Nuits étoilées

Souvenirs d'une vie passée

J'étais bien décidé à maigrir, j'avais tant souffert des humiliations que j'avais subit au collège. " Sale grosse ", " grosse vache". Ces mots étaient encrés en moi et jamais je ne pourrais les oublier. Cela faisait une semaine que je ne manger presque rien, j'avais mit en place quelques stratagèmes pour éviter les repas. Bien sûr, ma mère ne voyait pas mon envie obsessionnel de perdre du poids. Pour ne pas sentir la faim, je buvais excessivement, surtout du thé, et de l'eau.

Aujourd'hui, il fait beau. Une envie soudaine, me prit. Je voulais étrangement faire du sport. Oui, c'est bien étrange car je n'étais pas du tout sportive. Cette envie était peut-être dû au fait que j'avais un besoin fou de maigrir ainsi tout les moyens sont bons pour y arriver. Je prit donc un vieux t-shirt, un jogging et une veste car il faisait tout de même un peu frai le matin. Après m'être préparée, j'ai pris soin d'atteindre la porte d'entrée sans me faire repérer mais ce fut un échec cuisant. Ma mère m'interpella avant que je ne puisse sortir de la maison.

- Où crois-tu aller jeune fille ? S'exclama ma mère.
- Je vais courir une ou deux heures, répondis-je précipitamment.

Je n'attends pas une seconde de plus et j'ouvre la porte brusquement. J'espérais que ma chère maman soi moins têtue qu'à son habitude. Bien évidemment, elle n'avait pas dit son dernier mot. Quelle est têtue !

- Pas si vite, il est 8h10. Que fais-tu déjà debout ? D'habitude tu fais dès grasses matinées le week-end. Et puis que t'arrive-t-il ? Pourquoi tu manges si peu ? Je m'inquiète Jade. Tu es ma fille, tu es encore mon petit bébé et je ne veux pas te perdre. J'aimerai que tu me parle si quelque chose ne va pas. Ai-je fait quelque chose de mal? Tu sais, je m'excuse de ne pas être très présente à la maison mais tu sais qu'on a besoin d'argent. Elle reprit son souffle quelques secondes. Mon métier d'infirmière ne me permet pas de subvenir à tout nos besoins alors je fait des heures supplémentaires. Tu sais, tout ce que je fais et bien je le fais uniquement pour ton bien. Tu sais, ma chérie depuis que ton père est parti, je te trouve différente. C'est de ma faute, j'étais tellement triste de son départ que je n'ai pas prit soin de toi autant que j'aurais dû. Je m'en excuse sincèrement. Murmura-t-elle.

Tout ce qu'elle m'avait dit, me faisait du mal. Elle était si forte, elle affrontée les obstacles de la vie sans jamais renoncer. Ma petite maman à moi, elle était toujours si gentille, elle s'inquiétée toujours pour moi. Je m'avance donc et la prit dans mes bras.

- Je t'aime maman, tout va bien. Je vais bien. Ne t'inquiète pas. C'est juste une mauvaise passe. Inutile de s'inquiéter. Lui ai-je répondu.

- D'accord ma fille. Elle brisa notre étreinte puis elle me regarda quelques instants. Allez, file! Nous discuterons plus tard, mon poussin. Me taquina-t-elle.

- Maman ! Arrête avec ce surnom atroce. Répliquais-je en grimaçant.

- D'accord mon lapin, s'exclama-t-elle.

