie.
Le reste du chemin jusqu'à mon bureau se fit ensuite dans un silence pesant jusqu'à notre entrée. David y était déjà installée.
- David tu vas être heureux, je te libère enfin, ma stagiaire est de retour.
- Je suis presque déçue, contrairement à toi j'apprécie ta présence moi.
Flores arriva de nul part intervenant dans la conversation.
- Ça tombe bien j'ai besoin de vous, vous aller m'aider.
- David va t'aider ou faire le boulot à ta place Flores ? Parce que je suis persuadé qu'il serait plus doué que toi.
- Toujours aussi aimable, la médecin légiste a appeler, il y a effectivement une balle dans le cadavre et elle demande à ce que vous y alliez.
- Andrea serait-elle déjà au courant de votre incompétence pour exiger que ce soit moi qui m'en charge ?
- Ce n'est pas Andrea qui a appelé, Megan s'est occupée de l'autopsie.
- Oh dans ce cas ça change tout il est vrai.
Ma voix suintant de sarcasme.
- Price, si j'étais vous je cesserai les attaques ad hominem.
Mon élève intervint directement.
- Est-ce une menace ?
Son regard était glaciale.
- Non un conseil, je refuse de collaborer avec quelqu'un qui doute de mes compétences.
Je repris la parole.
- Vous n'avez pas le choix si vous voulez résoudre l'affaire car je doute que vous résolvez cette affaire tout seul sans aucune âme vivante pour vous aider.
- Ce n'est pas parce que vous êtes considéré comme la meilleure dans votre domaine ici que vous vous devez de mépriser tout les autres.
Emma repris ma défense.
- Elle est la meilleure dans son domaine, c'est un fait, que ce soit ici ou ailleurs.
- Tu n'es pas obligée de la défendre même si tu es sa petite chienne.
Je ne tolérerai aucune insulte envers Emma, je n'avançais vers lui à quelques centimètres.
- Regardez qui aboie maintenant.
Je vins attraper son visage d'une main enfonçant légèrement mes ongles manucurés dans ses joues mal rasé.
- Votre femme vous a quitté récemment et elle a eu raison. Bien que vous aboyez vous êtes bien trop lâche pour mordre.
- Comment savez-vous ?
- La trace de bronzage de votre alliance sur votre main gauche, la coupure sur votre joue provient d'un rasoir double lame probablement un jetable, vos vêtements ne sont pas repassés, vous êtes négligé, vous sentez l'après-rasage bon marché probablement celui de l'hôtel où vous vivez ou alors vous avez très mauvais goût mais je dirais probablement les deux.
Il se dégagea d'un geste brusque.
- Lâchez-moi, sorcière...
J'émis un faux feulement de chat lâchant un rire tandis qu'il quittait la pièce, me retournant vers Emma tandis que David s'éclipsa voyant nos regards se plonger l'un dans l'autre.
-Bordel ce que tu es sexy quand tu attaques les gens comme ça et que je ne suis pas la cible...
Je lui souris tout en la toisant du regard un léger sourire sur les lèvres.
- méfie toi que ce ne soit pas bientôt ton tour...
Je retournais jusqu'à l'ascenseur rapidement.
- Eh on va où ?
- Au centre médicaux légal.
En à peine dix minutes nous étions arrivées, Emma regardait partout l'air ahurie, nous nous arrêtons face à une porte vitrée au dessus de laquelle est inscrit une phrase latine "Hic locus est ubi mors gaudet succurrere vitae.". Emma la fixait depuis quelque seconde.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- C'est écrit " Voici l'endroit où la mort se réjouit d'enseigner à la vie.".
Une petite rousse d'âge moyen vint passer la porte, un large sourire sur le visage, retirant des gants de latex.
- Regina ! Toujours aussi magnifique, ça fait un moment que l'on ne t'avais pas vue.
