Chapitre I : L'Arrivée

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La nuit se levait sur l'océan. La Lune commençait à éclairer la mer de sa douce lumière. Les eaux de l'océan étaient calmes, comme à leur habitude. Soudain, une silhouette noire sembla tomber de nulle part pour atterrir dans l'eau. Affolée, la silhouette se débattit, elle regarda autour d'elle dans une frénésie provoquée par la peur. La silhouette commença à se dessiner toute seule, comme par magie. De longs cheveux blonds ondulés poussèrent, un teint pâle apparut et des yeux d'un vert vif s'ouvraient. Comme si cette personne l'avait voulu, un rondin de bois se montra devant elle. Elle hésita un instant avant d'y accrocher ses bras. Elle souffla un bon coup. Comment était-elle arrivée ici ? Un océan s'étendait à perte de vue. Son visage se détendit.

 C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, le visage innocent, presque féminin. Soudain, il entendit un bruit se rapprocher. Une musique typique des soirées dans les boites de nuit. Il distingua, les yeux plissés, une bande de terre qui sembla s'avancer vers lui. Non, c'était lui qui dérivait vers la rive. Des immeubles se dessinèrent. Ils illuminaient la plage de sable blanc qui s'étalait devant eux. Puis, le rondin s'échoua sur la plage. À l'image d'un Robinson, le jeune blond arriva sur le sable. Le rondin s'en alla. Cette phrase lui parut étrange, mais c'est ce qu'il se produisit. Le tronc s'éloignait à une vitesse anormale, jusqu'à devenir qu'un point qui disparut à l'horizon.

Il tourna la tête et se releva pour marcher en direction de la civilisation. Il se regarda. Il était nu. Il ne pouvait pas rester comme cela. Soudainement, une pile de d'habits pliés apparurent dans ses mains. Mais dans quel monde était-il ? Peu importe. Il s'habilla. Il avait mis une sorte de haut blanc de lin avec un long col qui attachait les deux bouts du vêtement par des ficelles noires, et un pantalon noir qui lui serrait un peu les jambes. Il aimait cette tenue. Il monta les escaliers permettant l'accès des immeubles à la plage. Il y avait une longue et large rue pavée, longée par des boutiques et des immeubles. De nombreuses personnes se baladaient sur cette rue, rentrant et sortant des bâtiments. Un des ces édifices attira son regard. Une petite paillote aux allures hawaïennes construite en bois et en bambou. Un panneau était accroché à l'aide de cordes et était gravé dessus le nom du bâtiment : Le Ukulélé. Elle se situait entre une boutique de prêt-à-porter et une autre d'instruments de musique.

Il poussa la porte de cette paillote. L'intérieur paraissait plus spacieux que l'extérieur. Il y avait une quinzaine de tables rondes en bois, entourées de chaises. Quasiment toutes les places étaient prises. Au fond de la salle, il y avait une scène où chantait une longue dame brune, les doigts sur son piano noir. Le jeune blond s'assit à une table, près d'un pilier en bois. À la table d'à côté, un homme d'une soixantaine d'années lisait le journal en sirotant un jus de pomme. Il vit que chaque table avait une décoration, que ce soit un bol de coquillage, un vase ou encore un pot de fleur. Derrière le bar, un jeune homme préparait des boissons et l'autre les servaient à ceux qui les avaient commandées. Le premier était albinos, aux cheveux blancs bien-sûr et aux yeux d'un rose foncé. Il était vêtu d'une chemise hawaïenne rouge, parsemée de fleurs oranges et violettes. L'autre jeune homme avait le teint beaucoup plus bronzé, signe qu'il passait du temps sur la plage. Il avait des cheveux bruns bouclés et des yeux d'un bleu aussi bleu que le bleu du ciel. Il était habillé d'une chemise à rayures verticales jaune canari et bleu foncé. Ce dernier justement, après avoir servi trois verres, remarqua que le jeune blond attendait tout seul à sa table. Il se dirigea vers lui, un carnet et un stylo à la main.

- Salut ! salua-t-il. Je crois que je ne t'ai jamais vu... Tu dois être nouveau ! Bienvenue à Aloha !

Le nouveau n'avait pas eu le temps de parler lorsque le serveur se leva sur la table en faisant apparaître un verre de sangria dans sa main droite qu'il leva au ciel.

- Eh tout le monde !

Le silence se fit dans la salle. Tous les regards étaient posés sur le jeune blond.

- Il est nouveau !

Soudain, tout le monde leva son verre en trinquant haut et fort « au nouveau ! ».

- Alors, reprit le serveur. Je m'appelle James et celui qui est derrière le bar s'appelle Maximilien, mais c'est Max pour les intimes. Toi tu t'appelles comment ?

Le jeune blond ne savait plus. Pas moyen de savoir. Alors, pour ne pas s'humilier lui-même, il choisit un prénom qui lui sembla bien.

- William.

- Alors William, que veux-tu boire ?

- Je vais prendre un jus de pomme, je pense.

James s'assit sur la chaise à côté de William.

- Il ne faut pas que tu penses, seulement que tu sois sûr. Regarde.

Il fit apparaître la carte des boissons dans sa main et la présenta à William. Il y avait un choix illimité de sirops, cocktails, vins, bières, liqueurs et d'autres boissons. Le prix n'était pas marqué.

- Pour les sirops, je te conseille celui à la cerise, mon préféré. Pour les cocktails, je n'ai pas de préférences car je les aime tous. En vin, le Châteauneuf-du-Pape est excellent. Pour les bières, la Desperados fait très bien l'affaire.

- Je vais prendre un sirop à la cerise.

- En es-tu bien sûr ?

- Absolument. Ça fera combien ?

James afficha un magnifique sourire angélique avant de partir en disant :

- T'es trop drôle ! L'argent c'est de l'histoire ancienne. Ravi de t'avoir rencontré.

William détestait cette phrase. « Ravi de t'avoir rencontré ». Elle signifiait pour lui qu'il n'allait plus revoir la personne. Et pourtant, James revenait avec un sirop à la cerise. Il déposa la boisson sur la table avec un bol de chips en soufflant un « bon appétit ». Une fois de plus, il repartit vers le bar. William ne put s'empêcher de regarder son dos qui s'éloignait de lui. Tout en sirotant son sirop à la cerise, il le suivit du regard. Une jeune femme poussa la porte du bar. Elle avait des cheveux châtains coiffés en un carré ondulé. Elle fit une brusque poignée de main aux deux barmans en riant. Elle était habillée d'une magnifique robe rouge. Elle était sûrement une amie à eux. La femme en noir qui chantait au piano s'interrompit. Elle se leva d'un bond et alla saluer la jeune femme. William put entendre leur conversation.

Le Monde des MortsWhere stories live. Discover now