Une Première Fois [Amour Sucré Nathaniel] Réécriture T1

Chapitre 83 - Enfin lui

Sonia

À la minute où mon père disparait et que Nathaniel devient l'objet de mon entière attention, j'explose comme un ballon de baudruche, comme un feu d'artifice, comme une bombe et comme jamais je n'ai éclaté en pleurs. Les larmes couvrent tellement mes yeux que je suis obligée de les fermer. J'essaie de dire quelque chose qui ressemble à des excuses, mais mes halètements les couvrent.

— Putain, tu peux pas savoir à quel point j'ai cru voir ma vie devenir un enfer, déballe Nathaniel dans une voix sensible, suppliante et plus que sincère.

Soudain, je sens un corps peser contre moi. Avant que je n'ouvre les yeux, des mains se glissent sur mes bras, mes épaules avec la plus grande des légèretés. Lorsque je le distingue enfin, Nathaniel s'est rapproché jusqu'au bord de mon lit. Il s'est assit près de moi et croise ses doigts autour des miens comme s'il craignait que je ne lui échappe, une nouvelle fois.

Avec douleur, je découvre des cernes, des yeux vides, presque rouges, un teint plutôt pâle et des cheveux gras en bataille. La fatigue et l'angoisse représentées sur son visage. J'ai bien la preuve devant moi qu'il m'aime pour que ma santé ait autant d'effet sur lui. Mes larmes redoublent et je n'arrive plus à les arrêter. Il me détaille du regard comme pour s'assurer si je suis bien en vie, je vois que mes pleurs l'affectent, il en a les larmes aux yeux.

J'ai failli ne plus jamais le voir, ne plus jamais entendre son rire et ne plus jamais apercevoir le plus beau sourire du monde qui donne une teinte si particulière à ses magnifiques yeux à chaque fois. J'ai failli le perdre et lui infliger mon décès sans qu'il n'ait pu rien faire. Et j'ai mis en puéril la vie d'un bébé qui n'a au final rien demandé. Je crois que je ne me le pardonnerai jamais. Comment j'ai pu me sentir si seule à cet instant ?

Oubliant mon gros bandage sur tout mon bras, mes perfusions, ma fatigue qui m'assomment et ma tenue dégueulasse d'hôpital, j'attrape faiblement ses poignets et le pousse à se rapprocher vers moi. D'un regard suppliant, je l'invite à se coucher près de moi dans un silence émouvant. Au bout de plusieurs secondes, il comprend. Quelques coups d'œils sur moi comme s'il se demandait s'il allait me faire mal avant qu'il ne s'approche en enjambant le lit pour se caler près de moi. Lentement, il vient se coucher contre moi sans me lâcher une seule fois du regard.

Son odeur qui m'a tant manqué me vient comme le plus doux des soulagements et me détend d'un seul coup. J'ai l'impression de découvrir Nathaniel, de découvrir son contact et l'effet incroyable qu'il a sur moi par un simple toucher si anodin. Sur le dos, il faufile un bras sous ma nuque et je viens blottir ma tête contre sa poitrine comme si nous étions aimantées. Une de ses mains me caresse le visage si tendrement que je ne me suis jamais sentie aussi apaisée de toute ma vie.

Depuis des jours, j'ai bien trop accumulé de drames et de surprises pour que mon corps en supportent davantage. Alors mon cerveau a arrêté de fonctionner, et je suis partie en totale inconscience en me perforant la peau. Ce que j'aurais dû faire, c'est communiquer avec Nathaniel sur ma grossesse et même aller à la police pour Pierre. Je me suis renfermée sur moi-même par peur de faire du mal à Nathaniel avec les mauvaises ondes qui planaient sur moi. Mais j'aurais dû au moins parler à quelqu'un des deux frères, ça m'aurait libéré.

Nathaniel

Au bout d'un temps indéterminé, je sens la respiration de Sonia plus lourde. Je tourne légèrement la tête et remarque qu'elle s'est endormie, dans mes bras. Sans vraiment réfléchir, je souris rien que de la voir endormie, plongée dans un monde silencieux et lointain. Il faut qu'elle se repose. Moi aussi d'ailleurs, depuis des jours, je cumule insomnies sur insomnies. Les mêmes questions tournent dans ma tête : Pourquoi m'avoir caché qu'elle était enceinte ? Comment j'ai pu ne rien voir et croire qu'elle m'avait trompé ? Comment en est-elle venue à un point de s'agresser la peau elle-même dangereusement ?