Elle me serra la main, la gardant un peu plus longtemps que la normal, me lançant un clin d'oeil. Megan était mariée et hétérosexuelle mais notre jeu de flirt n'avait jamais cessé pour autant depuis mes debut, au départ j'avais été très mal à l'aise, maintenant l'élève avait dépassé le maître.
- Megan, heureuse de te revoir, tu commençais à me manquer.
-Oh vraiment ? J'ai eu ton boss au téléphone, je n'ai pas manqué l'occasion de lui dire bonne chance.
-Fisher ? Pourquoi ça ?
- Et bien, personne n'est le boss de Regina Price.
Je lui lançais un sourire puis son regard se tourna vers Emma.
- Emma Volkov, ma stagiaire... Emma, voici Megan Murphy, ma légiste favorite.
Emma me lança un regard noir en coin avant de lui serrer la main tandis qu'une voix se mit à résonner derrière moi.
- Je croyais que c'était moi ta légiste préférée ?
- Bien sûre Andrea, tu es au même niveau que Megan et tu le sais très bien.
La mère de Sacha vint serrer la main de ma professeure avant de se tourner vers moi.
-Oh Emma ! Comment va ton bras ? Sacha m'a dit que tu étais rentrée, je crois que tu lui manques un peu...
- Je vais bien merci, elle s'en remettra j'en suis certaine, on se voit quand même chaque jour en cours après tout.
Le silence revint avant que Megan ne plonge ses yeux dans les miens.
- Regina, c'est ton moment.
J'inspirais un grand coup et me mis à sourire.
- Dis moi tout, je suis prête.
- Et bien, dans l'affaire Chad Anthony, tu avais raison.
-Oh mon dieu, redis le encore.
Elle inspira avant de détacher chaque mot avec attention, un sourire sur les lèvres.
- Tu avais raison Regina Price. Il n'était pas celui visé puisque nous avant retrouvé une deuxième balle dans son thorax qui provient bien d'un sniper. Mais il n'était pas visé la balle était très mal placé, elle aurait causé sa mort dans 5% des cas, malheureusement il fait partie des 5%... Cependant, pour entreprendre de tirer à l'aveugle la cible cela devait être un professionnel comme tu dois le savoir. Le meurtre a était commis aux alentour de 17h.
La fierté était imprimée sur mon visage tandis que je sentais Emma me dévorer du regard.
- Je te surprendrait toujours Megan.
- Si tu continues ainsi je serai inutile...
- Tu pourras toujours vérifier que je ne fais pas d'erreur.
- Tu n'en as jamais fait Regina.
- Il y a un début à tout.
La conversation continue parlant notamment de l'affaire et des différentes pistes que l'on pouvait avoir, la personne qui l'avait tué été sûrement un ancien militaire ou un chasseur mais étant donné qu'il n'était pas visé il valait mieux s'attarder sur la personne qui était rentrer dans l'appartement par effraction et voulait sa peau. Cependant aucun indice n'avait était laissé et il était extrêmement compliqué  de trouver une piste à partir de rien. En plein milieu de la conversation Megan vint replacé une mèche de mes cheveux correctement laissant à Emma l'occasion de lui lancer un regard amer de jalousie que je ne manquais pas, après quelques minutes à inspecter le corps nous repartions à mon bureau.
Emma semblait toujours énervée dans la voiture, je vins glisser ma main sur sa cuisse, je la sentis se tendre avant de se reculer.
- Tu comptes me fuir éternellement ou juste fuir chacune de mes interactions par peur de ce que tu ressens?
Elle me lança un regard en colère.
- Je ne fuis pas, j'ai juste besoin de temps.
- Une pause loin de moi, se comporter de manière distante et professionnelle, à peine me parler... J'appelle ça fuir Emma.
- Je n'ai pas peur de ce que je ressens.
- Oh vraiment ?
- Je n'ai pas peur j'ai dit.
- Tu te ments à toi-même si tu veux mais ne me mens pas à moi.
Elle se tourna vers moi les larmes aux yeux.
