La genèse de l'ironie

III

           Comme toutes ses autres caractéristiques, la durée de vie des humains a été écrite par les Auteurs. Une procédure permet de légèrement varier l'âge de la destruction de l'humain. Il est conçu pour se fier à une variable de référence. Ainsi, la vie d'un individu dure un peu moins ou un peu plus que la valeur de la variable (bien qu'un homme ou une femme peut être effacé bien assez tôt ou assez tard dans de rare cas). Le tout est couplé à des facteurs aléatoires comme les accidents, les maladies et les homicides.

Pour la première fois, Ada a pitié d'un être vivant. Cela n'était jamais arrivé dans ses anciennes missions. Peut-être parce que l'humanité lui ressemble physiquement. La jeune femme, ouvre le dossier contenant l'algorithme intitulé « esperance_de_vie ». Elle le modifia de telle manière que l'être humain vive plus longtemps, mais de manière progressive pour cela ne se remarque pas. Il faudra des millions d'années pour qu'un individu en bonne santé vive plus de quatre-vingts ans. Ainsi, les Administrateurs ne s'en rendront pas avant bien longtemps et il sera trop compliqué de corriger cette « anomalie de fonctionnement ».

Ada consulte ensuite le registre des humains, où les caractéristiques de tous les individus sont enregistrés. Elle modifie la date de suppression de la grand-mère de l'enfant en lui ajoutant plusieurs dizaines d'années. La vieille dame sera prise pour un de ces rares cas de grande longévité du au hasard. Elle ne modifie pas les données de Goï par sécurité.