IV

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          Ada, dans l'émotion de son geste, n'a pas anticipé le fait qu'à un moment, les humains ne seront plus adaptés pour vivre aussi longtemps. La grand-mère de Goï est un miroir de l'avenir. Son corps ne peut supporter le poids des années. Progressivement, elle a des difficultés à se mouvoir. Des douleurs sont senties aux os, aux muscles et aux organes. La vieille dame se tord de douleur et perd l'usage de ses jambes. Son esprit se dégrade aussi. Elle a de plus en plus de difficultés à suivre les conversations, à retenir des informations, à résonner. Finalement, elle oublie même l'existence de son petit-fils et qui elle était.

Goï est très malheureux de voir sa grand-mère dans cette situation. Il ne peut pas abréger ses souffrances car contraire aux lois et croyances de son village. Ada se rend compte de son erreur et voit avec impuissance la vieille dame agoniser à l'âge de cent trois ans et Goï mettre fin à ses jours, culpabilisant d'avoir tant prier pour sa sauvegarde.

Goï a eu ce qu'il souhaitait, passer plus de temps avec sa grand-mère, mais à quel prix ? Les humains sont condamnés à être effacé du registre de plus en plus tard avec un corps et un esprit qui ont été développés pour seulement quelques décennies. Voici donc les conséquences d'un souhait égoïste et d'une réaction émotive.

Goï voulait du bonheur, Ada le lui a apporté. Le garçon n'a jamais été aussi malheureux de toute sa vie. Depuis ce jour, on dit que c'est à ce moment-là que l'humanité a découvert l'ironie...

La genèse de l'ironieWhere stories live. Discover now