- Écoute, oui j'ai peur, mais je ne veux juste pas être la seule à ressentir tout cela, je ne veux pas d'amour à sens unique... Surtout avec toi... Ça va me briser.
- Qu'est-ce qui te fais dire que c'est à sens unique ?
Elle me lança un regard accusateur.
- Je me suis ouvert à toi ! Tu sais presque tout de moi et moi je ne sais rien de toi pratiquement. Tu n'arriveras pas à m'avoir avec des cadeaux pour me briser le cœur ensuite et m'abandonner comme tous les autres.
Je mis un coup de frein un peu trop violemment.
- Je ne cherche pas à t'acheter ! Et encore moins pour t'abandonner ensuite, si je suis encore là et que je t'attends ce n'est pas pour t'abandonner.
Je repris la route.
- Prouve-le. Vraiment cette fois, j'ai l'impression que tu tiens plus à Elena qu'à moi, qu'à côté d'elle je ne suis rien pour toi.
- Ne parle pas d'Elena. Vous valez autant à mes yeux.
- J'en doute fortement.
Je me tournai pour voir un larme rouler sur ses joues, malgré ma colère mon cœur se serrait douloureusement, je n'étais décidément pas douée pour aimer les gens.
- Qu'est ce que tu fais le vingt-quatre après midi ?
- Ne change pas de sujet.
- Emma, réponds moi !
- Rien.
Je pouvais l'emmener, ça ne me coûtait rien et ça lui prouverait bien plus que beaucoup de chose que je pourrais faire.
- Bien, soit prête à 15h, je passerais te chercher pour t'emmener quelque part.
- Où ça ?
- Je ne dirais rien, juste habille toi normalement.
Elle se tourna vers la vitre.
-Si tu crois que m'emmener au restaurant ou même n'importe où va changer quelque chose...
Je soupire.
- Ce n'est pas au restaurant que je t'emmène et ce n'est qu'un début.
Je vins déposer ma main sur sa cuisse, elle ne bouge pas cette fois, un sourire apparu sur mes lèvres. J'allais devoir attendre le vingt-quatre pour pouvoir l'avoir comme avant de nouveau mais c'était un debut.
Nous étions enfin le 24 décembre, je n'avais qu'une hâte revoir Emma, je l'avais prévenue que je l'emmenais quelque part en début d'après-midi, mais elle ne savait pas où. J'étais assez stressé, jamais je n'avais fait ça auparavant, je me garais devant son bloc d'appartement, lui envoyant un message pour la prévenir.
Quelques minutes plus tard, je la vis sortir du bloc, un magnifique sourire sur ses lèvres, elle s'empressa d'entrer à l'intérieur.
- Je peux savoir ce qui te fais autant sourire ?
Elle me regarda l'air incrédule.
- C'est le réveillon de Noël ! J'adore Noël ! Enfin je l'ai toujours passée seule, mais les rues sont décorées, les magasins sont beaux, les gens sont plus gentils... Bref et en plus il neige !
Un sourire glissa sur mes lèvres avant que je ne vienne embrasser sa joue.
- Tu es adorable.
Ses joues se mirent à rougir, je démarrais la voiture puis glissai ma main sur sa cuisse...
- Tu vas me dire où on va ?
- Non, tu vas devoir patienter, ce n'est pas loin alors ça devrait aller.
Ma main glissait doucement sur sa cuisse un peu plus haut, sa main vient se poser sur la mienne presque naturellement.
Après un vingtaine de minutes nous passons un portail pour arriver à un immense manoir en bois assez vintage mais en très bon état, plusieurs voitures était déjà garée.
- Euh... On est où là ? J'espère que ce n'est pas un genre de réception ou un truc du genre, je ne suis pas du tout habillée pour là.
Je coupe le contact et viens attraper sa mains dans les miennes, plongeant mon regard dans le sien.
- Non Emma ce n'est pas du tout ça, et tu es parfaitement habillée pour l'occasion.
