/89/ La loi, la justice et les preuves

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-... ces deux actes, selon la loi en France, ça porte le nom de viol.

Orion a perdu son assurance, son rictus et son amusement.
Il reste silencieux quelques secondes, en pleine réflexion, puis fait claquer sa langue et répond enfin:

-Si tu le dis.
-Oh mais ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les textes de lois, et la justice.
-En parlant de la justice alors, veux tu qu'on discute de sa manière de traiter les viols? Hein? On sait parfaitement tous les deux qu'à moins d'avoir des preuves particulièrement solides jamais tes accusations n'aboutiront. Et encore, si les flics acceptent déjà de prendre ta plainte, ce qui m'étonnerait quand tu vas leur dire que tu décides de porter plainte comme par hasard quand tu apprends la vérité. Mais dis donc Mademoiselle Myler, ça ne ressemblerait pas un peu à une crise de jalousie ça? Une vengeance sordide?
Et donc, en ce qui concerne les preuves, rappelle qu'elles sont elles déjà? Ah bah oui c'est vrai: il n'y en a pas! Et puis franchement Bazile, tout ça parce que je te l'ai enfoncée un peu trop profond? Ce que je trouve fabuleux avec toi c'est que tu assumes d'être une grosse salope, mais attention! Une salope classe! « Monsieur le juge monsieur le juge! Il est vraiment méchant il m'a mise sa queue dans la bouche parce que c'était le seul moyen qu'il a trouvé pour me faire fermer ma grande gueule de pute! ».

Bazile se mord si fort l'intérieur de la bouche pour essayer de rester maîtresse d'elle même que du sang se répand sur sa langue.
Elle prend une longue inspiration et répond:

-Je n'ai pas de preuve de ces deux viols c'est vrai...
-«Ces deux viols »... qu'elle tragédienne mon dieu, attends je vais verser une larme.
-... Mais j'en ai pour celui-ci.

Il fronce les sourcils, ne comprenant pas. Elle vient alors répondre à ses interrogations, en pointant son doigt sur l'hématome étalé sur son flan droit.

-Une preuve.

Elle se tourne et montre les bleus sur ses fesses:

-Deux preuves.

Elle relève ses cheveux pour qu'il puisse voir les griffures sur son dos:

-Trois preuves.

Elle se remet de nouveau face à lui et dirige son index vers le bas de son corps nu.

-Vu la violence et la force avec laquelle tu m'as prises tout à l'heure, je ne doute pas une seconde que tu as laissé des marques visibles et des blessures sur les parois de mon vagin. Ça fait quatre. Est ce suffisant tu penses?
-Mais... je ne t'ai pas violée!
-Non c'est vrai. Pas aujourd'hui. Mais disons simplement que c'est en payement de tout le reste, et que ces preuves seront celles que je n'ai plus des deux fois précédentes.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant