9 - Sentiments mitigés

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Fred :

Cela fait déjà deux heures que je suis installée dans la bibliothèque, essayant d'étudier. Oui, qui l'eut cru...  Fred Weasley étudier ? Cela semble très drôle et assez grossier, les deux à la fois. Je suis tout au fond de la librairie, assis près d'une table contre la fenêtre, juste à côté de la Réserve.
J'essaie de me concentrer sur mes cours, mais je n'y arrive pas. Trop de schémas, trop d'exercices, trop d'exemples, trop de leçons et surtout rien d'intéressant.
Comment Hermione fait-elle pour retenir tout ça ? Hermione.
Je sens les larmes couler le long de mes joues, je les essuie du revers de la main, silencieusement et je laisse mes livres prôner sur la table, et je m'en vais. Tout ça me fait trop penser à elle. La moindre chose que je puisse faire me fait penser à elle.
Je me sens percuter quelqu'un.

- Fred !

Je baisse les yeux et je vois Harry, il est avec Ginny et ils semblent se diriger vers la bibliothèque.

- Je suis vraiment désolé, je ne t'avais pas vu...
- Fred, tu vas bien ?

Ginevra me coupe la parole et pose une main sur mon épaule. Elle semble comprendre ma douleur, je sais qu'elle est très proche de Hermione... peut-être que Hermione est triste aussi. Je ne sais pas. Peut-être qu'elle ne m'a jamais aimé.

- Oui, oui... Ça va, j'étais à la bibliothèque. Vous y allez ?
- Tu étais à la bibliothèque ?

Harry hausse un sourcil et me regarde, l'air étonné.

- Oui, c'est drôle, ça fait 6 ans que je suis ici et t'as vu j'étais jamais venu a la bibliothèque... (J'étouffe un rire qui sonne extrêmement faux) Bon bah, salut les amoureux.

Je continue d'avancer, sentant leur deux regards braqué sur moi, pleins d'interrogations.
Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas envie de m'amuser. Je rêve juste de m'endormir, et de ne plus jamais me réveiller. Plus personne ne me parle - à part George, Harry et ma sœur. Mon propre frère me rejette et la femme que j'aime semble ne m'avoir jamais aimé.
J'ai trompé mon frère - et en même temps j'ai perdu Hermione.
Je n'ai pas mangé depuis deux jours, je passe mon temps dans la salle-sur-demande à dormir. Je ne vais plus dans les dortoirs. Je ne peux pas me risquer de croiser Hermione dans la Salle Commune, ni dans la Grande Salle. Donc je préfère ne plus sortir, ne plus manger et fuir la réalité blessante et écœurante : j'ai gâché mon propre bonheur, et surtout le sien. Je serre mon livre très fort contre moi et je me dirige vers la salle-sur-demande.
Il commence à faire nuit, tout le monde est censée descendre dîner dans la Grande Salle. C'est parfait.

Hermione :

- George, je peux te parler quelques minutes s'il te plaît ?

Il me regarde, étonné et apeuré. Il avale sa portion de nourriture d'une traite et il me fait signe de m'asseoir à côté de lui le temps d'un instant.

- Où est Fred ? Je ne l'ai pas vu depuis cet incident avec Ron... Il n'est plus là, plus au banquets, plus aux matchs de Quidditch ni aux entraînements...

Je le vois s'essuyer le coin de la bouche et soupirer, sa voix devient plus grave et son faciès, plus sérieux.

- Cela fait bientôt trois jours que Fred campe dans notre atelier, il ne veut plus sortir.
- Pourquoi ?
- Il a peur de te croiser. À chaque fois qu'il t'aperçoit ou qu'il prononce ton nom, il se met à pleurer. Je ne l'avais pas vu pleurer depuis que maman lui a mit une fessée quand on avait cambriolé le magasin de bonbon sur le Chemin de Traverse à nos huit ans... Même là il rigolait à moitié.

J'avale ses mots les uns après les autres et je sens mon cœur battre la chamade. Il me manque tellement.

- À ton avis, je devrais aller le voir ?
- C'est inévitable Hermione, et tu le sais. Oh chouette, le dessert.

Je regarde furtivement vers Ron, Harry et Ginny. Ils discutent tous ensemble et ils n'ont même pas remarqués mon absence. Je me lève discrètement et je cours me faufiler dans la salle-sur-demande.

Fred :

Mes larmes tombent dans la potion que je prépare - pourtant méticuleusement. J'essaye de contenir mes sanglots, sans aucun succès. Je suis obligée d'aller m'asseoir au coin de la pièce pour me cacher et pleurer à chaudes larmes. Je sens ma gorge devenir sèche et mes yeux me piquent affreusement. J'ai tout gâché.

- Ne pleure pas.

Je lève la tête. Mon cœur s'arrête le temps d'un instant et repart tellement rapidement que j'ai l'impression qu'il va se décrocher de ma poitrine.

- Hermione ?

Je me lève avec difficulté, et je la sens m'étreinter doucement.

- Tu me manques Fred, c'est tellement difficile sans toi.

Je l'entends pleurer contre mon cœur et je ne peux pas m'empêcher de pleurer horriblement fort. J'ai du mal à respirer et mes sanglots sont si intenses que même Hermione me regarde, l'air terriblement inquiète.

- Fred ?
- Je suis amoureux de toi et t'avoir perdu m'a réellement brisé le cœur. Chaque seconde qui passe sans toi me fait l'effet d'un doloris. J'ai l'impression de perdre la tête. J'ai besoin de toi et je suis tellement déçue de moi-même pour ce que j'ai fait...

Hermione me regarde, pleurant silencieusement. Elle prend mon visage entre ses - petites - mains et elle dépose un petit baiser sur mes lèvres.

- Mon cœur semble autant disloqué que le tien.
- Pourquoi es-tu venue me trouver ici ?

Son regard semble perdu, elle baisse les yeux et elle réussit à balbutier quelques mots.

- Je me fiche de ce que pense Ron.
- Alors que veux-tu faire ?

Je sens la joie et l'espoir envahir mon corps des pieds à la tête.

- Je sais que c'est mal mais je suis tombée amoureuse de toi... et je ne veux surtout pas gâcher ça pour lui.

Le lendemain :
Hermione :

Je tiens la main de Fred dans les couloirs de Poudlard. Nous sommes samedi, il n'y a pas cours donc c'est la détente absolue. Mais comme tous les jours, le château grouille d'élèves.

- Fred Weasley... avec Hermione Granger ?

Oh, je reconnaîtrais cette voix entre mille. Je lève la tête et je vois sa silhouette fine, son visage pâle, son nez aquilin et ses yeux gris.
Il arbore un sourire narquois et nous rit au nez. Je vois qu'il a son Nimbus à la main, il doit sûrement aller s'entraîner sur le terrain de Quidditch. C'est étrange, il fait bientôt nuit.

- Franchement Hermione, tu vaux mieux que ça.

Il me frôle (sans me pousser pour une fois) et j'essaie de me concentrer sur ses derniers mots. Pourquoi Drago me dit quelque chose pareil ? Lui qui me déteste...

- Je le transformerai en mouton un jour. Oh c'est une idée merveilleuse !

Je souris en regardant ses yeux s'illuminer à cette idée, mais mes pensées sont occupés par les paroles de Drago.

- Il fallait que ça arrive Hermione...

Je tourne la tête vers Fred, puis je regarde dans la même direction que lui : Ron est figé près des escaliers, et il regarde nos deux mains. Je vois d'ici ses yeux s'embuer de larmes.

- Oui, il le fallait.

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Fred x Hermione [FREMIONE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant