charlie // nekfeu

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- Blaise j'suis HS là, mon dernier Moët était celui de trop, j'articule tant bien que mal au dessus de la musique assourdissante de la boite dans laquelle nous étions

- Tu veux rentrer? me questionne mon ami alors j'hoche la tête, tu veux j'te raccompagne ?

- Nan t'inquiète pas

- Il te reste beaucoup de sachet?

- Un seul

- Bon ça va alors, envoie un message quand t'es rentré bichette, puis il m'embrasse la joue

Je pars alors, mettant toutes mes forces pour marcher droit. J'ai l'impression d'être un robot quand je suis bourrée ou fatiguée, je fais les choses machinalement. Mais pas forcément gracieusement.

Je lui souffle un baiser de la main avant qu'il ne disparaisse de ma vue. Je passe par les vestiaire pour récupérer ma veste qui était utile vue la fraicheur de cette nuit de fin août mais inutile dans la boite où la température avoisinait les 35°C.

Me voilà dehors, en plein Paname, à 3h et quelques, à essayer de rentrer à la coloc tant bien que mal.

On avait encore récolté énormément ce soir. D'après la conversation de groupe les filles ont quasiment tout vendu et profitaient du reste de la soirée avec les garçons.

J'avais un peu déconné ce soir. Un peu trop bu de champagne. Mais je sais pas. Y'a des soirées comme ça où j'ai envie de boire jusqu'à couper mon habilité à réfléchir. Et c'est tellement agréable de ne plus avoir de petite voix agaçante qui piaille en boucle dans ma tête.

En passant sur le pont de la Concorde, j'aperçois Nek au loin. Il fout quoi là celui-là ?

Ça faisait un peu plus de deux semaines qu'on avait déballé un bout de nos vies au L et qu'ils ne donnaient plus trop de nouvelles. Plus de propositions de sortie, plus de « venez on s'capte », plus rien.

C'était assez triste en soit, j'aimais bien ces mecs. J'ai passé deux mois très enrichissants avec eux. Tous leurs vécus, leur passé, leurs connaissances. Tout me fascinait chez ces mecs de cité pour la plupart.

Nek regarde à l'horizon, accoudé sur la rambarde. En arrivant à sa hauteur j'étais bien trop pompette pour en être vilaine. Alors je me suis accoudée à côté de lui, sans un mot.

- Tu pues l'herbe, je constate

- Et toi l'alcool, dit-il sans me regarder

J'opte pour la même posture que lui, et je continue la discussion en regardant la Seine.

- Alpha m'a dit que ton ex t'avais rendu accro à ça, j'me disais que t'avais arrêté depuis

- J'avais arrêté. Mais ce soir j'ai déconné. J'suis complètement foncedé meuf. J'ai même pas le courage d'être méprisant à ton égard

- Et figures toi que moi j'suis complètement bourrée, il ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire, tu branles quoi dehors si tard?

- Ou si tôt

Et sans trop savoir pourquoi on se regarde tous les deux en même temps et on se sourit. Comme quoi cet animal peut être amical quand il veut.

- J'te l'ai dit j'ai déconné alors j'suis sorti prendre l'air

- Tu veux aue j'te laisse seul dans ton trip?

- Comme tu veux, après quelques secondes de silence il reprend, elle s'appelait Laura. On est resté ensemble un moment. Elle m'a fait goûté cette merde quand on avait 17 piges. Et j'suis devenu addict très vite. C'est grâce à Antoine si je suis sorti de tout ça. Il m'a récupéré ici même y'a 3 ans. J'voulais sauter. J'étais en plein bad trip. Et ça fait quelques jours que j'ai recommencé. Et tous les soirs j'reviens ici avec la même idée en tête.