Le Monde des Morts

Chapitre III : Les autos tamponneuses

Le lendemain matin, James se leva, encore un peu contrarié. Il descendit en regardant sa montre. Il était huit heures. Barbara était déjà levée, en train de boire un café.

- As-tu bien dormi ? demanda-t-elle.

- Plutôt bien.

- Écoute, je sais que ce je vais dire ne va pas te plaire, mais s'il-te-plaît, écoute-moi.

James sembla irrité, mais finit par accepter en se rapprochant d'elle.

- Je pense que tu peux lui parler. D'après ce que j'ai vu, il a l'air ouvert d'esprit.

- Je préfère pour l'instant que l'on devienne de bons amis et j'aviserai de la suite.

Barbara sourit, satisfaite.

William descendit lentement l'escalier. Il arriva dans le bar. Il y avait une ambiance agréable d'après-soirée. James et Barbara sourirent en le voyant. Ils donc s'étaient réconciliés. James se précipita vers lui.

- Alors, qu'est-ce que tu manges le matin d'habitude ?

- Oh, pas grand-chose, tu sais.

- D'accord.

Il claqua des doigts et d'un coup, la table la plus proche se garnit de confitures en tout genre, de baguettes de pain, de beurre, de pâtes à tartiner, de lait, de chocolat... William était impressionné. Il voulut essayer quelque chose. Est-ce que lui aussi avait ce pouvoir de création que tout le monde semblait avoir ? Il claqua des doigts. Il fit apparaître à sa grande surprise un petit amas de croissants.

- Très bon choix, approuva James en prenant un croissant.

Un à un, Lara, Benc et Max descendirent. Ils prirent le petit-déjeuner avec les autres.

- S'il-vous-plaît ! s'exclama James en adressant un regard complice à Barbara. Aujourd'hui, je vous emmène faire de l'auto tamponneuse.

- Ouais ! se réjouit Lara.

- On part dans une demi-heure ! Préparez-vous !

William alla prendre une douche. Il y en avait à côté des toilettes d'après Lara. Il se déshabilla et se doucha. Dix minutes passées, il sortit de la cabine et se sécha en enroulant la serviette autour de son corps, la tenant par la main.

- La douche est libre ? demanda James à Lara.

- Je crois bien.

William ne savait pas quoi mettre. Quelqu'un ouvrit la porte d'un coup. William prit peur et lâcha la serviette. C'était James. Au lieu de déguerpir, il resta planté là pendant que William s'empressait de remettre la serviette.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- La porte était ouverte.

- J'ai oublié de fermer à clef...

- Il n'y a pas de clef. Tu pourrais te dépêcher, s'empressa James.

- T'es vraiment une enflure !

James éclata de rire avant de pénétrer dans la cabine de douche lorsque William sortit.

Tout le monde était à la porte, prêts à partir.

- Tout le monde est là ? demanda Max.

- On y va ! s'exclama Lara. On prend la Jeep !

- MA Jeep, rectifia Benc.

- Vôtre Jeep, affirma-t-elle.

Ils montèrent tous les six dans sa Jeep couleur rouge et sable. Ils longèrent le littoral. Benc conduisait, accompagné de Barbara la copilote. Derrière, James regardait William avec un petit sourire. Barbara éclata de rire, ses lunettes de soleil sur son nez aquilin.

- Excusez-moi, fit-elle.

William avait compris.

- Tu ne lui as pas raconté ce qu'il s'est passé dans la salle de bain, tout de même ? chuchota le blond.

- Ça va, c'était drôle.

- Fais bien attention de fermer à clef toi aussi ! rit William.

- Il n'y a pas de clef, je te le rappelle... Quelles intentions avez-vous, William ? sourit James.

Ce dernier se pencha vers William à la manière d'un serpent pour hypnotiser sa proie. Alors, envouté, le jeune blond répondit :

- Tu risques de les découvrir bientôt.

James afficha un sourire complice. William se sentit honteux. C'était comme si James lui avait sortit ces mots de la bouche. À l'avant de la voiture, Barbara sourit.

- Allez vous autres, nous arrivons.

Benc gara la voiture à l'ombre d'un magnifique arbre du voyageur. Tout le monde descendit, James ouvrant la porte à William. Devant eux s'étendait un bâtiment en bois. Il n'y avait pas de murs, seulement des poteaux qui soutenaient le plafond couvrant la piste d'auto tamponneuses. James, qui avait réservé la salle, invita ses amis à prendre place par deux dans les véhicules. Barbara se mit avec Benc, Max avec Lara. William fit mine d'être malheureux de se retrouver avec James.

- Prêts ? s'écria Lara. Trois, deux, un, c'est parti !

Max et Lara s'élancèrent à toute allure vers William et James. Barbara prit le volant et fonça avec Benc sur Max et Lara. Ils s'entrechoquèrent tous en même temps dans un fracas sonore.

- On va leur montrer ce que c'est que l'autorité suprême, souffla James à William en lui redressant une mèche blond qui lui cachait l'oreille.

Ils s'amusèrent ainsi toute la matinée en se cognant les uns sur les autres. Barbara et Lara avait ensuite fait équipe. Ces deux-là semblaient adorer cette activité car à chaque fois que les véhicules s'entrechoquaient, elles éclataient de rire. Ils rentrèrent à la maison à bord de la Jeep, relatant les nombreux souvenirs qu'ils garderaient.

- Par contre, rit Lara, je tiens à dire à James et William qu'ils ont failli nous faire renverser quand ils se sont cognés à nôtre auto tamponneuse !

- D'ailleurs William, informa Benc, j'ai remarqué que tu as un léger accent québécois, non ?

- Maintenant que tu le dis... affirma Barbara.

- Eh ! s'exclama James. C'est vrai !

- C'est vous qui avez un accent, répliqua William.

- Allons, rassura James en prenant le jeune blond québécois par les épaules, ce n'est pas grave. Ce n'est pas une honte.

- Mais je ne suis pas honteux de ça ! s'exclama William en riant.

- Mais je ne suis pô honteux d'çô ! reprit James pour rire.

- C'est fou ce que tu peux être bête ! fit le jeune blond.

- On arrive ! alerta Benc.