Chapitre 1: Luna

21 2 2
                                    

Imagine, au milieu d'un océan infini, sombre et sans fin,
Il y avait cette île, seule au milieu de nulle part.
Elle était désertique, ravagée par des tempêtes passées et si calme,
Ou plutôt, c'était le calme avant la tempête.

Sept heures. Mon réveil sonne. La petite musique insupportable de chaque matin me réveille d'une nuit de deux heures de sommeil. Une journée qui commence mal. Je sens déjà que je vais passer une mauvaise journée. Je tends le bras vers mon téléphone, mais je lui donne un grand coup et il tombe par terre. J'en ai marre de cette musique agaçante. Je me décide et me redresse en position assise, énervée, et me penche par dessus le sol de ma chambre en cherchant à tâtons ce foutu téléphone. Je le trouve sous mon lit. Je m'en empare et coupe lalarme. Mauvaise journée. Je suis déjà fatiguée. Je soupire avant de reposer mon téléphone sur la petite table de chevet à côté de mon lit. J'ai déjà envie de me rendormir. Je fais de gros efforts pour me lever de mon lit et aller allumer la lumière de ma chambre qui m'éblouit. Je traîne des pieds jusque mon armoire où je prends mes vêtements du jour : pull bleu gris, débardeur noir en dessous, jean bleu clair, pour un mois de novembre. Je me change en pensant à la journée qui m'attend, puis coiffe mes longs cheveux noirs en queue de cheval, n'aillant aucune motivation pour coiffer soigneusement chaque boucle, ce matin. Hayvil, mon chien, se réveille en baillant, aussi épuisé que moi vu son peu d'énergie. Il se lève et s'étire puis vient vers moi en remuant la queue.

— Salut mon chien, je chuchote en lui caressant la tête.

Je me dirige vers la porte et l'ouvre sur l'immense couloir qui me rappelle tous les matins que je suis condamnée à vivre ici, en internat. Et encore, j'ai la chance d'avoir une chambre individuelle car il n'y a presque personne, ici. Hayvil sort dans le couloir, l'air enthousiaste. Il a déjà mieux dormi que moi. La lumière du couloir s'allume – ayant détecté du mouvement – et je prends une grande inspiration avant d'éteindre la lumière de ma chambre, sortir dans le couloir et refermer la porte derrière moi. J'aurais tant aimé sécher les cours, mais ça, c'était avant. Je m'apprête à me diriger vers les escaliers lorsque j'entends une porte claquer dans mon dos. Je me tourne et aperçois Valentine, une fille de la chambre voisine.

— Salut Luna ! Tu vas au petit-déjeuner ?

— Salut ! Euh ouais, j'allais descendre avec Hayvil.

— Cool ! On y va ensemble, alors ! Tu as l'air fatiguée, aujourdhui, dis donc.

— Je n'ai pas très bien dormi, mais ça va.

— Ah bon, allons-y.

Elle me devance et je la suis dans le couloir. Valentine n'est pas très sociable, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Elle est brune aux yeux marron, de peau mat, et s'habille comme la plupart des filles du lycée. Elle est plutôt bonne élève, et c'est un peu mon amie. Du moins, nous ne sommes pas très proches. Je n'ai pas d'ami proche, de toute façon, à part Hayvil.

— Allô, Luna, je t'ai perdue ?

— Quoi ?

Je me rends compte que maintenant que nous sommes arrivées en bas des escaliers et que Valentine m'avait posé une question.

— Je te demandais à quelle heure tu finis les cours.

— Ah euh...je ne sais plus.

Je n'ai pas menti en disant ça. Je ne sais vraiment plus. Seize heures trente ou dix sept heures ?

— Et bah, tu es vraiment fatiguée. Enfin, ça ne change pas de d'habitude, que tu oublies tout.

— Désolée. Et toi, tu finis à quelle heure ?

ImagineWhere stories live. Discover now