Chapitre 2

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De retour chez moi, je m'empresse de me dévêtir et de me pelotonner sous mes draps. J'ai passé une bonne soirée mais j'ai néanmoins un seul gros regret : ne pas avoir un homme qui m'attend allongé, nu et disponible dans mon lit. Oh j'aurais très bien pu changer d'avis et accéder à la demande du beau serveur qui me promettait l'orgasme du siècle mais je sais très bien que je l'aurais regretté. Et puis, de toute façon, je ne l'ai plus revu. Il a certainement dû en choper une autre à la fin du film. De toute façon, il n'est pas mon genre d'homme. Physiquement, il est trop... Trop, tout simplement ! Ce genre de type s'affiche au bras de poupées siliconées, refaites de A à Z avec un corps qui ne laisse entrevoir aucun aspect graisseux. Je n'entre pas dans cette catégorie de femmes et cela me convient parfaitement. La superficialité, très peu pour moi !

Mes amies en couple se sont, quant à elles, empressées de retrouver leur conjoint. Et, pour ce qui est de Fanny, elle a fini par mettre le grappin sur l'un des gars qui était encore présent à la fin de la séance. Je ne suis d'ailleurs même pas certaine qu'elle ait attendu d'être chez elle pour s'envoyer en l'air avec le type. Bon, après tout, elle fait ce qu'elle veut et elle n'a pas de compte à me rendre.

Le lundi suivant, je prévois de déjeuner avec Nora. Nous avons l'habitude de manger ensemble le midi au bar à tapas situé à quelques mètres de l'entreprise dans laquelle nous travaillons. Je me remets un soupçon de brillant à lèvres pour la forme avant d'attraper mon sac. La main sur la poignée de la porte, je suis interrompue par la sonnerie du téléphone de mon bureau. C'est toujours pareil ! Et si je feignais d'être déjà partie ? Encore un emmerdeur qui a un problème avec ses heures supplémentaires à n'en pas douter. J'hésite deux secondes avant de décrocher le combiné. Moi et ma conscience professionnelle...

— Amanda Miller, soupiré-je, masquant à peine ma contrariété.

— Hey Amanda, il y a quelqu'un pour toi à l'accueil.

Je reconnais tout de suite la voix de l'hôtesse au rez-de-chaussée Je la salue tous les jours en arrivant, par contre, je ne parviens pas à me souvenir de son prénom alors qu'elle connait visiblement très bien le mien. Honte à moi.

— Qui est-ce ?, demandé-je, suspicieuse.

— Heu... Il ne veut pas me dire son nom, dit-elle, embarrassée.

— Il ?

Qu'est-ce que c'est encore que cette entourloupe ?

— Je peux te certifier qu'il s'agit bien d'un homme.

— Bien, je descends, fais-le patienter.

Je raccroche, intriguée par ce rendez-vous que je n'attendais pas. Je réfléchis à qui, dans mes amis, pourrait bien chercher à me faire une mauvaise blague mais je ne vois franchement personne. Il faut vraiment être dérangé du ciboulot pour refuser de donner son nom...

Je suis au cinquième étage de l'immeuble et j'ai besoin d'un certain temps pour arriver au rez-de-chaussée. Je choisis d'emprunter les escaliers pour aller plus vite, l'ascenseur s'arrêtant à chaque étage à cette heure-ci. Au passage, j'informe Nora que je serai de retour dans dix minutes maximum. Qui que ce soit, il ne va pas me priver de mon déjeuner !

Je traverse le hall de l'accueil en saluant de la tête quelques employés. Quand on est assistante des ressources humaines, on est en général en contact avec la grande majorité du personnel. Ils ont tous, un jour ou l'autre, un problème qu'ils s'empressent de me demander de résoudre aussi vite que possible.

Mes talons claquent sur le carrelage de l'accueil, indiquant à tous mon arrivée imminente. Alors que je franchis les derniers mètres qui me séparent des hôtesses, un visage que j'aurais préféré oublier se dresse devant moi, tout sourire. Vous avez deviné bien sûr... Le mec du cinéma. Lui dont la beauté me coupe à nouveau le souffle et dont le sourire arrogant fait monter en moi une colère noire. Il est appuyé nonchalamment contre le comptoir de la réception, comme s'il était tout à fait naturel qu'il se trouve à cet endroit. La secrétaire qui m'a passé le coup de téléphone le mange des yeux, ce qui n'est guère étonnant. Ses cheveux noirs sont attachés à l'arrière de sa tête et quelques mèches plus courtes encadrent son regard d'acier. Des lunettes de soleil sont posées sur sa tête. Il porte un pantalon droit beige et une chemise blanche qui met en valeur la matité de sa peau. Je suis certaine qu'il a des origines étrangères mais je ne parviens pas à situer d'où il pourrait bien provenir.

Attise-moi... si tu peux (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant