Tu n'aurais jamais dû me sourire

💞 Chapitre 26/ Partie 2

Bonne lecture.

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[Point de vue de Anta]

Il est temps que j'active mon talent de comédienne. Je n'ai pas de menthol sur moi mais mes foutues larmes vont devoir sortir.

Je ferme les yeux et je commence à imaginer une scène triste. Les secondes qui suivent, mes larmes se frayent un chemin dehors.

-Xey, loy def ni ? Da ngay dioy ? (Hey, que fais-tu ? Tu pleures ?)

Je ne réponds pas, continuant de plus belle à pleurer.

-Yaw nak da nga ma nara indil problème si keur gui (Alors toi, tu risques de me créer des problèmes dans la maison).

Je rouvre les yeux.

-Je...t'ai dit...maintes fois que je suis désolée...Quand vas-tu me pardonner ?...Latyr, tu imagines ? Même avec tout ce qui se passe avec ta famille actuellement, tu trouves le moyen de me détester...Tu te rends compte ?...ça me fait trop mal au cœur !

Je continue de sangloter. A sa place, je me serais fait de la peine.

Putain, si jamais les études de Droit ne marchent pas, je vais faire une reconversion dans le Cinéma.

-Anta, je suis navré...Ce n'était pas mon but de...Je...Je me sens bête d'un coup. Vraiment !...S'il te plait, arrête de pleurer !

Il pose une main sur mon épaule, le regard adouci.

-Faisons la paix, s'il te plait, marmonné-je.

Sans lui laisser le temps d'en placer une, je m'enfonce dans ses bras, posant ma tête sur son torse.

Li dé, boma baloul, ma xamni santouma Diop.

Je sens son hésitation puis ses bras se referment sur mon dos.

-D'accord Anta. Enterrons la hache de guerre.

Je fais davantage semblant de pleurer, secouant ma tête.

-Merci Latyr. Merci !

Lorsqu'il libère son étreinte, je m'engage avec un sourire vainqueur dans la maison.

Son absolution m'enlève une épine du pied.

Je suis soulagée même si j'ai obtenu tout cela par le biais de la ruse.

Il est plein de sollicitude au fond.

-Anta, tu as duré, fait ma tante lorsqu'elle me voit.

-Je discutais avec Latyr, répondis-je en lui tendant le pot de mayonnaise.

-Ah oui ? Attend...tes yeux...on dirait que tu pleurais.

-Un peu. Tu n'as pas à t'inquiéter. Je viens de me réconcilier avec Latyr.

-Mais c'est super ça ! Et c'est pour cela que tu pleures ?

J'esquisse un sourire embarrassé.

-En tout cas, je vous vois bien ensemble, fait Oulèye qui vient d'apparaitre dans mon dos.

-C'est ça, moque-toi, lancé-je. Sinon, j'aurais vraiment voulu voir ton petit frère. Dommage qu'il ne soit pas là.

-Il n'a pas pu se libérer ce week-end. Il a trop à faire au Prytanée militaire, répond Oulèye.

Une vingtaine de minutes plus tard, nous nous regroupons tous autour d'un grand bol.

Tata Ndèya voulait toujours que les grands repas se prennent à la traditionnelle. C'est-à-dire regroupés autour d'une natte sur le sol, le bol au milieu.