chapitre 14

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Felix prit Jeongin dans ses bras, une dernière fois avant son départ. Il se jura de le retrouver, dès qu'il aurait réussi à servir la piraterie, puis retrouvé sa liberté, même si ça devait lui prendre des années. Hyunjin et Seungmin étaient plus loin, ils avaient l'air d'avoir beaucoup de choses à se dire, ils se regardaient les yeux dans les yeux en pleurant à chaudes larmes. Tous les prisonniers qui devaient s'en aller marchèrent d'un pas encore plus triste que d'habitude, suivis d'une poignée de pirates. Ils avaient accosté sur une grande île, là où ils pouvaient s'approvisionner pour leur long voyage, vendre des prisonniers à de riches familles, et aller chercher de nouveaux pirates pour se joindre à l'équipage. Felix sentit un frisson le parcourir, cela faisait des jours qu'il n'avait pas vu la terre ferme. Durant une éternité, comme cela lui avait semblée, il voyageait sur un maudis bateau, hanté parfois par des souvenirs lointains, mais toujours douloureux.

Il se retenait de s'enfuir et de fouler les pieds sur une île, sur la terre ferme, sans vague incessante qui nous rappelait notre malheur à chaque instant. Il contempla alors la grande ville qui se trouvait du côté du grand port, le soleil naissant en cette journée matinale illumina tout l'endroit. Il était presque aussi beau que celui où Felix avait vécu, il en fût terriblement nostalgique. Chaque terre qu'il foulait restait imprégnée de chaque drame qu'il lui arrivait, chaque magnifique île faisait écho à son passé, et ça le tuait. Felix regarda ses deux amis marcher au loin la tête basse, la nouvelle vie qui s'offrait à eux se montrerait peut-être mieux, ou alors bien pire, le rouquin voulait à tout prix sauver ses camarades, il ne pouvait pas baisser les bras.

Il chercha un moyen de quitter le navire sans se faire repérer, mais les pirates étaient partout, cela s'annonçait difficile. Il ne voulait pas impliquer Hyunjin dans sa tentative de sauvetage, il essaya de fuir, loin des regards indiscrets. Tout en marchant, il passa en revue tous les endroits où il pouvait sortir sans se faire remarquer. Il y avait bien la réserve où un mince hublot illuminait faiblement la pièce froide, mais elle était occupée par des pirates qui chargeaient de nouvelles provisions. La salle de bain aussi était équipée d'une mince fenêtre, il s'y rendit, s'apprêtant à faire quelque chose qu'il allait certainement regretter, mais c'était plus fort que lui.

Une fois sur les lieux, il étudia son plan d'évasion, il n'y avait personne. Le hublot était bien en hauteur, il devait trouver un moyen de s'évader, pour sauver ses amis. Il sauta, tentant de s'accrocher au rebord, d'abord en ouvrant le loquet, puis il fit de nombreuses autres tentatives pour se hisser dans le trou de la coque du navire. Lorsqu'il s'apprêtait à sauter une nouvelle fois, il entendit des pas s'approcher de la salle. Felix s'éloigna précipitamment du mur, il fit mine de sortir des toilettes. Quand il vit le fils du capitaine, il fut pris de panique, il ne devait pas découvrir son plan d'évasion, sinon ce serait la sentence assurée.

- Viens avec moi.

Changbin s'éloigna déjà, rendant le rouquin d'autant plus perplexe. Il s'exécuta, curieux de connaître sa destination, il marcha à son allure.

- Je ne peux pas m'entraîner pour l'instant. Je dois attendre encore quelques jours.

- Je ne t'amène pas pour te battre, cesse de parler et suis-moi.

Felix craignit d'être encore une fois conduit dans l'antre du capitaine, et d'affronter ses volontés, mais Changbin l'amena dans le sens opposé. Il s'approcha de l'entrée, là où quelques pirates circulaient encore, et sortit. Le nouveau le suivit, n'ayant aucune idée de l'endroit où il l'amenait. Ils se mélangèrent aux habitants, qui vivaient leur vie quotidienne, ils traversèrent les allées commerçantes, les maisons, les auberges. Les odeurs et les bruits venant de cet univers rendaient Felix affreusement nostalgique, il avait oublié à quel point il était heureux sur son île. Sa blessure lui fit encore mal, il marcha plus doucement, il vit même Changbin ralentir la cadence pour l'attendre. Ils s'arrêtèrent dans un endroit où ils pouvaient contempler la ville d'un peu plus haut. Le soleil faisait scintiller l'océan, et le rouquin trouva le paysage absolument magnifique.

moondance ; changlix [inachevé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant