Inutile.

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Quand nous ne savons point que faire, que toute histoire nous paraît fortuite et qu'un simple récit ou qu'un grotesque contexte nous semble impossible à réaliser, nous n'avons qu'à utiliser nos instruments, nous, enfin vous surtout, artistes, utilisent cette arme, aussi chaleureuse que meurtrière, éternelle tant par son immortalité réelle que par ses mariages qu'elle fait avec poètes, écrivains ou encore lecteurs. Les mots, eux qui peuvent tout réduire à néant comme créer et unir une civilisation, eux, qui, peu importe l'ère ou la situation, sont là, au-dessus de tout. Bien que fait d'un marbre dur et impénétrable, les mots, et par extension notre belle langue française, est modulable à notre guise, que ce soit par effets de style, de néologismes ou encore bien d'autres. Je ne suis pas spécialement doué pour les usiter ou les orthographier mais au moins, quand je ne veux qu'écrire, ils se déposent sur ma feuille, enfin, mon écran. Et dire qu'avant notre ère il fallait être érudit pour exprimer ses pensées, et maintenant n'importe qui, de n'importe où et n'importe quand, peut donner son avis. Enfin, tant qu'il s'en donne les moyens. Tout ceci était donc mon introduction à ce qui va suivre, un rien, juste une façon de prouver mon adhérence à cette secte dont les seuls préceptes sont les courbatures de la langue et les fractures de l'esprit. Ici, on écrit sans rien dire, quelque chose de normal et logique me direz-vous, mais ici, dire signifie raconter, imager ou édifier. Alors, ici, l'on écrit non-plus sans mots, oui, rien que pour placer ces lignes, j'utilise les mots mais encore une fois, si ici on ne raconte rien alors ce qu'on y dit n'a aucun sens. Le simple fait de penser est disparate en ces lieux sacrés. Imaginez-vous avec Alice, au pays des merveilles, ou alors des bizarreries ou encore des cauchemars et des rêves, ou peut-être souhaitez-vous retrouver Pan et Clochette au royaume imaginaire ? A vous de choisir, nous y sommes, ici, mais aussi là. Ici n'est rien mais ici est tout. Tout a du sens, sans que le sens lui-même n'en ai. Mais si vous le désirez, ou alors si ce texte se fini, vous pouvez partir, retourner là où une abeille est une abeille, là où l'on raconte des histoires. Ces deux mondes, bien que séparés et diamétralement opposés se comprennent et ne sont qu'un. Mais même cette fabuleuse alliance n'est qu'une mauvaise raillerie fasse à la Terre, le monde que nous appelons « réel ». Lui est bien plus que nos histoires, ou que nos textes sans début ni fin, peut-être est-il moins attrayant ? peut-être est-il cruel ? ou encore, dénué de sens ? Mais c'est celui dans le quel nous vivons et nous ne devons pas l'oublier. Et je parle bien entendu en connaissance de cause, moi-même m'étant trop longtemps perdu dans ce texte qui n'a jamais réellement commencé. Pour essayer d'oublier. Bien entendu, un tel miracle n'arrivera jamais mais se conforter dans son malheur est toujours une belle perpective.

Texte non-dédié,
Eliss.

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