Jeudi, et Arthur est malade comme un chien.
Ce n'est pas que Mathis s'en fasse réellement. Après tout, le mec ne sort jamais, toujours vissé à son écran. Du coup, normal qu'il choppe le premier virus venu dès qu'il met un pied dehors. Est-ce que Mathis se prend des vagues de gastro à chaque rentrée avec les collégiens ? Eh bien oui, mais il est à peu près certain qu'il a maintenant un système immunitaire en béton armé.
Enfin bref, Baptiste a profité de la situation pour rester chez sa copine encore quelques jours, et Mathis se retrouve à nettoyer l'appartement pendant son jour de congé. Il râle un peu. Pas trop parce que hier, quand il est rentré, il a bien vu qu'Arthur voulait lui préparer à manger. De la soupe de carotte dans lequel il aurait rajouté un soupçon de curry et une bonne cuillère de crème épaisse. Comme il aime, puisque c'est un parfait repas d'automne.
Alors en échange, il peut bien mettre les draps à laver et aérer le salon.
Réchauffer la soupe à midi pour l'apporter au Grand Malade©, mettre les mouchoirs usagés à la poubelle et forcer le Grand Malade© à aller prendre une douche. Retourner faire la vaisselle et bien se laver les mains, au cas où.
– Il fait frais ici, croasse une voix d'outre-tombe.
Mathis relève la tête pour voir Arthur s'avancer dans le salon, sur lequel donne la cuisine. Le Grand Malade© s'assoit sur le canapé, enroulé dans une couverture.
– Je vais fermer la fenêtre.
– Non, laisse un peu, ça fait du bien...
– Ok, mais je ne viens pas m'assoir à côté de toi, tu es sans doute encore contagieux !
Il ne voulait pas utiliser un ton aussi accusateur. Arthur ne tique pas, preuve qu'il est bien encore malade. D'habitude, ils s'embrouillent assez facilement. La majorité de leurs conversations commencent, ou finissent, en râleries. Mais des trucs finalement assez gentils, rien de cruels ni de violent. Juste, ils ne savent pas faire autrement.
– Tu veux un thé ?
La couverture sur le canapé lui répond vaguement.
Puis, plus clairement :
– Je n'avais pas vu que l'arbre avait rougi.
L'appartement se situe au premier étage, et le salon donne sur un parc de quartier dont la seule réelle attraction, entre des bancs sans peinture et des allées pleines de trous, est un immense châtaigné dont, effectivement, les feuille ont pris une belle teinte oranger.
– Tu es toujours enfermé à bosser, répond Mathis.
Il dépose une tasse fumante sur la table du salon avant de s'approcher de la fenêtre pour la refermer. Il commence à faire frais.
– Tu travailles trop, ajoute-t-il.
– Je sais.
Un silence. Mathis se retourne, s'adosse au bar. Les yeux encore pleins de fièvre d'Arthur se perdent toujours sur l'extérieur. Puis il baisse la tête.
– Merci pour le thé.
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CozyTober
RomanceMicro nouvelles suivant les prompts du CozyTober sur AO3 : https://archiveofourown.org/collections/Cozytober2024/profile Traduits librement en français. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais !