Chapitre 31

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Tous les prisonniers massacrés avaient été pendu dans une grange. Quand Brocio, Lucia, Rhaskos et Lysimaque entrèrent dans celle-ci, du sang jonchait le sol et les murs. Lucia avoua :

« Même après une bataille la vue des morts n'est pas plus horrible.

-Ton frère veut nous faire comprendre qu'il n'est pas du même avis que nous, expliqua Brocio. Faites-les décrocher. »

Lysimaque acquiesça et Brocio, Lucia et Rhaskos partirent. Ils allèrent à la place où l'on entraînait les nouveaux. Cyriacus les regardait d'un œil mauvais. Rhaskos avoua :

« Je suis sûr que la haine qu'il éprouvait pour toi avant est revenue.

-Ca ne m'étonnerait pas, dit Brocio. À chaque fois que je le contrarie, elle revient à la charge.

-Cyriacus a une grande partie de l'armée derrière lui, affirma Lucia. Je trouverai normal une rébellion de sa part.

-Précise, demanda Brocio.

-Lorsque nous commandions encore l'armée de Marcus avec Kaeso, raconta Lucia. Nous venions d'essuyer une défaite de la part des Germaniques. Deux possibilités s'offraient à nous : parler ou tuer. Nos forces étaient affaiblies. Kaeso et moi voulions parler mais Cyriacus n'a jamais voulu. Il a réuni l'armée et demandé son avis sur la question. Il a emmené tous ceux qui pensaient comme lui au front. L'Empereur a dû menacé de faire tuer tout ceux qu'il le suivait pour qu'il change d'avis. Enfin, plutôt que ceux qu'il le suivait changent d'avis.

-Qu'a fait Cyriacus après ? Questionna Brocio.

-Il n'a pas attaqué les Germaniques, continua Lucia. Mais il ne nous apas aidé non plus pour les négociations. Pendant celles-ci, les Germaniques nous ont attaqué. Il est resté à l'écart à observer. C'est seulement quand Kaeso et moi-même nous sommes fait pendre qu'il a réagit.

-Vous vous êtes fait pendre ? Répéta Rhaskos.

-Les Germaniques étaient bien plus nombreux que nous, précisa Lucia. Ils ont réussi à nous attraper, nous ont déshabillé et nous ont pendu. »

Le regard de Lucia était vide. Brocio et Rhaskos n'osaient plus parler. Elle finit par relever la tête vers eux et leur sourire en ajoutant :

« C'est du passé. Mais fait attention, je ne serai pas étonnée que Cyriacus essaie de te tuer.

-Je te défendrai, promit Rhaskos à Brocio.

-Et toi Lucia ? Demanda Brocio. »

Lucia réfléchit un moment avant de répondre :

« Je vous aime beaucoup tous les trois. Peu importe ce qui vous oppose, jamais je ne vous laisserai vous entre-tuer.

-Rhaskos, retourne à la villa garder les prisonniers, ordonna Brocio. Lucia, garde un œil sur ton frère.

-Est-ce vraiment sage de quitter la cité maintenant ? Demanda Rhaskos.

-Nous le saurons bien assez tôt, répondit Brocio avant de partir. »

Rhaskos embrassa Lucia avant de partir à son tour. Cette dernière resta à sa place à observer son frère.

La femme qui avait défendu Brocio finit par arriver et informer Cyriacus :

« Brocio vient de quitter la cité par la mer avec Esmail.

-Où est Rhaskos ? Demanda Cyriacus.

-Aucune idée, répondit la femme. »

Cyriacus lâcha son glaive et partit. Lucia fit de même pour rejoindre Rhaskos. Elle le prévient :

« Mon frère est au courant que Brocio est partit.

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-Heureusement que nous avons eu un peu d'avance, répondit Rhaskos. J'ai pu fortifié un peu la villa au cas ou ils auraient l'idée d'exterminer le reste des prisonniers. Seule la porte principale peut encore s'ouvrir mais elle est gardée. »

Lucia acquiesçait quand Cyriacus débarqua. Il demanda :

« Pourquoi Brocio est partit ?

-On ne le sait pas non plus, mentit Rhaskos.

-Ne me ment pas ! Hurla Cyriacus. Je suis déjà assez gentil de te laisser vivre avec ma sœur alors fait ce que je te demande.

-Il ne te ment pas, intervient Lucia. Nous aussi nous ne savons pas pourquoi il est partit. Il nous a juste dit au revoir et ne nous a donné aucune explication.

-Rhaskos, commença Cyriacus. Je sais que si tu aimes vraiment ma sœur, tu me diras la vérité. Peu importe ce que Brocio veut faire de ces prisonniers, ils n'ont aucune valeur. C'est des personnes comme eux qui ont tué ton frère.

-Certes mais ce ne sont pas eux qui l'ont tué, répondit Rhaskos. J'ai déjà vengé mon frère. Et maintenant, je n'ai plus rien à faire de ton avis sur ma relation avec Lucia. Je l'aime et c'est elle que je suivrai, pas toi.

-Lucia... appela Cyriacus.

-Non, c'est terminé, railla Lucia. Je ne te suivrai pas. »

Cyriacus baissa la tête et partit.


Le lendemain matin, alors que Lysimaque donnait à manger aux prisonniers, Rhaskos vérifiait les défenses de la villa. Lucia arriva en se tenant au mur. Lysimaque alla la voir et lui demanda :

« Tu vas bien ?

