Blessé, blessant

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« Souris Draco, de ton sourire le plus charmeur. Regarde-le dans les yeux, il ne doit pas percevoir quoi que ce soit. Flirt avec lui, de sorte à ce qu'il s'attache, et surtout, ne fait pas de même ! Ce garçon est voué à mourir Draco, ne l'oublie pas. » Tels étaient les mots de son père dans sa dernière lettre, peu avant lundi. Comment pouvait-il lui demander de sourire en sachant l'abomination de son plan. Non, de leur plan. Lui aussi devait y prendre part dorénavant, il était complice. Et il allait faire le plus gros du travail.

Il avait toujours appris à cacher ses sentiments du regard des autres, parce que son père lui avait toujours répété que les mots tranchaient bien plus profondément que la stupide épée de ce cher Godric Gryffondor. Avait-il toujours fait uniquement ce que son père désirait ?

Chacun de ses actes, chacune de ses croyances avait toujours été dictée de la façon dont son père le voulait. Ne te mêle pas aux sangs impurs, Draco. Garde toujours la tête haute, Draco, un Malefoy n'a pas de faiblesse. Ne laisse jamais personne te prendre de haut, tu vaux mieux que n'importe lequel de ces idiots. Obéis Draco, moi seul te mènera au sommet. Draco, Draco, Draco...

Il en avait assez d'obéir aveuglement, il voulait vivre comme lui et lui seul le désirait. S'il voulait faire ami-ami avec Granger, il le ferait. S'il souhaitait confier ses problèmes à Weasley, il le ferait, fierté ou pas. Il s'il voulait sortir avec le garçon qui a survécu, c'était son choix. Leur choix.

Lui et Pansy avaient toujours été élevés dans l'ombre de leur parents, attendant le moment où ils prendraient la succession des actes odieux qu'ils commettaient jadis. Ils ne voulaient pas de cette vie. Ils voulaient être des sang-mêlé, peu connus du monde sorcier mais respectés pour leur intégrité. Ils voulaient être honorés à Serpentard pour autre chose que leur facette vicieuse. Et s'ils souhaitaient sortir avec filles ou garçons, qui cela regardait ?

Pansy Parkinson, de son côté n'était pas non plus très sereine. Elle avait échoué à la première règle des Parkinson « Ne t'attache sous aucun prétexte », une erreur de collégienne moldue, cette connerie.

Elle tournait en rond comme une lionne en cage quand minuit sonna, elle décida de tenter de se calmer en lisant quelques pages du livre qu'elle venait d'emprunter. Il était presque agréable à lire. Pendant une seconde, elle se mit à la place de quelqu'un : juste un instant, elle se dit que la vie d'Hermione Granger n'avait pas toujours dû être évidente. Et seulement quelques minutes, elle s'autorisa à l'aimer.

Le lendemain, les Gryffondor avaient cours de métamorphose avec les Serpentard, une chance pour Harry qui rêvait de revoir Draco depuis la seconde où il avait fui le corridor, les yeux rougis.

Dès l'instant où Harry vit Draco entrer, il compris que quelque chose le tracassait. Il chercha à capter son regard un long moment, en vain. Il fut réprimandé mon McGonagall pour son inattention qui retira à contre-cœur 10 points à Gryffondor. Harry abandonna. Le cours passa dans un calme absolument mortuaire. Des binômes avaient été faits, mais nous n'étions pas dans un film, donc Harry avait dû se coltiner Neuville. Draco s'était retrouvé avec Pansy, et Ron avec Hermione. Cette dernière leva d'ailleurs les yeux aux ciel à cette annonce : elle était obstinément fâchée contre le rouquin. Elle passa donc le cours entier à l'ignorer, se contentant d'appliquer à la lettre les sorts à réaliser. Draco lançait des regards en coin à sa Némésis quand il était persuadé qu'il ne pourrait pas l'apercevoir. Pansy lui conseilla de cesser d'y penser, parce que là, le naturel n'était pas à l'honneur. Elle non plus n'était pas enchantée par cette mission mais que pouvaient-ils faire ? Ils étaient entièrement sous l'emprise de leurs parents, forcés à obéir sans réticence jusqu'à la fin de leur vie.

La pause déjeuner arriva et les maisons se dispersèrent. Soudain, alors que le repas semblait tout à fait ordinaire, Dumbledore fit taper sa cuillère sur son verre à un rythme régulier, et la salle se tut. Il se leva tout doucement, avant d'avancer vers le lieu où jadis il ne parlait qu'en début d'année. Ce mouvement réveilla de lugubres souvenirs à Harry, cela avait rarement était signe de bonne nouvelle. Le directeur de Poudlard se racla la gorge avant de prononcer distinctement :

Dream about you - DRARRY • PANSMIONEWhere stories live. Discover now