Chapitre 5: Nina

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Ethan me raccompagna chez moi, comme l'année dernière, sauf qu'avant, c'était avec Astrée. J'essayais d'oublier cette dernière, mais c'était trop compliqué pour moi. J'avais eu une confiance aveugle en elle. Heureusement, il y avait encore Ethan, et maintenant, Su. Nous avions passé le reste de la matinée à résoudre son Rubik's Cube – il était surpris que j'y arrive – et avions pu discuter – je ne savais pas pourquoi il me posait des tas de questions sur Ethan et moi.

– La semaine prochaine, ça ira mieux.

– Je l'espère...

J'appréciais l'optimisme d'Ethan, malgré le fait que je n'y croyais pas vraiment.

– On se voit ce week-end, de toute façon...ajouta-t-il.

– Oui ! répondis-je.

– Sauf si tu préfères inviter Su, à la place d'Astrée.

– Oh non ne t'en fais pas, ça ira.

À vrai dire, j'aimais l'idée de voir uniquement Ethan. Il me sourit.

– D'accord. On continue de parler par messages, de toute façon.

– Ouais.

– Oh d'ailleurs, tu as vu la vidéo que je t'aie envoyée, ce matin ?

– Non ? Qu'est-ce que tu m'as envoyé, encore ?

Il éclata de rire. Je restais dans l'incompréhension. Ethan envoyait souvent des vidéos qui n'avaient pas de sens, moi-même également. Nous envoyions toutes sortes de bêtises, comme des memes. Nous nous arrêtâmes pour que mon meilleur ami sorte son téléphone de son sac à dos, avant de poursuivre notre chemin tandis qu'il me montrait la vidéo en question. Nous rîmes tous deux, déclenchant des regards de jugement autour de nous.

– D'ailleurs, ça va mieux, tu sais, par rapport à tout ce qui t'arrive depuis la sixième...lâcha Ethan en reprenant son sérieux.

Je savais parfaitement de quoi il parlait. Avec Lenny, mais aussi un groupe anonyme d'élèves du collège créé en sixième exprès pour se moquer de moi, une amie qui m'avait trahie et essayé de retourner toutes mes amies contre moi – elle avait réussi, d'ailleurs, mes problèmes familiaux, mes facilités en cours qui faisaient que je m'ennuyais souvent, et surtout, mes problèmes dans le social. Ethan était au courant de tout, et Astrée aussi, malheureusement. Je connaissais Ethan depuis la sixième, et il m'avait toujours aidée, jamais laissée tomber, et moi également. Je ne connaissais Astrée que depuis l'année dernière, car elle était nouvelle dans le collège.

– Je vais bien mieux, oui, mais j'ai toujours des problèmes. Ethan...je ne t'ai jamais assez remercié pour tout ce que tu as fait pour moi.

– C'est normal. Tu as fait pareil pour moi, de toute façon.

Je souris, les larmes aux yeux. Je n'avais jamais eu une vie facile, et mon côté hypersensible rendait les choses encore plus compliquées. Au moins, Ethan me comprenait, car lui aussi vivait des choses horribles. J'évitais au maximum de me lamenter sur mon sort, car il y avait forcément quelqu'un qui vivait encore pire, bien pire. Ethan remarqua mes larmes car son visage s'attrista.

– Si seulement je pouvais changer les choses, murmura-t-il.

Je ne répondis pas. Nous venions d'arriver en bas de mon immeuble.

– Je n'ai pas envie de te laisser là, alors que je sais qu'à tout moment tu peux être en danger.

À présent, les larmes coulaient sur mes joues. J'essayai de les essuyer. Je n'avais pas à pleurer, non. Ethan me prit dans ses bras. J'appréciais ces moments, énormément. Je me sentais en sécurité, comme si tous mes problèmes étaient résolus.

– Tu m'appelles, si il y a un problème, d'accord ?

– D'accord.

Mon cœur battait la chamade, et ma tête commençait à chauffer. Je m'écartai doucement de mon meilleur ami et me détournai, n'osant plus le regarder dans les yeux.

