Chapitre 8 : Une cible.

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L'humain aime procrastiner, chose qui est normale dans de nombreux cas.
Notamment quand je vois cette maudite pile de vêtements à plier qui m'attend depuis une décennie.

C'est bien la pire corvée qui puisse exister, juste après l'épilation à la cire.
Je devrais me lancer au laser à un moment donné.

J'attrape un jean pour le plier sachant pertinemment qu'ils ne vont pas rester pliés plus de vingt-quatre heures.

Puis je m'aperçois qu'il y a un billet de cinq dollars dans sa poche.
Ça a refait ma soirée il n'y a rien de plus satisfaisant que de trouver son propre argent, dans un vieux jean oublié.

- Enfin fini, crié-je à voix haute en levant mes bras victorieux, d'avoir terminé de tout ranger au après une heure trente.

Maintenant, la chose primaire à faire, c'est d'aller me laver pour enlever toute cette transpiration, j'ai trente minutes avant de commencer mon service du soir.

- Bonsoir, j'ai posé ton uniforme sur le vestiaire du haut, bonne soirée, m'informe mon collège en partant, me cédant sa place.

- D'accord, bonne soirée.
Une longue soirée m'attend.

J'attache mes cheveux, en faisant un chignon, me dépêchant d'enfiler mon uniforme pour aller m'occuper des clients.

Les clients de ce magasin sont très susceptibles, il suffit de les faire poireauter trois minutes de plus pour qu'ils aille se plaindre au bosse.

Et bien entendu par la suite la merde va me retomber dessus.

Déjà qu'il m'a dans le collimateur, depuis que j'ai décliné son invitation d'aller boire un verre en compagnie de ce sale pervers.

Depuis, il ne se gêne pas pour me rajouter des services dont je ne suis même pas censé m'occuper généralement.

Pour le désagrément, j'irai dégonfler ces quatre pneus.

- Ça fera 22 $, s'il vous plaît par carte ou espèce ?
- Carte, répond le client.

Au moment où je lui donne son ticket de caisse, j'aperçois une personne qui est en train d'attendre que l'on vienne prendre sa commande, mais pas n'importe qui.

Sandro.

Dire que quelques heures plus tôt, il était couvert de cappuccinos, j'imagine qu'il n'a pas dû oublier...
Je lance le pas vers sa table pour prendre sa commande.

Arrivée face à lui, je ne vais pas manquer de lui rappeler dans quel état il était, quelques heures plus tôt...

- Je vois que tu as séché depuis tout à l'heure ! Lancé-je avec mon plus beau sourire moqueur aux lèvres.

- Bientôt, c'est toi qui seras trempé, mais cette fois-ci, ça ne sera pas de l'eau, diablesse... Dit-il d'un air sérieux qui me laisse sans voix.

Mon sourire disparaît aussitôt, horrifié et choqué, une boule épineuse commence à se nouer ma gorge.
Sale tordu !

Je ne laisse rien paraître sur mon visage et réponds par la plus simple des manières pour vite changer de sujet.

- Vous, souhaitez manger quoi ? Dis-je en me raclant la gorge.
Je reprends mon sérieux comme s'il n'avait rien dit qui pourrais affecter mon comportement.

- Je pense qu'on a dépassé le stade du vouvoiement ? Déclare Sandro les sourcil froncés avec un rictus à peine visible.

- Un café noir.

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