-Oui, répondit-elle. Ne t'inquiètes pas. »

Rhaskos les rejoingnit avant d'avouer :

« Tu n'as vraiment pas l'air bien.

-Rhaskos ! Appela un homme qui venait d'arriver. Il faut que tu viennes, c'est urgent. »

Rhaskos acquiesça avant de se tourner vers Lucia et de lui dire :

« Retourne te coucher.

-Non ça va aller, répliqua-t-elle. »

Rhaskos soupira avant de partir, Lucia sur ses talons. Ils rejoignirent Cyriacus qui était sur les remparts à la porte. Des Romains étaient postés au loin. Rhaskos demanda :

« Combien sont-ils ?

-Je ne sais pas, répondit Cyriacus. Je dirais une vingtaine, peut-être plus. Il y a du brouillard ce matin.

-Cela doit être des éclaireurs, suggéra Lucia. Une vingtaine face à nous, il se ferait massacrer.

-Préparez-vous au combat ! Ordonna Cyriacus.

-Certainement pas ! Hurla Lucia. Gardez seulement vos armes à porter de main. Nous attaquerons seulement lorsqu'ils se montreront comme une menace.

-Ils nous menacent déjà ! Répliqua Cyriacus.

-Cyriacus ! Appela Brocio. Pourquoi êtes-vous tous réunis ici ?

-Des Romains nous attaquent, expliqua-t-il.

-C'est faux ! Hurla Lucia. Ce sont seulement des sentinelles. Ils ne représentent aucun danger pour le moment.

-Ouvrez la porte, ordonna Brocio.

-Quoi ! S'exclama Lucia.

-Enfin tu retrouves la raison ! S'écria Cyriacus.

-Nous allons libérer les prisonniers, informa Brocio.

-Quoi, dit Cyriacus en se décomposant. Tu es devenu fou ?

-Non, railla Brocio. Mais toi, tu as perdu le droit de figurer au conseil à cause tes actions. »

Le visage de Cyriacus se décomposa un peu plus. Brocio finit par partir, Esmail, Rhaskos et Lucia sur ses talons. Dans une ruelle, Lucia s'arrêta en se tenant au mur. Rhaskos la rejoignit et lui dit : « Ne me dit pas que ça va, c'est déjà la deuxième fois. Vient. ». Rhaskos prit Lucia dans ses bras et la porta jusqu'à la villa.

Rhaskos posa Lucia sur leur lit pendant que Brocio et d'autres hommes libéraient les prisonniers. Cyriacus bloquait le passage à Brocio. Il lui dit :

« Jamais ils ne sortiront vivant de cette cité.

-Ecarte-toi, ordonna Brocio.

-Pourquoi faire ? Demanda Cyriacus. Je préfèrerai que tu me tues plutôt que tu les laisses partir.

-Lucia est malade, informa Brocio. Tu devrais sans doute aller la voir.

-Qu'a-t-elle ? Questionna Cyriacus en baissant son arme.

-On ne le sait pas, avoua Brocio. Mais c'est déjà la deuxième fois dans la journée qu'elle est affaiblie ainsi. »

Cyriacus partit en direction de la villa.

Lucia était allongée sur le lit, Rhaskos à ses côtés lui tenant la main lorsque Cyriacus arriva. Brocio et Esmail arrivèrent ensuite. Rhaskos demanda :

« Alors ?

-Grâce à Cyriacus, commença Brocio. Le plan a fonctionné à merveille.

-Quoi ! S'exclama Cyriacus.

-On avait pour but de t'isoler de nous pour faire croire à un conflit entre nous, expliqua Lucia faiblement.

-Et le fait que tu sois dans cette état faisait aussi partit du plan ? Questionna Cyriacus.

-Bien sûr que non, répondit Rhaskos. Et le fait de ne pas savoir ce qu'elle a m'énerve au plus au haut point. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle aille mieux.

-Nous trouverons, rassura Brocio avant de partir. »

Le soir, alors que tout le monde faisait évacuer la cité, la femme qui avait sauvé Brocio arriva accompagnée de Romains. Rhaskos sortit son glaive et se dirigea sur eux avec d'autres gladiateurs. Lucia qui étaient à l'extérieur de la cité à faire évacuer ceux qui ne savaient pas se battre entendit les cris. Elle ordonna :

« Lysimaque ! Continue de faire évacuer. Je vais voir ce qu'il se passe.

-Jamais Rhaskos et Cyriacus ne me laisseront vivre si je te laisse partir, dit Lysimaque.

-Et moi je ne te laisserai pas vivre non plus si tu m'en empêches, prévient Lucia.

-Laisse-moi au moins t'accompagner, demanda Lysimaque. »

Lucia soupira avant d'acquiescer. Lysimaque appela un homme et lui ordonna : « Veille à ce que tout le monde évacue. ». Puis ils s'engoufrairent tous les deux dans la cité.

Lorsqu'ils arrivèrent, Rhaskos se battait avec la femme qui se trouvait être une excellente guerrière. Il la faisait tomber à terre quand il aperçut Lucia. Il lui demanda :

« Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Vous avez besoin de notre aide apparemment, répondit Lucia. Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Cette traître a fait entré des Romains dans la cité, expliqua Rhaskos. Et d'autres arrivent encore apparemment. Lucia, va te mettre en sécurité. Tu ne peux pas te battre dans ton état.

-Je tiens debout, c'est le principal, dit Lucia.

-Vous devriez partir, conseilla la femme en souriant. Beaucoup vont arriver. »

Les Dieux de l'arèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant