Kingsman : Mission à haut risque ! [Terminé]

Chapitre 29 : Coup de blues

Jardin du château, 14h00.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis le départ de Taron en mission, et comme prévu je n'avais plus eu aucune nouvelle de lui. Merlin avait renvoyé Tess et n'abordait plus le sujet. Quant à moi, je m'étais complètement refermée sur moi-même, j'étais devenue une machine de guerre. La formation, voilà tout ce qui m'importait aujourd'hui. Je ne parlais plus à personne, sauf de temps en temps à Lola qui tentait en vain de me sortir de ma torpeur. Même lorsque Merlin me parlait je n'écoutais qu'à moitié, perdu dans mes pensées. Conrad avait finit par comprendre que le départ de Taron m'avait bouleversé bien plus que de raison. Et même s'il restait persuadé d'avoir encore une infime chance il n'avait rien tenté jusqu'à présent.

J'errais dans le parc du château tel un zombie, admirant les premiers bourgeons qui annonçaient le début du Printemps. Deux mois, cela faisait deux mois que Taron avait laissé ce vide en moi. Heureusement, Stew mon bouledogue français, sélectionné quelques jours après le départ de Taron, pour poursuivre la formation avec lui, comblait un petit peu ce manque. On s'attachait très vite à ces boules de poils. Hier j'avais passé la troisième épreuve avec succès. Merlin n'avait rien de trouver de mieux pour tester notre loyauté que de nous faire enlever en pleine nuit, nous attacher sur des rails et nous faire flipper comme des malades avec un train qui approchait à grande vitesse, pour que nous finissions par avouer pour qui nous travaillions. Mais tout cela n'avait plus grande importance sans Taron, alors j'avais regardé le train arriver sur moi et l'homme qui m'avait ligoté entrain de s'égosiller sans que je ne sorte un mot. Mourir aurait pu abréger mes souffrances. Mais non, au lieu de ça Merlin m'avait félicité et moi je l'avais encore une fois royalement ignorée. Stan avait été éliminé, ce crétin avait finit par avouer, sans se poser plus de questions. Il ne restait donc plus que Lola, Max et moi dans la course. Encore un mois d'entraînement et une dernière épreuve, mon cœur allait-il tenir ? Je repensais à tout ce qui c'était passé dans ma vie, tout ces bouleversements qui m'avait entraîné là, dans ce château à ruminer l'absence de Taron. Je n'avais pas versé une larme depuis notre séparation, mais personne n'était dupe. Je ne pensais pas qu'on pouvait être autant connecté à quelqu'un de cette façon. Et puis alors que je divaguais, une force en moi m'obligea à reprendre le dessus. Tout cela ne me ressemblais pas, Taron allait revenir et ce jour là, il sera fier de ce que lui et moi auront accompli. Je devais me remémorer le pourquoi de ma présence ici, mon père...

Je pris la direction de la salle d'entraînement, heureusement je laissais toujours des affaires dans mon casier au cas où. Mais force est de constater que depuis mon arrivée ici, je n'avais pas pris le temps de venir m'entraîner toute seule. J'avais besoin de recentrer mon énergie, de la canaliser pour mieux la gérer. Une fois habillée, je me mis en position du lotus, les mains posées sur chacun de mes genoux et positionnées vers le haut. Je décidais d'inspirer et d'expirer profondément, avant d'enchaîner sur un entrainement de Yoga. J'arrivais enfin à prendre du temps rien que pour moi, personne ne viendrait court-circuiter cette bonne énergie qui entrait tranquillement en moi.

Alors que j'enchaînais plusieurs postures et que mon esprit se libérait enfin de toute cette colère, des pas dans mon dos aurait pu m'interrompre dans ma méditation mais je n'en fis rien. Son parfum si particulier de Musc mélangé au cuir de sa veste, m'avait mis sur la voie. Conrad était maintenant assis en face de moi, il avait pris la position du tailleur, et me regardait un sourire en coin. Pourquoi fallait-il que ce sourire, me déstabilise complètement ? Je descendis et m'installais en face de lui, dans la même position.

- El' je suis content de trouver ici. Je voulais savoir comment tu allais ? Me demanda t-il doucement pour ne pas me braquer.

- Comment as-tu su que j'étais ici ? L'interrogeais-je surprise.