Nos visages s'approchaient inlassablement attirée l'un vers l'autre, la distance entre nos lèvres se réduisait lentement dans un silence de plomb perturbé par nos souffles s'accélérant.
- Emma...
Ses lèvres vinrent s'écraser sur les miennes étouffant un de mes soupirs au passage, mes mains vinrent attraper sa veste tandis que la sienne vint tenir mon visage. Ses lèvres contre les miennes m'avaient tellement manqué, ma langue vint effleurer sa lèvre inférieure glissant contre la sienne. Deux gémissements passèrent nos lèvres respectives, je relâchait sa veste pour venir passer mes bras autour de son corps afin de le coller au mien tout en mordant sa lèvre, après de longue minutes à laisser nos lèvres s'entremêler nous nous séparons à bout de souffle. Mon front coller contre le sien, les paupières closes, je sens un sourire éclaté sur mes lèvres.
- Ça m'avait manqué...
- C'est toi qui m'avait manqué mon bel ange...
Je viens effacé le rouge à lèvres étalé sur son visage à l'aide de mon pouce avant de vérifier le mien dans le miroir de ma voiture et de sortir.
- Tu peux me dire où on va maintenant ?
Je passe devant elle, lui attrapant la main.
- Je t'avais dit que je n'avais plus de famille à proprement parler pas vrai ? Ma mère est homophobe, mon père n'avait rien fait pour me soutenir et aujourd'hui il est décédé, mais il me reste une personne à vrai dire à qui je tiens encore sur Terre et qui tient toujours à moi...
J'ouvrais la porte, la laissant passer devant moi avant de la suivre, je vois à sa réaction qu'elle comprends directement où nous sommes.
- Une maison de retraite ?
- En quelque sorte oui, c'est une résidence...
Une aide soignante vient directement m'accueillir.
- Oh miss Price, comment allez-vous ? Silvia vous attend depuis treize heure !
Je lançais un large sourire à la jeune aide soignante qui nous accueillait sous le regard surpris d'Emma.
- Je vais très bien et vous Clarisse ? Je viens d'arriver, comment va-t-elle ?
- Elle va très bien, et je vais très bien aussi merci, je vous emmène ?
- Avec plaisir.
J'attrapais la main d'Emma dans la mienne, l'emmenant à la suite de Clarisse au travers du manoir avant d'arriver devant une porte entrouverte. La jeune femme frappe avant d'entrer sous la réponse d'une personne à l'intérieur.
- Elle est enfin arrivé madame De Marzio.
Un sourire illumina mon visage tandis qu'une pointe de culpabilité de ne pas être venu la voir plus tôt me piquer le cœur. La vieille dame à l'intérieur de la pièce, les cheveux gris, se tourna vers moi avant de voir ses yeux bruns pétiller.
- Oh ma petite fille, viens là !
Clarisse sorti de la salle, je lâchai la main d'Emma tandis que ma grand-mère se levait de son fauteuil pour venir me serrer dans ses bras. Je m'avance jusqu'à pouvoir la serrer dans les miens, ses lèvres se pose contre ma joue avant de resserrer son étreinte.
- Nonna, désolée du retard, j'ai du passé prendre quelqu'un avant de venir te voir.
- Regarde toi comme tu es belle, ce n'est pas grave, tu as beaucoup de travail, on s'est vu il y a moins de deux semaines, tu es presque la seule que je veux voir ici tu sais...
Je me sors de son étreinte délicatement, m'appretant à la réprimander un peu.
- Ma mère vient te voir aussi et puis les visite des autres membres de la famille ne doivent pas être si désagréable...
- Je t'ai toujours que c'était toi que j'aurais voulu comme fille Regina, mais je suis très heureuse de t'avoir comme petite fille.
Je lui souris tristement.
- Et tu sais que tu es ma seule famille Nonna alors c'est comme si c'était le cas.
