Pandore

Chapitre 2:

Eh merde, eh merde, eh merde. 

Pandore courut se réfugier derrière la benne à ordure la plus près. Juste à temps: une furie sortit de la boutique de laquelle Pandore venait de s'enfuir, suivit par un homme. Ou plutôt, ce qui restait de cet homme. Après que sa femme l'aie battu jusqu'à l'inconscience pour avoir tenté de séduire leur nouvelle employée. Employée qui fuyait maintenant sa patronne, -ou ex-patronne-, enragée et armée jusqu'aux dents.

-Ou est-elle? Allen, dit-moi ou elle est ou je te jure que je te vire, mari ou pas!

Pandore se pencha pour suivre la scène des yeux. L'adrénaline courrait dans ses veines et elle se plia en petite boule pour se retenir de ne pas éclater de rire. La femme était ridicule. Son mari lui avait touché la main durant durant deux secondes pour l'aider à déposer une boite sur une étagère trop haute pour elle.

-Marie, tu devrais te calmer et me laisser t'expliquer.

-Je n'en ai rien à faire de tes explications, Allen. J'ai tout vu!, cria-t-elle, et dans la ruelle, Pandore vit plusieurs piétons se retourner.

L'homme déposa une main furtive sur la bouche de sa femme.

-Chhhhh. Marie, cesse de hurler. Tu fais fuir la clientèle! Je l'ai aidée, c'est tout. Je te le jure. Maintenant rentre avec moi et...

Un craquement retentit. Pandore avait pilé sur un bout de verre. Eh flute. Elle se releva de sa cachette maintenant découverte, et fit signe de la main aux deux humains qui la toisaient, surpris.

-Hey, Marie, comment vas-tu? 

Elle observa le changement se produire chez sa patronne- d'en colère, elle passa en mode furie-: ses yeux s'écarquillèrent de rage, son visage passa de blanc a rouge en une fraction de seconde, et Pandore fut convaincue que des cornes n'allaient pas tarder à pousser sur son front. Quand elle serra ses mains en poings, une alerte sonna dans sa tête. 

Oh, oh. Ça allait mal finir.

Pandore prit ses jambes à son cou. 

-Hey! Pam! La putain, reviens ici tout de suite!, cria Marie en employant le faux prénom qu'elle s'était choisis.

Pandore couru se réfugier dans une autre ruelle tout en sachant que son ex-patronne ne la rattraperait jamais. Marie était bien trop peu en forme pour suivre sa cadence.

Après quelques minutes de course, elle s'arreta. Puis, elle lâcha un cris outré. La putain? Elle? Elle était une déesse, merde. Comment osait-elle la traité de vulgaire prostituée?

Arrgh.

Bon d'accord. On ne pouvait pas dire qu'elle avait un comportement digne d'une déesse non plus. Ces deux dernières semaines avaient eu un effet renversant sur sa personnalité; elle avait découvert de multiples jurons et elle se faisait un plaisir de les mettre en pratique. Le monde des mortels était si... Cru. Et désinhibé. Et elle adorait ça.

Ces derniers jours, elle s'était aussi transformée physiquement. Elle avait laissé tomber ses habituelles robes blanches aux chevilles pour quelque chose de plus libre et de plus court. Les mini-jupes, quelles adorables inventions! Et puis il y avait les shorts et les jeans, bien plus utiles pour les combats au corps à corps que ses robes. Et oui... Elle s'était découvert un petit côté féminin inusité. Ce genre de vêtement n'existait pas sur l'Olympe.

L'Olympe. Une vague de tristesse et de rage s'abattit sur elle. Les Dieux l'avaient accusé à tort d'avoir ouvert la boite de Pandore, chose qu'elle n'aurait jamais fait en mille ans d'existence. Protéger la boite était son travail, la raison de sa création. Que quelqu'un pense qu'elle aurait été capable d'une telle atrocité était déjà inconcevable, mais que les Dieux,- ses seuls amis et sa famille depuis des milliers d'années- se retournent contre elle et tentent de la tuer en représailles... Bon Dieu. Pandore allait écorcher vif celui ou celle qui avait osé répandre  cette rumeur.  Elle était une déesse, hein? Pour une déesse, elle avait vite perdu ses bonnes habitudes.