FEUXIX

Chapitre 1 (première partie): Fin d'un monde

« Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse ».

Je n'ai jamais vraiment su comment commencer cette histoire. Une amie m'a dit un jour que si tu ne sais pas quoi dire, la meilleure chose est toujours une citation. Pourquoi celle-ci ? Sûrement car c'est bien l'une les plus oubliées de nos jours. Mais surtout car son inverse m'a toujours fait réfléchir. « Fais aux autres ce que tu aimerais qu'on te fasse ». Au point que je l'ai oublié moi-même.

- Feuxix! Mais qu'est ce que tu fous ! Réveilles-toi ! Mon père va te tuer ! Il est sept heures passé ! Tu devrais déjà être sur le terrain !

Entrant comme un bourrin dans ma chambre en hurlant, la voix de Xavier me réveilla en sursaut.

- Mais ça va pas la tête ! Tu veux que je fasse un arrêt cardiaque ou quoi !? Ne me réveilles pas comme ça !

- M'en fou ! Grouilles toi !

Sans scrupule, il s'autorisa à fouiller dans ma chambre pour dénicher ma tenue d'entraînement, qu'il balança sur le lit.

- Je peux au moins me réveiller doucement ? J'ai pas assez dormi, j'ai pas envie de me blesser parce que j'ai la tête qui tourne ! Et tu pourrais respecter mes affaires et ma vie privée aussi !

- Je m'en fou royalement. T'auras qu'à esquiver. Et tu es à moi, donc la ferme c'est moi qui décide. T'as rien à dire.

Suite à un baisé forcé, il quitta ma chambre sans se retourner. Les endroits où il avait posé ses doigts pour attirer ma bouche contre la sienne picotaient encore.

Énervée par ce qu'il venait encore une fois de se passer, ainsi que par son changement de comportement incompréhensible de ses derniers mois, je balança le bouquet de rose qu'on lui avait demandé de m'offrir, contre le mur. J'enfila ma tenue d'entraînement en cuir tout en pestant. Le non-respect pour le travail effectué par les plus grands couturiers de notre royaume envers cette tenue que je ne pourrais m'acheter sans vider une bonne partie de la réserve d'écus du royaume, me tapait sur les nerfs. Il aurait pu la poser au lieu de la jeter comme il le fait à chaque fois ! Cette tenue sur-mesure, réalisée à partir de cuir de salamandre, était infranchissable par tant de lames et de flammes, que je ne sus comprendre comment mon petit ami réussis à l'abîmer. J'appréciais cette tenue, même si j'avais, à de très nombreuses reprises, eu l'impression qu'elle n'était pas faite pour moi. Pour en revenir au lieu où mes yeux s'étaient une nouvelle fois ouverts, c'était ma chambre. Bien que toutes les petites filles du royaume donneraient tout ce qu'elles ont pour passer une nuit dans cette chambre, moi j'aurai tout donner pour ne plus jamais y mettre les pieds. C'était la deuxième chambre la plus riche de tout le royaume, la première appartient à mes parents, la chambre royale du Royaume du feu. La mienne, bien trop splendide à mon goût. Elle était faite de chêne et de rubis, qui brillaient sous le soleil du printemps. Nous sommes le cinq juin, deux jours avant mon anniversaire. J'allais fêter mes dix-sept ans dans ce château, que tous les royaumes considéraient comme splendide, sous les yeux impatients de tous les peuples et familles royales des quatres royaumes, espérants que j'avais enfin réussi à matérialiser mes énergies, pour contrôler le feu comme mes ancêtres et la plus grande majoritée des habitants de ce royaume qui, dans un an, allait être le mien.

D'après les familles royales, c'était à moi de sauver les royaumes. Pour eux, j'étais la seule à être capable d'arrêter ce "grand méchant loup" de Roi des Ténèbres, mais pour tout vous avouer, je m'en foutais tout autant que de mon trône. Je suis arrivé dans cette semi-dimension il y a environ deux ans, avec pour titre, « Princesse Feuxix » avec Marie-Loup, qui elle, est en réalité la princesse du royaume de l'air. Nous avons atterris dans ce monde inconnu, mais instinctif à la fois. Mais, alors que Marie gère son royaume avec la perfection digne d'une reine, mon but à moi n'est que de m'amuser, d'améliorer mes capacités physiques et mentales. Le côté "princesse" de cette histoire ne m'intéresse guère. Je rêvais depuis bien longtemps de m'enfuir et de vivre la vie dont j'avais toujours rêvée, une vie pleine d'aventure, avec des petites quêtes à droite à gauche, aider mon peuple sous une autre forme, mais surtout, ne jamais être leur chef.