Elle s'assit dans le canapé, je me tourne vers Emma que regardait les yeux brillant. Je lui tends la main.
- D'ailleurs Nonna, je voulais te présenter quelqu'un...
Le regard de Silvia se dirigea vers la jeune femme discrète qui s'approchait de moi.
- Je te présente Emma...
Elle détaillait Emma du regard, replaçant ses lunettes correctement.
- Enfin tu me présentes une femme, j'ai cru que j'allais mourir sans en voir aucune, j'étais prête à faire des prières chaque soir pour que tu ne finisses pas seule...
Je sens mes joues rougir...
- Nonna...
- Viens t'asseoir ma chérie.
Emma s'approcha, s'asseyant à côté de ma grand-mère qui lui attrapa la main.
- Tu es magnifique ma fille, comment t'appelles tu ?
- Emma, madame, Emma Volkov.
- Et quelle âge tu as, Emma ?
- J'ai 20 ans.
Elle se tourne vers moi, je me sens rapetisser...
- 20 ans, Regina... c'est une de tes étudiantes ?
Je sens une intense chaleur se propager sur mes joues...
- C'est ma stagiaire.
Elle me lança un regard plein de réprimandes avant de reprendre.
- Regarde ma petite fille, la plus belle du monde pas vrai ?
- Nonna...
Emma continua de lui répondre.
- Je suis tout à fait d'accord avec vous madame.
Elle prit un air sévère.
- Si tu lui brises le cœur, tu vas le regretter, tu ne trouveras pas mieux qu'elle.
- Si je puis me permettre madame, c'est elle qui brise les cœur en général, pas l'inverse et je sais que je le regretterais malgré tout...
Elle se tourne vers moi, je savais que j'allais avoir l'occasion de remontrance.
- Tu es comme ta mère sur certain point, combien de fois devrais-je te dire que ce n'est pas parce que tu es si belle que tu dois t'en servir pour faire du mal aux autres...
- Je ne vais briser le cœur de personne Nonna...
Elle fronça les sourcils de son air sévère.
- J'espère bien, cette jeune femme n'a pas l'air d'avoir eu la vie facile alors ne rend pas cela encore pire Regina, tu as beau avoir 28 ans et être ma petite fille préférée, je n'hésiterais pas à te botter les fesses... Tu as brisé assez de coeur comme ça...
Ma grand-mère avait une sorte de don pour lire les gens, à leurs expressions, leur façon d'agir, leur regard... Emma semblait troublée, je lui souris.
- Bien Nonna...
Elle se tourne vers Emma.
- Tu sais que qu'elle m'a annoncé qu'elle aimait les femmes en premier, je tenais à garder le secret, elle était en pleure... Ah elles sont belles les femmes, les hommes à cotés, ils ont bien pâle allure... Ce que j'aurais aimé préférer les femmes, ça m'aurait causé beaucoup moins de problèmes... Evidemment, à mon époque ce n'était pas très accepté et on en parlait pas mais si ça avait été aujourd'hui, moi aussi je me serais trouvé une jolie demoiselle. Regarde ça, quand on voit ma petite fille, on sait très bien que les hommes ne la mérite pas...
Je sens une intense douleur dans mes joues étirées en un sourire, Emma sourit paisiblement, très attentive avant de se tourner vers moi.
-Comment tu as su que tu étais lesbienne ?
Je me sens sourire et me tourne vers ma grand-mère.
- Toi tu te bouches les oreilles...
- Je pense que je suis assez vieille pour entendre ce genre d'histoire, tu n'as jamais voulu me la raconter alors je veux l'entendre aujourd'hui...
Je finis par céder.