– À samedi.

– Salut !

J'ouvris la porte d'entrée de mon immeuble et me précipitai à l'intérieur. Je montai les escaliers lentement, guère pressée de rentrer chez moi. Je réfléchissais à ce qui venait de se passer. Ethan faisait toujours ça, me prendre dans ses bras quand ça n'allait pas, or avant, je n'avais pas ces réactions. Seulement depuis aujourd'hui. Je finis par arriver devant la porte de mon appartement. Je sortis mes clés et ouvris la porte avant d'entrer dans le hall. Il n'y avait encore personne, à mon grand soulagement. Je me déchaussai et enlevai ma veste, avant de me réfugier dans ma chambre. Je posai ma montre sur mon bureau, et mon sac par terre, avant de m'étaler sur mon lit.

Je pris mon téléphone. Il était onze heures quarante cinq. J'avais un message d'Ethan, la fameuse vidéo, et une notification, signalant qu'Astrée avait quitté le groupe, qui se composait d'Ethan, elle, et moi. Je soupirai avant de me lever et de me diriger vers la cuisine. Seulement quelques secondes après que je sois debout, je commençai à voir tout noir. Mes yeux me brûlèrent et ma tête commença à tourner. Je m'appuyai sur le mur le plus proche et fermai les paupières fort. La sensation finit par partir. Je rouvris les yeux. J'étais dans la cuisine, alors que quelques secondes plus tôt, je me levais à peine du lit. Ce genre de choses m'arrivait souvent, depuis quelques années, des sortes de chutes de tension, sauf qu'avant, je ne changeais pas de pièce comme par magie. Je fronçai les sourcils.

Ne trouvant aucune explication, je me tournai vers mon réfrigérateur pour y prendre une tranche de jambon cru. Une fois le jambon cru avalé, je retournai dans ma chambre, fermai la porte et m'allongeai sur mon lit. Je pris mes écouteurs et les branchai à mon téléphone, puis mis ma playlist habituelle. Je reçus à ce moment même un message.

« Bien rentrée ? »

C'était Ethan. Je souris avant de déverrouiller mon téléphone et répondre :

« Nickel, et toi? :) »

Il répondit presque immédiatement.

« Super »

Je ne savais pas quoi ajouter, alors je ne dis rien de plus.

« D'ailleurs Nina, je dois te parler de quelque chose... »

Les battements de mon cœur s'accélérèrent. Qu'est-ce que j'avais, à la fin ?

« Oui ? »

Je sursautai lorsque la porte d'entrée claqua. Ma mère ouvrit la porte de ma chambre dun coup sec qui me fit bondir sur mes pieds.

– Nina ! Tu es là !

Je ne voyais pas où elle voulait en venir.

– Tu nas même pas mis la table !

Normal, vu que cétait au tour de ma sur, ce midi.

– Mais

– Il ny a pas de mais ! Tu étais seule pendant trente minutes ! Et tu nas même pas vidé le lave-vaisselle !

Je ne répondis pas.

– Quest-ce que tu attends ? Une gifle, peut-être ?

Je pris une grande bouffée dair avant de la contourner pour me diriger vers la cuisine.

– Non mais tu vas me répondre, quand même ?

Je tâchais de lignorer et de mettre la table, puis vider le lave-vaisselle. Elle attendait, debout, bras croisés, le visage crispé par la colère.

– Tu verras, quand ton père rentrera ce soir !

Telle une gamine de cinq ans qui navait pas droit au dessert, elle fit une moue avant de tourner les talons et sinstaller à sa place du canapé, le visage plongé sur son téléphone. Je najoutai rien et retournai dans ma chambre, fermant la porte derrière moi au moment où mon frère rentrait à la maison.

– Tiens, Hayden ! cria ma mère au moment où jincrustai mes écouteurs dans les oreilles.

Je pris mon téléphone en main et allumai lécran. Javais deux messages dEthan.

The New Academy [PUBLIÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant