Prologue

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Dans un temps lointain

  "Il était seul face à la forêt. Personne n'a voulu le suivre dans toute la Vhaneria, une puissance du royaume pourtant accoutumé à ce milieu, ayant fait du commerce du bois son maître mot... Cependant, lorsqu'il s'agissait de la profonde Forêt d'Azaria , même les âmes les plus courageuses s'abstenaient, à raison.
Personne n'en est jamais revenu, parmi le peu de personnes ayant osé y pénétrer.

  La forêt se trouvait à une dizaine de kilomètres à l'ouest de la cité la plus proche, une riche cité ayant proliféré grâce au commerce sylvicole. Étrangement, personne n'eut voulu aller y couper son bois. La forêt de L'Yndus à l'est,  faisant une réserve amplement suffisante pour des années à venir.

  Dans sa solitude, l'homme cherchait réconfort dans tous les bruits communs qu'il pouvait entendre, tel le chant de l'oiseau ou le souffle du vent sur la cime des arbres. Hélas, rien. Rien ne sortait la forêt de la torpeur où elle semblait être plongée. Ce silence inquiétant ne rassurant pour rien au monde, couplé aux mythes et légendes sur cette forêt, abritant soi-disant un peuple assoiffé de sang, n'arrangeait guère la peur de l'homme dont les frissonnements pouvaient presque se faire entendre dans ce silence morbide.

  C'est en arrivant à une rivière, à environ 500 mètres seulement de la lisière de la forêt, que tout s'accéléra. Un cri soudain, suivi d'une charge. Un loup. Immense, fonçant sur l'homme à une vitesse folle. Soudain un arc , puis deux. Deux flèches s'abattent sur l'animal, s'effondrant aussitôt. L'homme, abasourdi, voulut examiner la bête à ses pieds. Mais un arc se tend à nouveau, et l'homme comprend qu'il est en danger. Il ramasse une des flèches et s'enfuit en courant vers la ville. Il s'étonne de ne pas entendre les sons de la traque, comme si ses agresseurs dont il a juste entendu le sifflement de leurs armes,  voulaient simplement le faire fuir de leur territoire.

Et c'est en arrivant à la ville qu'il se dirigea vers les sages de la cité, réputés pour savoir tout sur tout, touchés de la grâce de Lohron , dieu de la nature , pour leur montrer la flèche de ses mystérieux agresseurs -même si sauveur convient mieux, pensa t'il-.
Le constat de l'analyse fût édifiant. Le bois dont la flèche est taillée n'appartient à aucun arbre connu , même par un peuple en ayant fait sa spécialité. La flèche fût ensuite conservée par les sages et la rumeur se répandit rapidement qu'un peuple habitait cette dense forêt.

  Et cet homme, c'était mon père. Et moi, Raha Demh, allait être le premier à rentrer en contact avec eux."

Contes de Valhastrya #1 L'ascension des GanerasWhere stories live. Discover now