Jonas

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Les plus cultivés lui demandaient s'il souhaitait pénétrer leur « baleine ». Ceux ayant grandi dans les années 2000, s'il avait un lien quelconque avec les Frangins alors archi connus, et s'il pouvait donner autant de la voix qu'eux. Jonas avait eu droit à tout, et surtout à ces deux tentatives-là de flirt ; au début il avait trouvé cela original. Maintenant cela le faisait fuir plus vite qu'un mec hétéro surpris en train de lui mater les fesses. Ou qu'un connard se rappelant qu'en fait la transphobie avait encore de jolis jours devant elles.

« Et tu l'as choisi en toute connaissance de cause ? »

Le type contre lui hésitait entre rire et l'embrasser, et la situation devenait vraiment méga soulante.

« Je veux dire, quand c'est tes darons, ok, tu n'as pas trop le choix, mais là... »

La situation était quand même beaucoup plus intéressante quand il lui léchait la poitrine. Effet d'euphorie ou non, Jonas s'était retrouvé extrêmement sensible au niveau de ses cicatrices. Ses potes lui affirmaient que c'était juste psychologique. Peut-être. Mais cet effet psy lui manquait franchement, là, maintenant, tout de suite.

« Bon, tu te décides ? »

L'autre roula des yeux. Pas sexy du tout. Enfin, si un peu. Ce mec avait quand même des fossettes incroyables et des yeux magnifiques. Par contre son humour, il s'en serait bien passé. Ceci dit, Jonas devait avoir quelque chose dans le regard pour qu'il ne continue pas.

« Moi, c'est Horace. »

« Et tu oses te foutre de mon nom ? »

Horace haussa les épaules. Très jolies épaules aussi. Ça y est, Jonas était irrémédiablement énervé. Dans cinq minutes les mecs en train de boire de l'autre côté de l'appartement viendraient voir ce qu'il se passait, et ce serait foutu. Il saisit Horace par les épaules et l'obligea à se baisser jusqu'à son visage. Mais avant qu'il ait pu dire quoique ce soit, l'autre homme l'embrassait à pleine bouche.

Et bon sang qu'il embrassait bien. Sa poitrine pourrait attendre. Son entre-jambe également, même s'il sentit rapidement des doigts s'immiscer dans son caleçon. Là, ça ne rigolait plus du tout.

« Tu peux jouir en combien de temps ? » Demanda Horace.

Jonas étrangla un gémissement.

« Très vite, mais plusieurs fois d'affilée » Fit-il, de façon provocante et entièrement voulue. C'était un peu de l'esbroufe. Il ne comptait vraiment pas se faire plaisir dans une chambre minuscule, près d'un lit où s'empilaient vestes et blousons.

« Mais ici, ce ne sera que le début. »

Horace était bien trop occupé à le couvrir de suçon de la bouche tout en le masturbant de la main pour répondre. De toute façon, Jonas n'aurait pas entendu la réponse. Il sentit ses doigts de pieds se rétracter, réflexe dont il n'avait jamais réussi à se défaire. Heureusement, le bras libre d'Horace était là pour l'empêcher de tomber en arrière.

Jonas se trouva d'un coup serré contre un torse étonnamment musclé – mais d'où venait ce type ? – auquel il s'accrocha de toute force, sans aucune pensée pour son caleçon qu'il était en train de tremper. Tant pis, il avait vécu des moments beaucoup plus humiliants et avec cent fois moins de plaisir.

« Alors ? »

Horace avait l'air extrêmement fier de lui. Jonas avait envie de le taper. Et de se le taper. Encore plus. Plusieurs fois. Et pas que cette nuit.

« La soirée est pourrie, on peut aller chez moi. »

Quelques piments dans mon étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant