My Love for You [Sous contrat d'édition]

Prologue

Bonjour, bonjour ! Kate et James (et Bailey) font leur grand retour ! Ils se sont fait une petite beauté entre temps ce qui veut dire qu'il ne devrait plus y avoir de fautes ou très peu. Certains éléments ont changé aussi ! Rien de majeur pour les anciens lecteurs, même si je vous invite à relire ! Pour les nouveaux, bienvenue, et j'espère que vous passerez un bon moment avec mes chouchous !!

P.S : Soyez sympas, si vous passez par-là votez et/ou laissez un petit mot, c'est toujours appréciable et ça égaye mes journées passées à m'occuper de trois terreurs (je suis au pair !)

***

Je monte les marches qui conduisent à l'étage lentement. Un mélange d'épuisement après les quelques jours intenses que je viens de vivre, de prudence et d'une solennité à laquelle je ne semble pas pouvoir échapper. Contre ma poitrine, le nourrisson est assoupi. Il n'a aucune idée de ce qui se passe. Comment le pourrait-il ? Tout ce dont il a probablement conscience, c'est d'avoir brusquement quitté le petit nid chaud et douillet dans lequel il baignait ces derniers mois pour être projeté dans un environnement bruyant, lumineux, immense. J'essaye de ne pas prêter trop d'attention à ces pensées amères : j'ai les hormones sens dessus dessous, et le tourbillon d'émotions qui sévit encore à l'intérieur de moi fait de moi la femme la moins fiable de tout l'univers. Une ironie qui me reste en travers de la gorge. Je cligne des paupières pour chasser les larmes qui me brûlent les yeux car mes mains sont occupées. L'une est toujours crispée sur la rampe pour m'aider à garder l'équilibre, l'autre est posée tendrement dans le dos du bébé. Celui que je ramène chez nous pour la première fois. Mon bébé.

Le parquet en bois grince sous mes pieds lorsque j'arrive sur le palier. Je passe devant ma chambre, continue vers l'ancienne chambre d'amis. Je repense à toutes ces heures que j'ai passées avec James à la transformer pour accueillir le bébé. Il était avec moi quand je l'ai senti bouger pour la première fois. Les grands yeux de James, d'un gris-bleu sans aucune chaleur, s'étaient écarquillées avant de devenir scintillants. Il m'avait offert un sourire ému, qui avait fait chavirer mon cœur. Rien qu'en repensant à son visage baigné d'émerveillement, je sens un nœud râpeux se former dans ma gorge alors je tends machinalement la main pour allumer la lumière. Je m'accorde une longue minute pour contempler la jolie pièce. Les murs blancs avec les bandes bleu océan pour marquer les coins. Le lit à barreaux en bois clair. Le mobile au-dessus plein de bateaux, de petits poissons et d'étoiles de mer fluorescentes. La table à langer et tout le bric-à-brac qui va avec.

Je traverse la pièce et je me laisse tomber dans le grand fauteuil à bascule près d'une bibliothèque d'angle déjà pleine de livres pour enfants. Je risque un coup d'œil vers mon fils, je murmure son prénom pour la toute première fois à mi-voix :

— Bienvenue à la maison, Bailey James Callaghan.

Aussitôt, le tintement d'une cloche me signale un message entrant. Avant même de pêcher mon portable dans ma poche, je sais qui est l'expéditeur. J'ai obtenu de James qu'il ne me raccompagne pas chez moi à la sortie de la maternité à la seule condition que je le laisse passer s'assurer que l'on ne manque de rien, Bailey et moi. Le message est bref : Je suis en route ; ma réponse tout aussi succincte : OK. Je ferme les yeux et je me balance légèrement d'avant en arrière pour que le fauteuil se mette en mouvement. Finalement, je défais le porte-bébé et dépose délicatement mon fils dans son lit. Il pousse simplement un soupir lorsqu'il quitte la chaleur de mes bras, mais il reste endormi. Je le contemple pendant ce qui me paraît des heures, et pourtant, j'ai l'impression que cela ne sera jamais assez. Mon cœur se serre. Mon fils semble minuscule, et ma responsabilité immense. Un contraste que je n'aime pas beaucoup. Depuis sa naissance, tout ce que j'avais pensé avoir étudié sous tous les angles avec la même minutie que j'utilise pour détecter la moindre faille juridique dans les contrats de mes clients m'a rattrapée. Tout ce que je croyais avoir sous contrôle est en train de m'échapper.