chapitre 1

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J'attrape un petit four sur un plateau qui passe à ma hauteur pour empêcher mon interlocuteur, assez tactile, de me prendre la main

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J'attrape un petit four sur un plateau qui passe à ma hauteur pour empêcher mon interlocuteur, assez tactile, de me prendre la main. Mon grand sourire ne quitte pas pour autant mes lèvres et je hoche la tête à chaque fois que c'est nécessaire. Entre deux faux gloussements - pour montrer à quel point je suis fortement intéressée par ce qu'on me raconte - je garde un œil très attentif sur les invités, tous plus élégants les uns que les autres pour coller à l'ambiance de la réception. La grande salle a sûrement été décorée par un professionnel qui doit avoir une passion pour l'art contemporain. De nombreux tableaux originaux sont accrochés aux murs couleur crème, entre deux portes fenêtres ouvertes, et les quelques tables disposées ça et là ont une forme étrange. Le tout forme un ensemble coloré mais plutôt harmonieux et très animé.

La décoration est notable mais ce qui m'intéresse surtout, c'est le couloir à ma droite, qui mène aux escaliers et ascenseurs. Il est gardé par deux vigiles en smocking qui n'ont, pour l'instant, pas l'air de broncher.

Mon oreillette grésille : « On a un problème ».

Ma main se crispe sur ma coupe de champagne et je manque d'avaler mon canapé au foie gras de travers. Je ris légèrement pour cacher ma réaction et attends la suite.

« On a réussi à ouvrir le coffre mais y'a deux clefs USB. L'une ne marche pas sans l'autre, j'ai beau essayer, je ne peux récupérer aucune information. J'ai besoin d'un code qui est sur l'autre clef. Trouver le code sans elle me prendrait beaucoup trop de temps...

Gem continue de parler à toute vitesse en donnant des détails techniques qu'aucun de nous ne peut comprendre.

« Gem, on capte rien à ce que tu baragouines, abrège. Où est l'autre ? » Le presse Scorp dans mon oreillette, et c'est Li qui lui répond :

« Il a réussi à la tracer et, Dieu merci, elle est dans l'hôtel, au quatrième étage. Chambre 410. A priori elle appartient au bras droit de Barajas. »

Je prends congé dans un espagnol parfait de mon interlocuteur, Alejandro Barajas - A.B - en personne, et souffle « Je suis dessus ». Je traverse la soirée d'un pas tranquille pour ne pas éveiller les soupçons de la sécurité, et m'arrête net quand je vois deux hommes armés qui surveillent les allés et venus des invités près de l'ascenseur. Je m'apprête à passer par les escaliers, mais je constate que là aussi, des agents de sécurité sont postés. Je grimace.

Je suis encore en train de réfléchir à comment les neutraliser sans alerter l'hôtel entier quand je vois Scorp débarquer de nulle part et aborder les deux de l'ascenseur en captant toute leur attention par de grands gestes. Pas le temps de me demander ce qu'il est en train de leur baratiner, je me faufile derrière eux et remercie mon collègue d'un signe de tête lorsqu'il me jette un discret coup d'œil.

Je m'engouffre dans l'ascenseur et appuie sur le bouton 4 à ma droite.

« Merci mille fois de m'avoir débarrassée de ce pot-de-colle, ma patience a des limites. On n'a plus qu'à prier maintenant pour qu'il ne se rappelle pas soudainement qu'il a oublié quelque chose dans sa chambre... Gem, une fois que j'ai la clef, il faut que je te l'apporte ? ». Il confirme et me guide jusqu'à la chambre en question.

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