Névroses.

Âmes sensibles

Et je repense à ton visage, ton odeur suave, le goût pomme cannelle sur tes lèvres, la douceur de ta peau emmêlée entre mes doigts, ton regard: brûlant, aguicheur, trompeur, dans lequel je plongeais lentement, avide, sans trop d'attention, incompréhensible! Au creux de tes reins je m'accrochais, essoufflé, manquant de me noyer. J'arrive encore à percevoir, d'ici, la chaleur que dégageait tes mots, tranchants, âcres qui paradoxalement ne laissaient aucune séquelle sur tes lèvres rougeâtres qui les prononçaient, violemment, sans peine, d'une telle facilité que ça en devenait déconcertant! Facilement odieuse créant le paradoxe avec la douceur que tu incarnais! Stupide, je m'accrochais toujours, m'empoisonnant peu à peu au venin que tu crachais. Stupide, je me laissais emporter dans les vagues de ton chagrin, noyer dans tes larmes amères, ta peine, ta colère, les insécurités que tu cachais. Stupide, je continuais à croire en toi, à ton amour toxique pour moi, possessive, avide d'attention, d'un sauveur que j'aurai voulu être! Que j'étais! Tu avais mon cœur entre tes mains , mon âme à tes pieds! J'essayais de t'aider, de t'aimer mais je me suis ridiculement perdu. Noyer dans tous ces cauchemars que tu faisais, que je calmais les nuits où trop alcoolisée, tu m'hurlais ne pas m'aimer, jurais me détester, m'insultais avant d'éclater en sanglots. D'éclater si fort, près de moi que je manquais d'y passer aussi, frapper par tous ces maux que tu déversais. Tu étais fatiguée, beaucoup trop brisée. Le fardeau de tes maux était trop lourd à porter même à nous deux. C'était les morceaux de ton cœur brisé qui blessaient. Les traumatismes de ton passé qui nous bloquaient. Nous enfermant dans une bulle destructrice qui, je le savais, tôt ou tard a fini par éclater. Je n'ai pas pu sauver ton âme errante. A la place, je me suis égaré, perdu dans le chaos au fond de tes yeux. Je t'ai peut-être aimé un peu trop fort, un peu trop mal, voulant être le soldat que je ne suis pas, sans expérience, sans armes.