Chapitre 28

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La porte de la chambre de l'auberge s'ouvrit brusquement, faisant sursauter Dévlin qui n'avait pas entendu les pas s'approcher.
Leïmy et Negg entrèrent et déposèrent trois énormes sacs sur le sol.

« Que fais-tu encore là ? Demanda Leïmy en voyant le nécromancien. Tu étais censé explorer la rue où le talisman avait réagi.
- Explique-moi comment je fais si tu ne m'indiques pas la manière de m'y rendre. Tu es partie sans un mot !

Leïmy s'apprêtait à répliquer avec véhémence mais Negg la prit de vitesse et déclara en ouvrant le sac contenant les cordes :

- Nous perdrons du temps en dispute lorsque nous aurons tout installé. Dévlin, tu peux nous aider à commencer mais tu nous laisseras finaliser.
- Très bien.

Accepta Dévlin dans un soupir résigné.
Pendant que Leïmy prenait les mesures de la pièce, Negg et Dévlin attachaient les extrémités des cordes aux manches des lames qu'ils avaient rapportées.
Ils jetaient régulièrement des regards anxieux par la fenêtre. La lumière déclinait peu à peu.
Ils avaient entassé les cordes auxquelles étaient liée une arme sur le lit.
Negg se tourna vers son frère et lui demanda :

- Dévlin, peux-tu partir ?
- Je sais que c'est ce que nous avons convenu mais je préfère ne pas vous laisser seuls pour affronter ce Gammon.
- C'est une affaire de mercenaires et elle va donc se régler entre mercenaires, répliqua Leïmy, maintenant pars ou je te fais sortir avec pertes et fracas.

La menace de Leïmy toucha juste et Dévlin se résolut à obéir, même si c'était à contrecœur. Il claqua la porte derrière lui.

- Pressons-nous.

Lança Negg.
Leïmy s'empara d'une poignée de cordes armées. Negg s'accroupit pour permettre à la jeune fille de grimper sur ses épaules puis il se releva.
Les deux mercenaires s'empressèrent d'installer la première partie de leur piège puis Negg se baissa à nouveau pour que Leïmy descende.
Ils s'agenouillèrent chacun d'un côté de la pièce, reliant les cordes aux murs opposés.
Ils progressèrent jusque dans le fond de la chambre à la lumière d'une chandelle qu'ils avaient eu besoin d'allumer.
Ils se relevèrent en proie à des crampes et contemplèrent leur travail :

- A présent, seul le sort décidera de ce qu'il va se produire. Déclara Negg.
- Je ne crois pas au divin. Les hommes choisissent eux-même leur destinée, pas une force supérieure. C'est nous qui allons décider de l'issue de cette soirée.

Negg haussa les épaules. Il refusait de croire que la vie se résumait à cela et que le monde était aussi vide que le pensait Leïmy.
Il regarda par la fenêtre. Une silhouette s'approchait de l'auberge et Negg n'eut pas de difficulté à deviner de qui il s'agissait.

- Il arrive.

Avertit-il Leïmy. Cette dernière hocha la tête avec détermination.
Ils échangèrent un regard entendu puis Leïmy éteignit la flamme de la bougie d'un souffle, plongeant la pièce dans une obscurité à peine percée par la lumière de la lune. Le dos de leurs mains s'effleurèrent lorsqu'ils dégainèrent deux de leurs armes respectives et ils se tinrent prêts.
Le silence n'était rompu que par leur respiration calme et posée.
L'oreille tendue, ils parvinrent à entendre des pas pourtant furtifs sur le parquet. La personne s'arrêta devant la porte et tourna lentement la poignée. Leïmy et Negg s'accroupirent pour éviter que leurs silhouettes ne se découpent à contrejour sur la fenêtre.
Quelqu'un entra et fit plusieurs pas dans la pièce. Sa cheville faucha quelque chose et, avant qu'il ne se rende compte qu'il s'agissait d'une corde, le piège s'enclencha.
Un sifflement se fit entendre et Gammon ne dut sa survie qu'à ses excellents réflexes et en se jetant sur le côté.
Il s'empressa de se relever et de porter la main à sa poche contenant son briquet et un morceau de chandelle qu'il alluma. La lumière lui montra plus d'une vingtaine de cordes tendues au ras du sol en travers de la pièce sur toute sa superficie. L'espace entre elles était trop insuffisant pour y poser le pied. Gammon leva sa chandelle vers les murs où s'alignaient le reste des cordes suspendues aux poutres et auxquelles étaient accrochées des lames de différentes sortes. Le mercenaire regarda celle qui l'avait manqué de peu. Il n'y avait que quelques centimètres bordant le mur où s'ouvrait la fenêtre qui avaient été épargné par le piège et c'était là que se tenaient Leïmy et Negg.
Un sourire carnassier étirait les lèvres de la jeune fille qui salua Gammon en lui lançant :

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 2 : Amnésie [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant