La campagne de Telo IV

Partie 1 : Prologue

            Tandis que les « bip » des différents scans longue portée résonnaient dans le centre opérationnel de la station de défense orbitale, Phenix Alpha-IV, l'aspirant Quelneck alla se servir une tasse de simili-kaw, une boisson noire, qui faisait la renommée de la cité-ruche de Jetigon. Sans aucun doute possible, ce nouveau quart de nuit s'annonçait être pénible et sans aucune activité.

Il y a quelques mois, divers groupes armées de pirates avaient tenté d'attaquer la planète de Telo IV, sans succès. Chacun de ces groupes, principalement composés de Space Marines du Chaos, ont à peine pu poser le pied au sol, sans pouvoir aller bien loin. En effet, les Forces de Défense Planétaire, appuyées par plusieurs régiments de la Garde Impériale, ainsi qu'une force secrète de la Deathwatch, ont pu repousser, sans grandes difficultés, ces forces disparates.

L'aspirant s'enfonça un peu plus dans son siège, le regard perdu dans le vide, devant son écran. Les magos de la station étaient passés quelques instants plus tôt, pour faire quelques réglages et prononcer quelques prières pour le bon fonctionnement de la station.

Phenix Alpha-IV n'est qu'une des dix-sept stations de défense orbitales de Telo IV, planète-arsenal, disposant d'un important chantier spatial et à même de fournir plusieurs flottes de guerre Impériales.

Les défenses étaient complétées par d'importantes Forces de Défense Planétaire, capables d'intervenir partout à la surface du globe ; celles-ci appuyées par cinq régiments de la Garde Impériale. Quelneck sourit quant au fait que des fous puissent souhaiter prendre cette planète, ils n'y trouveraient que la mort et la pitié de l'Empereur, cette-dernière sous sa forme la plus brutale.

Un voyant rouge, couplée à une alarme sonore, se mit à luire sur l'écran de l'aspirant. Celui-ci se redressa sur son siège, inhiba l'alarme, et lut les rapports d'analyses du scan.

Un immense objet non-identifié s'apprêtait à sortir du Warp, à quelques millions de kilomètres de la station.

L'aspirant se connecta au réseau vox interne et contacta son supérieur, le Commodore Daguet.

« Au rapport, demanda le commodore.

- Monseigneur, le scan longue portée Warp a détecté l'arrivée d'un objet non-identifié depuis le Warp à dix millions de kilomètres. Vos ordres ?

- Mettez la station en alerte et contactez le reste du réseau de défense. Aucune arrivée Impériale n'est prévue pour la semaine. Par conséquent, rien de bon ne va sortir de cette faille Warp. Je me rends au centre opérationnel. »

Quelneck coupa la communication vox avec son supérieur et exécuta les ordres de celui-ci. Dans les haut-parleurs, une voix désincarnée mit la station au poste de combat. Des alarmes se mirent à rugir, accompagnées par des lumières rouges. Partout dans la station, son personnel ralliait son poste de combat : les artilleurs rejoignaient leurs pièces, mettant en fonction les serviteurs qui y étaient associés.

Des gardes armés de fusils à pompes firent leur entrée au sein du centre opérationnel, leur mission étant de le protégé en cas d'abordage, afin de permettre aux équipes de continuer à manœuvrer les immenses canons laser et turbo-plasma, capable de réduire à l'état de champ de débris les plus gros cuirassés que puissent fabriquer les techno-ingénieurs du Mechanicus.

Quelneck était à réunir le maximum d'éléments sur cette perturbation Warp, afin d'en faire la synthèse lorsque son supérieur arrivera, lorsqu'une alerte de proximité se mit à retentir. Un sentiment de panique gagna le jeune officier, comme il regarda son écran de contrôle : une faille Warp était en train de se former à seulement mille kilomètres de la station.

Le pire, ce fut ce qui en émergea.

Le Damned Solace, un antique cuirassé Space Marine, de la cinquième compagnie du chapitre de la Reid Guard, en sortit. Sa classification l'identifiait comme étant Excommunicate Traitoris.

Les Stone's Brothers venaient d'entrer dans le système. La guerre promettait d'être meurtrière et sans pitié.

De nouvelles alarmes se rajoutèrent aux autres : des tirs, en provenance du cuirassé du Chaos, furent repérés.

« Attention ! Attention ! Fit de sa voix désincarnée le serviteur au poste d'interception de la station. Tirs solides ennemis repérés. Détermination des trajectoires d'interception. Calculés. Solution de tirs approuvées. Paré à ouvrir le feu.

- Alors tirez, sombres abrutis ! Par l'Empereur : feu à volonté ! Hurla Quelneck.

- Feu. »

Les tirs d'interception de la station parvinrent à détruire de nombreuses torpilles et autres obus. Mais beaucoup réussirent à traverser le rideau de feu et de fer, percutant la station, faisant vaciller ses boucliers, qui tinrent bon.

« Statut, demanda Quelneck ?

- Intégrité de la coque : 100%. Lui répondit un autre serviteur. Bouclier : 30% restant. Probabilité de résistance au prochain tir : 5% »

Quelneck réfléchit le plus vite qu'il put, mais il ne voyait pas d'autre solution que d'ouvrir le feu et de recommander son âme à l'Empereur. S'apprêtant à donner ses ordres, il fut interrompu par son communicateur : le commodore Daguet tentait de le joindre.

« Monsieur ? Répondit Quelneck.

- Je suis bloqué dans l'ascenseur 10-B-36A, faites intervenir le serviteur préposé. Vous gardez les rênes jusqu'à mon arrivée. Avez-vous riposté aux derniers tirs ?

- J... J'allais l'ordonner monseigneur...

- VOUS ORIEZ DEJA DÛ LE FAIRE ! Qu'attendez-vous, donc, jeune crétin ?

- A tous les postes (Quelneck se tourna vers le personnel de quart, ces-derniers lui rendant son regard inquiet et terrifié), feu à volonté. Balayez la racaille des traîtres. »