Feu De Camp

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Ça y'est, il est allumé, 22h, il fait noir, partout autour de nous, la petite clairière qui nous sert de barrière à la forêt qui nous entoure entièrement de ses immenses bras; des chênes gargantuesques bougeant au gré du vent. Il n'y a rien, l'absolue noirceur à perte de vue, mais nous l'avons maintenant, occultant de sa lumière tamisée, tout trouble qui pourrait venir à nous. Son crépitement parvient à nos oreilles alors que nous éteignons chacun notre musique: Tout le monde se tait et écoute les quelques explosions chaleureuses, crachant leurs braises dans un souffle brûlant accompagnant le vent.  Rien ne peut nous perturber et, tour à tour, nous élevons la tête, délaissant  l'écarlate doré que nous entourons, rangés derrières des pierres rougissantes, pour rejoindre la voûte, le ciel, les étoiles qui parsèment cette grande toile noire. Le spectacle nous sublime, l'astre du Nord est, et restera toujours, la plus puissante, la plus brillante, aucune lune à l'horizon, nous n'en n'avons aucunement besoin, tout ce théâtre céleste nous laisse sans voix, rien n'est audible, si ce n'est le vent et les crépitements terrestres, nous nous laissons faire et nous admirons.

Tous, sauf moi, qui, après ces quelques heures de contemplation, s'amuse à écrire ces lignes, oubliant tous problèmes m'entourant, au moins pour cette nuit, qu'elle ne finisse jamais.

Texte dédié,
Elie.

RecueilWhere stories live. Discover now