- Bien, j'avais un petit ami pendant ma dernière année de lycée, c'était mon premier petit ami, il m'a trompé avec une fille du lycée, je suis allée flirter avant de coucher avec elle... C'était la première fois que je me sentais réellement exister aux yeux de quelqu'un, entre l'admiration et le respect, je ne me sentais pas du tout comme un morceau de viande lorsque j'ai couché avec elle, j'ai rapidement exclus les personnages masculins de ma vie amoureuse et sexuelle. Après cela je me suis tapée toutes les filles avec qui il m'avait trompé sans que je ne le sache, et ensuite j'ai continué ma liste de conquêtes, il voulait toujours coucher avec les filles avec qui j'avais couché... Sans doute une question d'ego, elles n'ont jamais accepté... À la fac j'ai eu ma première vraie petite amie, pendant 2 ans et ensuite je me suis consacrée entierement à mes études puis mon boulot...
Je vois Emma sourire amusée face à l'histoire, je me sens soulagée en voyant ma grand-mère sourire également.
- Je ne savais pas que ma petite fille était une coureuse de jupon.
- Ça a été le cas à un moment, aujourd'hui ce n'est pas moi qui convoite énormément de femmes, ce sont énormément de femmes qui me convoitent... Mais depuis peu de temps, je n'arrive à m'intéresser à aucune autre...
Je vois Emma rougir du coin de l'oeil.
- Ma petite fille est amoureuse, c'est bien une première pour elle de l'avouer, comment s'appelait cette collègue déjà dont tu me parlais tout le temps sans vouloir avouer ?
Je me sens rougir à mon tour.
- Nonna stop, elle s'appelle Elena et je n'ai jamais dit que j'étais amoureuse.
- Oui enfin, si tu n'arrives à t'intéresser à aucune autre aussi jolie soit elle, il y a quelque chose...
La conversation continua dérivant sur des anecdotes comme ma remise de diplôme à laquelle ma grand-mère était la seule à assister, puis mon départ chez les fédéraux, en russie puis de retour en amérique. Je voyais toute la fierté dans les yeux de ma grand-mère, je ne pouvais en être que d'autant plus fière tandis qu'Emma n'en ratait pas un mot, posant des questions, échangeant avec ma grand-mère.
Le soleil était couchée derrière les vitres, une douce obscurité teintée le ciel. Une aide soignante vint chercher ma grand-mère pour le dîner.
- Madame, le dîner de réveillon va commencer, si vous voulez bien...
Elle se tourna vers moi heureuse.
- Je suis contente que tu sois venue me voir ma chérie, et encore plus que tu me présente enfin une femme... On se revoit bientôt...
Elle vint me serrer dans ses bras avant de venir me murmurer à l'oreille.
- Prends soin d'elle.
Elle part ensuite voir Emma lui disant qu'elle était heureuse de la rencontrer avant de la serrer dans ses bras a son tour et de venir lui murmurer quelque chose à l'oreille, nous sortons ensuite de la pièce pour marcher vers la sortie.
- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
J'etais curieuse de savoir ce qu'elle avait bien pu lui dire.
- De prendre soin de toi, que tu en avais besoin car tu n'étais pas aussi insensible que tu le montrais.
Je fis une mou entendu.
- Je ne dirais rien là dessus.
Emma me sourit et vint m'attraper la main discrètement. Je lui serrais doucement en retournant vers la voiture.
- Emma, tu as quelque chose de prévu pour ce soir ?
Son visage s'imprime d'un sourire un peu triste.
- Pas vraiment, juste des films de Noël complètement niais, du chocolat chaud à la cannelle et un plaid...
Je fis une mine dégoûté devant les films de Noël.
- Je ne peux pas croire que tu puisses regarder cela, ça m'execre... J'allais te proposer un dîner, chez moi, une soirée en-tête à tête.
- Et bien j'accepte uniquement si je peux t'aider à cuisiner.
-Pour être honnête, j'allais passer prendre quelque chose, mais demain midi si tu veux rester on peut cuisiner quelques choses toutes les deux.
- Deal.
Un large sourire était sur ses lèvres, c'était sans compter sur mon boulot qui allait me couper notre soirée, mais si Emma était avec moi alors ce réveillon était meilleur que les précédents...

Miss Price...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant