Une destruction lente.

2.

Au bout de quelques minutes de cours je me rends compte, que mon professeur ne regarde que moi, puisqu'il n'y a que moi qui est concentrée sur son cours, les autres ne cesse de regarder un mec que je m'avais jamais vu dans ce cours. 

"-Bon s'il vous plaît, suivez, les partiels sont dans 3 mois, vous parlerez avec monsieur Rashian, à la fin de mon cours."

Je me retourne donc vers ce "monsieur Rashian" je ne vois pas son visage puisqu'il est trop loin, mais je peux voir d'ici ses joues rouges et ses mains qui pianote sur son ordinateur. Je souris, parce que les filles de cette fac sont vraiment des filles faciles, elles voient un nouveau mec et elles n'en peuvent plus, elles font dans leurs culottes. Seigneur sort moi d'ici. Je continue à écrire mon cours attentivement parce que je veux absolument mon année de psycho. J'entends enfin le professeur qui range ses affaires, ce qui annonce la fin du cours. Tout les élèves se bouscule pour rejoindre la sortie. Alors je sors tout simplement mon téléphone de ma poche et réponds à mes messages, en attendant que l'amphi ce vide un peu. 

sms : maman. 

"Je ne rentre pas ce soir, je suis encore à Londres, je suis désolée ma puce, je me rattraperais." 

Je range mon téléphone et prends le skate d'Alicia que je glisse a nouveau sous mon bras pour le temps que je descendes les escaliers. En arrivant sur le sol plat, je mets le skate au sol et commence à prendre mon élan. Mais le professeur m'arrête.

''Iris descends de ce skate et vient m'embrasser." 

Je me retourne sur mon skate et fais le trajet inverse toujours en roulant et embrasse la joue de mon oncle. 

"-Maman ne rentre encore pas ce soir.

-Elle m'as envoyé un message oui, elle aimerait que je passe manger à la maison avec toi ce soir. 

-T'embête pas je vais manger chez Ana, comme d'habitude. 

-D'accord, je serais surement entrain de corriger des copies, passe chez moi en rentrant j'ai quelques choses pour toi. "

J'hoche la tête et m'en vais, mon oncle est un peu le père que je n'ai jamais eu, et il m'aide énormément dans la vie de tout les jours. 

"Ne me dis pas que c'est le pain d'épice sous mes yeux"

Je me crispe en entendant ce surnom que je m'avais pas entendu depuis des années, la quatrième pour être exact. Je me retourne et je crois que je suis à deux doigts de m'écrouler. Alan est sous mes yeux, et instinctivement j'ai envie de pleurer, toutes les larmes de mon corps. Au collège j'avais un groupe d'ami, que des mecs, c'était des amours, et je suis d'ailleurs en contact de tous à l'heure d'aujourd'hui, encore. Mais Alan,  était le seul avec qui je ne parlais pas, et pourtant on traînais dans la même bande. J'ai été folle amoureuse de lui durant des années et des années, peut-être 6 ans, si ce n'est pas plus. Je n'ai jamais réussi a aligner deux mots à cet homme. Et ce qui me choque encore plus, c'est qu'avant il ressemblait à Harry, mais à l'heure d'aujourd'hui c'est incroyable la ressemblance qu'il y a entre eux. Ca me déstabilise. Je vais pleurer. Je me retourne sans lui adresser un mots et m'en vais, je roule, roule, roule sans regarder derrière moi, je dois prendre l'air. Pourquoi il est là, à la fin du lycée il était parti vivre dans le sud de la France. J'avais mis énormément de temps à l'oublier d'ailleurs, même dans mes débuts avec Harry, nous nous disputions souvent parce que j'étais toujours énormément attirée par Alan. Et même si à l'heure d'aujourd'hui la plaie d'Harry est refermée, ça en reste tout de même douloureux, et il me manques. Il ne doit plus me parler. Je sors enfin par les grands portes de la faculté, et je sors directement une cigarette de ma poche et l'allume, j'aspire la nicotine et ferme les yeux. Bordel que cette drogue fais du bien. Et là je remercie le ciel d'avoir fais en sorte que je n'ai que 3h de cours le lundi. En relevant la tête je vois mon pote et lui tends un billet de 50 euros , et en échange, il me tends un sachet. Je le remercie et va plus loin dans la "cour" et je vais m'assoir en dessous d'un arbre et mes copines arrivent. Elles ont déjà toutes un joint dans la main, une d'elle m'en tends un déjà tout fais, tout beau. 

"-Tiens, c'est cadeau, j'ai appris la nouvelle."

Je lui fais un signe de la tête pour la remercier et allume mon joint. Je ne les écoute même plus, je fume, encore et encore, et une fois le premier fini, j'en refais un, je sors une feuille, je prépare mon tonc, puis je mélange le tout avant de refermer la feuille d'une coup de langue. Et encore une fois je sors mon briquet et allume la chose qui finira par me tuer. 

Je fini par voir Alan au loin, et je me dis que merde, je veux des réponses à mes questions. Je me lève et prends le skate pour le faire glisser sur le sol, le joint coincé entre mes lèvres, je roule vers lui. Il m'aperçois et souris en devant immobile tel un immeuble. 

"-Tiens, tu veut bien me parler maintenant.

-Que fais-tu ici? 

-Mon père est décédé, je suis donc revenu vivre avec ma mère, pour le moment. 

-Je suis désolée, sincèrement. 

-Ce n'est rien, je m'en remettrais, t'inquiètes pas. Laisse moi une place."

Je m'avance sur le skate et il monte derrière moi, je sens mon pied prendre de l'élan sur la sol et je ne serais vous décrire la sensation, mais je me sens mal. Il passe ses mains sous mes bras pour que les lèvent et mes mains, jouent doucement avec le vent, je ferme les yeux et son menton ce pose contre ton épaule.

"-Pourquoi ne m'avoir jamais parlé?

-Je n'en ai pas eu l'occasion.

-Ne me mens pas Iris, j'ai essayé plusieurs fois. 

-Je suppose que je n'avais pas envie.

-Tu te suppose mal, toi même. Quelle triste histoire. "

Je rigole et je pose l'arrière de ma tête sur son épaule. 

"Tu manques au garçon tu sais?

-Oui, je sais on se vois ce soir pour ce revoir. Tu devrais passer comme au bon vieu temps. 

-Je peux pas ce soir, je mange chez une amie.

-21h chez Matthieu, pain d'épice."

Et d'un coup mes bras retombent le long de mon corps et je ne sens plus la masse derrière moi, alors je me retourne et il court, vers je ne sais ou. Bon et bien à ce soir.