Chapitre 3- Les aveux

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- C'était il y a un an j'avais 17 ans. J'étais parti en Irak avec mon meilleur ami, Mark. Nous devions renverser un gang de terroristes. Tout se passaient bien pendant quelques mois, mais ils ont découvert nos identités. On a dû fuir dans le désert de Syrie. C'est là que le cauchemar a commencé. On s'est perdue dans ce désert pendant cinq semaines. Les premiers jours ça pouvaient aller, puis on a commencé à manquer d'eau et de nourriture. On avait des hallucinations, Mark voyait ses parents qui étaient morts et moi j'entendais un bébé pleurer. Puis au bout de vingts jours, je crois, Mark c'est effondré sur le sable. Il est mort de fatigue. J'ai alors fait une chose horrible. J'ai pris mon couteau et je lui ai coupé la tête pour pouvoir enterrer une partie de lui, ici. Le reste du corps...

Je souffle tout l'air de mes poumons pour me donner du courage. Cette partie de l'histoire est la pire. J'ai honte de moi.

-Je l'ai mangé, je dis à une vitesse folle pour qu'ils ne comprennent pas.

Il y a très peu de personne qui savent cette partie. Tellement que j'avais faim, j'ai mangé mon meilleur ami. Je suis un monstre, une cannibale.

Même si je l'ai dit très vite, à voir leurs têtes, je sais qu'ils ont compris. Ils me regardent tous, sauf Tristan, Shane et Billy, avec dégout.

- Tu as mangé ton meilleur ami, comment tu as pus ? Me demande Keenan avec dédain.

Je me lève doucement de ma chaise et m'avance lentement vers lui, tout en lui parlant.

- As-tu déjà éprouvé la sensation de faim ? Celle qui te tord les boileau, celle où tu pourrais vendre ta famille pour un bol de soupe.

Je m'arrête devant Keenan et me penche au-dessus de lui pour le regarder dans les yeux. Je vois de la peur et de l'incompréhension dans ses prunelles.

- J'avais perdu vingt kilos à cause de la faim. On savait tous les risques de cette mission, on avait fait un pacte, j'avais son accord et il avait le mien. Donc tant que tu n'as pas vécu la faim comme je l'ai vécue, ne me juge pas.

Et je partis direction ma moto, ne pouvant plus supporter le jugement des gens.

Au-delà de nos espérancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant