Chapitre 37

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Après leur ébat passionné, il la retourna de façon à ce que sa tête s'appuie sur son épaule. Il esquissa un sourire contre sa nuque parfumée en repensant à ce qui venait de se passer. Il avait attendu cet instant depuis si longtemps. Il avait plusieurs fois rêvé de ce moment, imaginant pouvoir donner du plaisir à son âme-soeur et en recevoir à son tour. Mais la réalité avait surpassé de loin ses attentes. 

- Ce qui s'est passé ne change rien entre nous l'incube, dit Kaya le tirant des ses pensées.

Malgré lui, son sourire s'élargit. Adieu la femme passionnée, la femme indépendante était de retour. Il n'y avait qu'elle pour briser cet instant si merveilleux. 

- Si ça te fait plaisir de le croire, devineresse.

Il prit sa main dans la sienne et la porta à ses lèvres. 

- Alors ? demanda-t-il.

- Alors quoi ?

- Ai-je réussi à te combler ?

- C'est pour flatter ton ego que tu me poses cette question ?

- Je ne nie pas qu'une réponse positive m'emplirait de fierté, ria-t-il.

 Il écarta les cheveux de son front pour y poser un baiser.

- Mais je veux l'entendre de ta bouche. 

Elle n'avait jamais été lâche, loin de là. Elle n'avait jamais eut peur de dire la vérité et de dévoiler ses pensées, aussi déplaisantes fussent-elles. Pourtant à cet instant précis, l'indomptable devineresse détournait les yeux, telle une adolescente. 

- Pourquoi refuses-tu de me parler ? C'était si décevant que ça ?

Elle émit un grondement de lassitude.

- Tu sais très bien que tu m'as donné du plaisir. Tu étais présent, au premier rang, je te signale.

- J'avais peur que tous tes hurlements soient des cris de douleur. Tous les êtres vivants dans un rayon d'un kilomètre ont pu les entendre, ceci-dit. 

Elle lui martela le torse en guise de protestation, ce qui le fit rire. 

- A moi aussi tu m'en as donné, au cas où tu te le demanderais.

- Je ne m'étais même pas posée la question. Ca me paraissait évident. 

- Tient donc, et c'est mon ego que tu oses remettre en cause ?

- Je t'ai entendu gémir, toi aussi. 

- Je plaide coupable. Mais oui, je confirme. Tu m'as donné bien plus de plaisir cette nuit que je n'en ai reçu de toute ma vie. Je ne pensais pas cela possible.

Elle n'en doutait pas, mais ne le comprenait pas non plus. Ils ne s'étaient jusqu'à présent contenté que de sexe oral. Daemon était un incube séduisant, et par dessus-tout un roi. En plus de mille ans, il avait du en rencontrer, des femmes prêtes à tout pour lui plaire. Non pas que cela lui importait de savoir combien d'amantes l'avaient précédée. 

- A quoi penses-tu ? 

Ce serait beaucoup trop dangereux de lui dévoiler ce qui se passait dans sa tête, alors elle préféra garder le silence. Mais Daemon en avait décidé autrement. Elle avait ouvert une brèche en l'acceptant cette nuit et il était bien résolu à ce qu'elle ne se referme pas.

- Tu t'inquiète pour Calypso ?

Seul le silence lui répondit une fois de plus. Cela ne l'empêcha pas de continuer.

- Si c'est le cas, tu n'a rien à craindre. Elle est tout à fait apte à se défendre elle-même. J'ai sentit les effets de la magie des sirènes, ils sont puissants. Je ne sais pas comment j'ai réussi à m'en échapper, d'ailleurs.

Les Frères De La Nuit -2- La Morsure Du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant