Sous les projecteurs

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La lumière se braqua sur les trois personnes qui venaient de faire leur entrée. Le président et son fils se tenait côte à côte tandis que la première dame se tenait en retrait. La première chose qui me sauta aux yeux fut la ressemblance frappante entre les deux hommes. Ils possédaient la même stature et la même assurance. Il se dégageait d'eux un charisme incroyable qui tenait l'assemblée en haleine. Leurs regards étaient semblables : un bleu profond qui pouvait certainement captiver les foules les plus récalcitrantes. Les cheveux poivre et sel du président contrastaient cependant avec ceux de son fils qui était quand à eux blonds. Ensemble ils formaient un duo implacable : la fougue de la jeunesse associée à la sagesse de l'ancienneté. Leurs regards se promenaient sur la foule et s'arrêtèrent quelques secondes sur moi. Le président eut alors un étrange sourire et glissa quelques mots à l'adresse de son fils qui sourit en retour. Ils s'avancèrent alors d'un même élan vers le pupitre.

Derrière eux la première dame n'avait toujours pas amorcé un seul mouvement. Elle gardait la tête résolument baissée et avait un air effrayé sur le visage. Pourtant cela n'enlevait rien à sa beauté qui était tant vantée par les médias. Ses cheveux blonds étaient attachés délicatement en un chignon sophistiqué d'où s'échappaient quelques mèches qui encadraient joliment son visage. Ses yeux bleus semblaient refléter toute la tristesse du monde et je me demandai ce qui pouvait bien conduire une femme si influente à éprouver un tel degrés de détresse. Elle finit par s'avancer et se placer à côté de son fils qui l'attrapa par la taille en souriant. Le président commença alors son discours :

- Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs. Je vous souhaite la bienvenue à cette cérémonie organisée en votre honneur. Tous, vous êtes l'honneur de notre pays, de notre nation. Vous avez porté plus fort et plus haut que jamais les couleurs des États-Unis lors de ces jeux olympiques....

J'écoutai distraitement le président, un léger mal de crâne m'empêchant d'être parfaitement concentrée. Je me massai les tempes dans l'espoir de faire disparaître la douleur mais cela se révéla inefficace. Je reportai donc mon attention sur le président qui venait de ponctuer son discours par des mots de remerciement à notre égard et d'inviter son fils à dire quelques mots.

- Bonsoir à tous, commença-t-il d'une voix grave.

Je restai suspendue à ses lèvres toute la durée de son discours. Là où son père avait l'expérience, lui s'en distinguait par sa fougue et sa jeunesse. Il captivait l'assemblée avec ses geste engagés et ses yeux brillants. Il parvenait à nous faire revivre la joie que nous avions ressentie lorsque nous avions remporté nos médailles. Il était très doué, peut être plus que son père, et une carrière politique semblait se profiler devant lui. Il excellerait dedans sans nul doute. Quand il conclut son discours, de vifs applaudissements vinrent le ponctuer et je me joignis de bon cœur à ces derniers.

- Désormais je pense qu'il est temps pour tout le monde de profiter du buffet mais avant je vais vous laisser applaudir notre invitée d'honneur Anastasia Hayes, la plus jeune médaillée d'or des jeux olympiques et détentrice du nouveau record du monde ! Venez nous rejoindre mademoiselle, dit-alors le président avec entrain.

Je sursautai à l'entente de ces mots et n'osai pas bouger, j'étais complètement tétanisée. Les regards des deux hommes m'intimaient de les rejoindre mais je n'arrivaient pas à bouger un seul de mes membres. Ce n'est que quand Morgan m'appuya avec sa main dans mon dos que j'amorçai mon premier pas vers le podium. Des applaudissements retentirent quand je montai à côté du président et de sa famille. Je serrai leurs mains et bafouillait quelques formules de politesse.

- Mademoiselle Hayes, de la part de toute la cohorte présidentielle, nous vous offrons solennellement ce bouquet de roses qui proviennent directement du jardin de la Maison Blanche. Voyez ce cadeau comme le signe que vous serez désormais toujours la bienvenue parmi nous lors des différentes réceptions que nous organiserons, déclama le président en me regardant de manière insistante. Noah je te laisse lui remettre le bouquet.

Réincarnation [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant