Chapitre 2: Luna

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Imagine, il n'y avait pas une seule vie, à part moi, à cet endroit.
La plage était de ce sable noir tranchant,
Les arbres étaient couchés et morts,
Le soleil ne faisait qu'une ombre à travers les épais nuages gris.

Je suis toujours sur le banc, dehors. Mon chien me fixe avec de grands yeux. Je cherche mon téléphone dans ma poche pour regarder l'heure mais me rappelle que je l'ai laissé dans ma chambre. Le soleil n'est pas complètement levé. De toute façon, Valentine serait venue me réveiller, si c'était l'heure d'aller en cours.

Je traîne des pieds pour retourner jusqu'à ma chambre, Hayvil sur mes talons. Je croise Victor dans les escaliers.

— Ah, Luna, je te cherchais. Valentine m'a dit que tu t'étais endormie et qu'il ne fallait pas te déranger, donc bon. Ça va être l'heure d'y aller, tu viens ?

— Ouais, je dois juste passer dans ma chambre ramener Hayvil et prendre mon sac, et j'arrive.

— Je t'attends en bas des escaliers !

J'acquiesce et poursuis mon chemin dans le couloir. Je croise là Valentine.

— Ah, Luna ! Bien dormi ?

— Ouais, on peut dire ça.

— Tu t'es fait quoi, au bras ?

Je suis son regard sur la marque d'ongles enfoncés dans mon pull. November. Comment c'est possible ?

— Oh, ce n'est rien, cest Hayvil, ce matin. Bon, je vous rejoins en bas des escaliers.

Valentine n'insiste pas plus et répond vaguement avant de s'éloigner. J'examine de plus près la marque des ongles de November. À l'endroit exact où elle m'a enfoncé ses ongles dans mon rêve. Je décide de ne pas trop y réfléchir et marche jusqu'à la porte de ma chambre que j'ouvre. La pièce est plongée dans l'obscurité, je n'ouvre jamais les volets car j'ai une vue sur le lycée. J'ouvre légèrement quand je ne suis pas là pour Hayvil, mais autrement, non. J'allume la lumière de la chambre tandis que mon chien se précipite dans la pièce. J'entrouvre les volets avant de m'emparer de mon sac de cours et de mon téléphone. Je passe le sac sur mon épaule, dis au revoir à Hayvil, puis repars en fermant la porte derrière moi. Je traverse pour la troisième fois de la matinée ce couloir flippant puis redescends les escaliers. Valentine et Victor m'attendent. J'allume l'écran de mon téléphone pour voir l'heure. Sept heures cinquante.

— Allons-y, soupire Valentine.

Les autres sont partis avant nous pour rejoindre d'autres amis. Nous commençons à partir lorsque je me rappelle une chose.

— Oh non ! J'ai oublié de remplir la gamelle de Hayvil ! Ne m'attendez pas, j'y retourne.

Valentine soupire avant de bredouiller un « D'accord. ». Je fais demi-tour et reprends le chemin inverse. Heureusement, nous ne sommes quà deux minutes. Je me dépêche de monter les marches quatre à quatre. Je suis tellement précipitée que je ne vois pas que quelqu'un arrive vers moi. Et lui non plus, apparemment. Nous nous percutons de plein fouet et je manque de m'étaler par terre. Il me rattrape de justesse. Je lève les yeux pour le dévisager et m'apprête à m'excuser.

— Désolé, j'étais sur mon téléphone, je ne t'avais pas vue...

— C'est moi qui suis désolée, je devrais regarder où je vais ! Attends, je ne t'ai jamais vu ici ?

— Euh...je suis nouveau dans l'internat.

— Ah, donc c'est toi. Tu t'appelles ?

— Simon. Simon Engvall. Et toi ?

— Luna Châtelet.

Je l'observe plus en détails. Il me dépasse d'au moins dix centimètres. Il est plutôt pâle, mais naturellement, et a des cheveux blond courts et des yeux bleus. Il est en tenue de sport et prend un air décontracté. C'est étrange, j'ai comme l'impression de l'avoir déjà vu, de lui avoir déjà parlé, pourtant, je suis en même temps sûre que ce n'est qu'une impression.

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⏰ Last updated: Nov 25, 2023 ⏰

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