Je ricana. Puis je lui fis un signe de la main avant de mettre mon chronomètre en route. Je pris une grande bouffée d'oxygène avant de commencer mon petit jogging. Après quelques minutes de course acharnées, j'étais contrainte à m'arrêter. Mon cœur, me faisait affreusement mal et je ne sentait plus mes jambes. Je prit la décision de m'assoir quelques minutes sur un banc. Je regardais avec fascination les passants. Ils étaient tellement insouciants et heureux. J'en était jalouse. Les larmes coulèrent massivement sur mes joues. Avant, j'étais heureuse. Avant, le collège et avant le départ de mon père. Je ne pouvais penser convenablement, puis d'un seul coup, j'étais propulser dans un horrible souvenir que j'essayer tant bien que mal d'oublier.
Je repensais à cette fameuse nuit de décembre. Papa et maman se disputaient encore, j'entendais les verres cassés et les hurlements de maman. Je ne comprenait  pas ce qu'il se passer car j'étais bien trop jeune. À cette époque j'étais seulement âgé de 7 ans. Mais je compris bien des années plus tard le calvaire de ma mère. Elle était devenue le souffre douleur de mon horrible père. Plus les mois passés, plus il sombrait dans l'alcool. Maman avait tentée de l'aider mais il ne voulait rien savoir. Il était bien trop fière. Au bout de la deuxième  année, ma mère n'en pouvait plus. Elle avait donc demandée le divorce. Mais, mon père refusa catégoriquement. Il était devenu violent aussi bien physiquement que mentalement. Après des années de maltraitance, mon père a fini par quitter la maison. Sans aucune raison. Je crois qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre. Je l'ai toujours détesté pour ce qu'il avait fait à ma mère mais j'avais tout de même besoin de lui. Mais de toute évidence, il n'avait pas besoin de nous.

De me souvenir de ça, c'était vraiment horrible. Je tremblais, et  je sanglotais sur ce petit banc.

- Tu te sens bien? Me demanda une voix grave.

J'étais incapable de parler. Ce garçon me regardait avec pitié et j'étais vraiment honteuse de pleurer comme une enfant devant lui. Et le pire dans tout ça, c'est que ce jeune homme je le connaissait très bien.

- Oui, Tom. Ça va ne t'inquiète pas. Retourne avec tes amis. Dis-je en sanglotant.

- Je sais que tu ne vas pas bien. Parle-moi. T'es toujours toute seule en cours et je ne comprends pas pourquoi. Tu as l'air d'être très gentille et tu es vraiment très jolie.

- Merci. Répondais-je en rougissant. Je dois y aller. A bientôt Tom.

Je me lève brusquement, en évitant de le regarder. Je marche vite en espérant qu'il ne me retienne pas. Je sentie une légère pression sur mon épaule.

- Jade... Pourrait-on se revoir ? Enfin, en dehors des cours. Je t'aime bien. Répondît-il timidement.

- Je ne pense pas qu'on pourra se revoir. Maintenant laisse-moi tranquille Tom! M'exclamais-je avant de partir en courant.

Je ne voulais pas m'attacher à quelqu'un, surtout pas à un homme. Je n'ai pas confiance depuis que j'ai vu les violences que mon père a fait subir à ma maman. Une fois arrivé chez moi, je monta directement dans ma chambre. Je commence à faire rapidement mes devoirs, avant de me poser quelques heures devant la télé. Puis, à 23h30 je pris ma douche et fini par me coucher. J'étais tétanisé à l'idée de retourner au lycée, j'avais peur de faire face à Tom. Il n'était pas du genre à accepter qu'on lui refuse le moindre petit truc. Malgré cela, je dois l'avouer, il était vraiment très mignon. Pourrais-je vraiment sortir avec quelqu'un sans avoir peur ? Tom est-il vraiment intéressé par moi ou par mes notes plus que brillantes ? Il avait brisé le cœur de plusieurs filles, et n'avait ressenti aucun remord. Ce n'était pas vraiment un mec gentil et mignon, il paraissait  l'être mais ce n'est pas du tout le cas. Et puis...Pourquoi moi? Pratiquement toutes les filles lui tourne autour, alors pourquoi s'intéresser à une fille aussi moche et ennuyante ? Après quelques minutes, à me torturer l'esprit avec toutes sortes de questions, je fini par m'endormir.