Chapitre 41

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Le silence de la chambre fut interrompu par un léger coup frappé contre la porte. Je redressai un peu ma tête, curieuse, et sentis une vague de chaleur m'envahir en voyant mes parents entrer timidement, suivis de près par May. Dès qu'ils furent dans mon champ de vision, je vis les expressions qui habitaient leurs visages. Inquiétude, fatigue, et un soupçon de soulagement se mêlaient dans leurs regards. Leur simple présence me rassurait déjà, mais je savais qu'ils avaient besoin de la même chose de ma part.

Ma mère fut la première à s'approcher, ses pas hésitants, presque tremblants. Elle portait encore son manteau, comme si elle n'avait pas pris le temps de se poser avant de venir me voir. Ses yeux étaient rougis, ses traits tirés. Elle n'avait clairement pas dormi beaucoup ces derniers jours.

— Emma... souffla-t-elle en se penchant vers moi, sa voix brisée par l'émotion.

Je levai une main faiblement, essayant de lui sourire malgré la douleur qui persistait dans mon corps.

— Maman, tout va bien, murmurai-je doucement. Je suis là, je vais bien. Enfin... presque.

Ses mains tremblantes prirent les miennes avec une délicatesse infinie, comme si elle avait peur de me briser encore plus. Ses larmes silencieuses coulèrent le long de ses joues alors qu'elle serrait mes doigts.

— Tu nous as tellement fait peur, continua-t-elle, la voix étranglée. Quand Timothée nous a appelés, j'ai cru que... Oh mon Dieu, Emma, j'ai cru que je t'avais perdue.

— Maman, non, tu ne vas pas me perdre, dis-je d'une voix un peu plus ferme pour la rassurer. Je suis là, et je vais me rétablir. Je te le promets.

Mon père s'approcha à son tour, posant une main réconfortante sur l'épaule de ma mère avant de m'adresser un regard lourd de sentiments. Il n'était pas le genre d'homme à montrer facilement ses émotions, mais aujourd'hui, il semblait presque aussi vulnérable qu'elle. Ses yeux brillaient d'une inquiétude contenue, mais il força un sourire en coin pour m'encourager.

— Tu es une battante, Emma, dit-il avec une douceur rare dans sa voix. Mais ne nous refais plus jamais ça, d'accord ?

Je laissai échapper un petit rire, malgré la douleur dans mes côtes. Il avait cette façon maladroite mais touchante de me rassurer, même dans les moments les plus difficiles.

— Promis, répondis-je en croisant son regard. Plus jamais.

May, qui était restée en retrait jusqu'à présent, franchit finalement les quelques pas qui la séparaient de mon lit. Son visage habituellement lumineux était marqué par une fatigue évidente. Ses cheveux, souvent soigneusement coiffés, semblaient avoir été négligés dans l'urgence de la situation. Mais malgré tout, son regard était rempli d'une chaleur et d'une affection qui me réconfortaient instantanément.

— Emma, murmura-t-elle en s'asseyant sur le bord du lit. Tu sais que j'ai failli casser mon téléphone quand j'ai appris ce qui t'était arrivé ?

Sa tentative de légèreté me fit sourire, et je voyais qu'elle essayait, à sa manière, de cacher son angoisse derrière une touche d'humour.

— Désolée, May, répondis-je doucement. Ce n'était pas exactement le plan...

Elle posa une main sur la mienne, et son sourire se fit plus fragile.

— Tu n'as pas idée à quel point tu m'as fait peur. Je... je ne savais pas quoi faire. Timothée m'a appelée en panique, et je suis arrivée aussi vite que possible, mais te voir comme ça... c'était insupportable, Emma.

Je serrai sa main dans la mienne, essayant de lui transmettre un peu de la force que je trouvais dans le fait qu'elle soit là.

— Mais je vais bien maintenant, May. Vraiment. Les médecins s'occupent de tout, et Timothée... il a été incroyable. Il n'a pas quitté mon chevet une seule seconde.

Le Bonheur viendra ToujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant