Aujourd'hui, nous sommes samedi et il pleut. La pluie, ça me déprime. Alors je compte bien rester toute la journée emmitouflé dans mon lit.
Ça fait une semaine que Noah m'évite depuis ce qui s'est passé l'autre jour. Je ne sais pas pourquoi. Il pourrait au moins faire genre qu'il est énervé contre moi, mais non, même pas. Il fait comme si je n'existait pas, il fait comme si il ne me voyait pas. Je ne le comprends pas. Il aurait pu au moins me remercier de s'être occupé de lui lorsqu'il était K.O. sur le ring de boxe. Mais il n'a rien fait, il est parti sans même me dire un mot. Je suis déçu.Il est deux heure de l'après-midi et je ne fais rien. Je suis en train de m'endormir dans mon lit, mon chien collé à moi. Ses petits ronflements me bercent et je finis par fermer les yeux et sombrer dans les bras de Morphée.
— Timothée ?
Je suis dans les vapes. Mes yeux sont concentrés à fixer un point sur le sol. À côté de moi, il y a Noah qui me secoue l'épaule. Nous sommes tous les deux assis sur une banquette dans un salon luxueux. Je n'avais jamais vu un tel endroit de ma vie.
— Tu m'écoutes ?
— Oui, oui, bien sûr.
— D'accord, alors je disais.. T'sais les gens au café...
Il continue de parler. Mais je ne l'écoute toujours pas. Je l'observe dans les moindres détails : les iris de ses yeux noisettes entourés d'une mince ligne noire, sa peau pâle et ses cernes bleutées qui creusent son visage, ses sourcils fins et ordonnés, ses cheveux qui tombent avec lassitude sur son front, son beau nez anguleux, sa mâchoire contractée et ses lèvres rosés.
— Mais c'est pas possible, tu ne fais même pas attention à ce que je te dis !
Je me sens rougir, gênée qu'il m'ait cramé en train de l'admirer. Mais je l'aperçois qui sourit. C'est bien une des première fois que je vois ça.
En un battement de cils, ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Il s'est levé de sa place pour se retrouver devant moi, debout, ses deux bras me barrant le passage et s'appuyant sur le canapé. Son baiser est long. Au début, il m'a surpris, ces dents se sont entrechoquées avec les miennes et son nez s'est écrasé sur le mien. Mais il l'a rendu plus doux. J'ai encerclé sa nuque de mes deux mains de façon à l'attirer plus près de moi.« Ouaf, Ouaf. »
Il pose son genou à côté de ma cuisse. Il m'embrasse toujours, de haut.
« Ouaf, Ouaf. »
J'ouvre les yeux. Quelle sorte de rêve était-ce au juste ?!
Mon chien ne fait qu'aboyer. Je ne sais pas où il est. Peut-être dans le salon, peut-être dans la cuisine. Avant de me lever, je cherche à tatton dans l'obscurité mon téléphone sur la table de chevet. Il est 22h. J'ai dormi 8h !
J'allume la lampe torche de mon portable et me dirige en direction de Nix. Il est dans le couloir et continue de japper. Il se trouve devant la porte et lorsqu'il me voit il se met à la gratter. Alors je l'ouvre. Je tiens mon animal par son collier et tombe nez-à-nez avec Noah..— Ça fait une heure que je poirote devant.
Il me bouscule pour entrer dans l'appart' et enlève son mateau. Je lâche mon chien et ferme la porte. Bizarrement Nix se calme. Il ne va ni renifler Noah, ni lui grogner au nez, il préfère s'en aller dans le salon.
— C'est un peu le bazar ici, constate-t-il en soulevant une chaussure trouée posée à même le sol.
— Qu'est-ce que tu fous là ? je lâche, tout à coup énervé.
— Pardon ?
Il fronce ses sourcils après avoir entendu mon ton hosser.
— Tu passes une semaines à faire comme si je n'existais pas et puis là tu te pointes à 22h comme une fleur au beau milieu de chez moi ? Tu pensais que j'allais réagir comment ? Que j'allais sauter dans tes bras comme l'autre jour sur le ring ?
Je suis sur les nerfs. Je ne peux soudainement plus rien dire, ma gorge s'est serrée au fur et à mesure que je débitais mes mots. Lui, n'a fait que s'affaisser un peu plus, enclin à mes reproches. Il ne prononce pas un mot. Il n'ose même pas me regarder dans les yeux.
— Sors de chez moi.
Je réouvre la porte derrière moi. Et le fixe de mon regard méprisant. Il relève enfin les yeux. D'une voix douce, il dit :
— Excuse moi. Je voulais pas te blesser...
Je ris jaune.
— Tu voulais pas me blesser ? Mais tu te rends compte de comment tu te comportes ?! T'es qu'un sale type qui ne pense à rien d'autre qu'à son cul !
Il viens de s'approcher de moi et m'enlace. Il pue la cigarette et le whisky. Puis, lorsqu'il a passé ses bras autour de moi, je me suis tu.
— Pardon. Je suis un con. Pour être honnête, j'avais peur. C'est la première fois que je trouve un mec aussi attirant. À chaque fois que je te voyais j'perdais mes moyens et comme tu peux le voir ça fini toujours mal quand j'n'ai plus le contrôle. J'aime vraiment pas te voir énervé alors s'il te plaît.. pitié..
Je l'ai enlacé à mon tour, j'ai serré son sweat dans mes mains et ai enfoui mon visage contre son torse afin qu'il ne voit pas les larmes couler sur mon visage.
— Connard..
Ma voix s'est craquelée sous l'émotion et il m'a étreint encore plus fort.
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Timothée
RomanceTimothée. Plutôt doux et sociable. Il va faire la rencontre de son contraire. Un garçon ingrat et grossier qui ne cesse de lui lancer des pics. Malgré ça, il se pourrait que les deux hommes se retrouvent plusieurs fois au même endroit. Coïncidenc...