Quand nos ciels s'embrasent

Quand un bout de papier vous fait prendre un autre chemin

Je ne sais pas comment je me suis retrouvé avec ce bout de papier il était tombé des pages d'un gars dans le métro. Le temps que je le lise, le garçon avait disparu.

« Satané curiosité » lâchais-je. Si je n'avais pas cette foutu capacité absolument inutile de tout lire j'aurais pu lui rendre. C'était peut-être important pour lui. Vue la texture du papier cela devait être vieux. Je regarde l'arrêt au qu'elle il est descendu : « Université »

Bravo ma vieille, tu as une chance de fou c'était forcément important et en plus précieux.

J'avais envie de me foutre des gifles dans ses moments. Bien que ma fainéantise me crie haut et fort qu'elle avait envie de se rouler en chenille devant le canapé, je me rendis à l'université.

Sortie de rames, escalier 1, 2, et on redescend. Pourquoi je m'inflige tout ça déjà ?

Sûrement parce que rentrer chez toi n'est pas sur la liste des priorités ?

Ma petite voix dans la tête n'a pas tort. Je n'avais pas envie de rentrer chez moi et m'installer devant le canapé à rien faire et chercher désespérément un truc à regarder. Bravo, la vie sociale : 0.

Depuis que j'ai changé de ville je ne fais plus rien entre le boulot et maison. J'avais essayé de m'investir dans mon équipe mais finalement je suis vraiment beaucoup trop jeune par rapport à eux. Un décalage de génération affolante, Combien de fois j'ai entendu « tu verras quand tu auras des enfants » Je n'ai pas envie d'en avoir, j'ai à peine mon diplôme, l'amour est encore quelque chose d'illusoire et je n'ai pas fini le catalogue NETFLIX, ADN, n'y ... ouais c'est compliqué la VOD.

Alors, essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin c'est plutôt pas mal comme sortie. Et qui sait peut-être qu'il sera mignon ?

Bon ça ce serait le bonus vraiment.

Me voilà enfin devant l'université, grise monotone un peu comme le temps. Heureusement que j'y étais pas. Ma motivation n'étant pas innée, vue la face du bâtiment je serais resté au lit. La bibliothèque a quasiment toute une aile pour elle seule. Elle est tout aussi sinistre que le reste. Je me demande vraiment si le livre à qui appartient cette page peut vraiment provenir de cette bibliothèque.

Et là le doute me frappa, celui qui aurait dû me frapper plutôt d'ailleurs. Si ça ne vient pas de cette bibliothèque je fais quoi ? Un article sur FACEBOOK ? Twitter ? Mouais je ne suis pas sûr que ma « communauté » puisse beaucoup m'aider. +

Enfin autant qu'à y être rentrons.

« -Bonjour, je ... j'ai ... » commençais-je à articuler.

« -C'est pourquoi, vous êtes étudiants ? Si vous l'êtes pas c'est 30 euros l'adhésion et si c'est juste pour feuilleter aujourd'hui il me faut une pièce d'identité, la carte vital sa fonctionne pas !

J'ai envie de fuir, c'est un vieil homme que j'ai en face de moi. Enfin il est plus proche du squelette que de l'être humain avec de la chair. Je restais sans voix quelques secondes. Et bien si je voulais de l'émotion je suis plutôt servie. Essayant d'articuler, je ne savais toujours pas comment lui formuler ma demande. Bah oui je lui dis quoi ? J'ai trouvé ce bout de papier j'aimerais le ramener à son livre ? Hahahahah je ne suis pas sûr qu'il comprennes l'humour derrière la phrase.

« -BON ! Ça vient oui ? » éructa le vieil homme

« - Pardon,... Je ... j'ai trouvé ce bout de papier il vient d'un livre. La personne qu'il la fait tomber est venue dans votre Université, du coup je me demandais si .... »