Dans le métro, j'ai vu une femme se faire agresser. Un mec était juste à côté d'elle et lui disait qu'elle était « bonne ».
« Tu réponds pas ? Sale pute, tu veux juste m'exciter. »
Personne, mais alors personne n'a réagit alors que c'était un métro bondé. J'en ai eu la nausée. J'avoue avoir vachement pesé le pour et le contre avant de me lancer parce que personne n'a envie de se prendre une tarte dans la tronche, mais je me suis dit que je ne pouvais pas laisser cette meuf rentrer chez elle ce soir et pleurer sa vie parce qu'elle se faisait harceler et que personne n'avait bougé le doigt. Alors j'ai pris mes couilles à deux mains, et malgré tous les gens qui étaient sur mon passage, j'ai avancé jusqu'à derrière le mec et je l'ai violemment retourné.
« Pourquoi tu parles comme ça à ma pote ? », je me suis exclamée.
« Toi aussi, tu veux ta part ? »
Je te promets que ça m'a prit subitement. Avec mon sac à main, je lui ai donné un coup dans la gueule.
« Mysogine ! »
J'en ai redonné un, et j'ai gueulé :
« Macho ! »
Hyper surpris, il s'est protégé avec ses bras, avant de comprendre qu'en fait c'était juste mon sac. Là, j'ai pris la meuf par la main et j'ai crié :
« C'est notre arrêt, Lola ! »
Par chance, le métro venait de s'arrêter à Charles de Gaulle. On est vite descendues la main dans la main et comme le métro était bondé, le type n'a pas réussi à nous suivre. Lorsque les portes se sont refermées, je lui ai fait des énormes doigts. Puis une fois le wagon parti, je me suis tournée vers la meuf, qui paraissait hyper effrayée. J'ai compris avec la jeunesse de ses traits qu'elle devait avoir seulement dix sept ans. Elle m'a regardé avec beaucoup de gratitude et avait l'air très émue. Je l'ai prise dans mes bras.
« Merci. », elle a dit en pleurant.
C'est le stress qui s'évacuait, le stress de peut-être se faire violer, toucher, le stress d'une meuf en plein harcèlement dans un métro. Tout retombait, et j'étais contente d'être celle qui ait agi.
« Ne fais pas attention à lui. Ça mettra du temps à ne plus y penser, mais tu peux y arriver. T'as été super courageuse. »
« J'aurais pas dû sortir avec une jupe. », elle a simplement dit en essuyant ses larmes.
Je l'ai regardé, les yeux ronds comme des soucoupes, interdite.
« Tu rigoles ? Viens à poil si ça te chante ! Ta tenue n'a rien à voir avec le harcèlement de rue. Ne te sens pas coupable... tu vois les gens victimes de meurtre ? Ce ne sont jamais leur faute si un fou veut les tuer, et personne ne va jamais remettre ça en question. Alors pourquoi ce serait la tienne si on t'agresse ? Porte une minijupe, une robe, une salopette si tu le veux... Si porter ce qu'on veut et agir en femme libre et indépendante c'est être une pute selon ce mec et cette putain de société, alors je suis une pute. Et j'en suis fière. »
Elle m'a souri faiblement et m'a prit une nouvelle fois dans ses bras. J'ai senti ses larmes salées couler le long de ma nuque, et j'ai senti l'odeur de ses cheveux, qui avaient une senteur de pêche.
« Est-ce que tu peux me donner ton numéro ? Au cas-où... je me sentirai juste plus en sécurité. », elle a demandé, hésitante.
« Bien sur. »
Et c'est comme ça que je suis arrivée chez moi, terriblement fière de moi. Je me suis allongée dans mon lit, et là j'ai eu un mélange de pleins d'émotions. Je me suis sentie très contente de comment j'ai agi et comment j'ai géré la situation. Mais j'ai pleuré la situation actuelle, j'ai pleuré pour toutes ces femmes qui ont connu la même chose et qui n'ont eu personne pour les soutenir. J'ai pleuré parce qu'on est dans une société qui encourage les filles à s'habiller plus couvertes et à apprendre à se défendre, au lieu d'éduquer ses garçons.
J'ai mit ma playlist mélancolique et je me suis roulée en boule dans mon lit. J'ai pleuré jusqu'à 23 heures.
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The secret diary of Olympe
Romancedans ce roman, on découvre Olympe. étudiante en éco dans la belle de ville de Paris, on se retrouve plongé dans ses pensées et même mieux, dans son journal. dans son carnet de moments de vie, comme elle aime le dire. on retrouvera Sarah, sa meilleu...