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- Tu sais que si tu ne réussis pas ton année, ça sera une catastrophe Lorelai.

Je soupire à la phrase de ma mère, en essayant de faire en sorte qu'elle ne remarque pas. Sinon, elle en ferra encore une histoire.

- Tu avais déjà un an de retard, ensuite tu as voulu tester les études d'anglais, et maintenant tu refais encore une fois ta deuxième année de droit.
- Je ne suis peut être simplement pas faire pour les études.
- Et bien c'est trop tard. Je te rappelle que tu as un emprunt à rembourser dans deux ans et demi, quoiqu'il arrive.
- Arrête avec ça, je t'ai déjà dit que tout ira bien de ce côté là.

Je suis pas certaine de ce que je dis. C'est vrai que je ne dépense pas trop, mais effectivement, il est nécessaire que je trouve un travail dans deux ans et demi.

- Déjà qu'à cause de cette année de ratée, tu ne peux même pas te permettre de faire 5 ans d'études...
- Je sais, pas la peine de me le dire toutes les semaines.
- Si je te le rappelle, c'est bien parce que j'ai l'impression que tu ne l'as pas intégré. Si tu ne réussis pas cette année, tu peux dire adieu à ton appartement, et tu reviens à la maison.

Cette fois, je soupire, tout en faisant en sorte que ma mère entende. Je ne supporte même plus de l'avoir au téléphone. Elle est toujours obligée de me faire la morale, sur absolument tout, et c'est vraiment fatiguant.

- J'ai compris. lui dis-je sèchement. Mais je tiens quand même à te dire que j'ai vingt trois ans depuis un moment, et que tu n'as pas besoin de me dire ça.
- Vingt trois ans ou pas, tu suis garante de ton emprunt, et donc concernée. Tu vas réussir ton année, c'est tout.

Je ne réponds pas, tout en baissant le regard vers les quelques feuilles qui traînent sur ma petite table en face de moi. Trois mauvaises notes. Comme d'habitude. Je peux réviser des heures, ça sera toujours le même genre de notes. C'est comme ça depuis toujours. Je ne sais pas ce qui m'a prit de faire des études de droit, qu'elle erreur monumentale.

- Je t'ai déjà dit que mes notes étaient bonnes.

Encore un mensonge.

- Et bien, tes résultats me le diront d'eux même.

J'hésite quelques secondes, et raccroche. Je ne veux plus l'entendre, je ne veux plus ce stresse énorme à chaque fois que son prénom apparaît sur l'écran de mon téléphone.

Je repose mon téléphone sur le canapé à côté de moi, en prenant soin de couper le son.

Je suis incapable de continuer ces études. Je n'ai jamais autant détester quelque chose, que tous les cours et les devoirs que je rends. Je suis plus âgée que la plupart de ces étudiants, et je n'en supporte aucuns.

Je décale mes feuilles pour attraper mon ordinateur, et je l'ouvre. Je regarde le roman que j'ai commencé à écrire un instant.
Si seulement je pouvais simplement passer mon temps à écrire. Je pourrais perfectionner tout ça, et peut être même être publié, qui sait ? Mais je n'ai même pas le temps de le continuer avec cette université qui me prend tout mon temps.

Je soupire, tout en tournant mon visage vers la pluie qui commence à tomber du ciel de Londres. Je ne supporte même plus cette ville.

Mes yeux se décalent ensuite vers une carte postale de New-York, accrochée sur mon frigo. Elle vient de mon oncle, il y est allé il y a quelques mois, et m'a envoyé ça. Il sait parfaitement que d'y aller fait parti de mes plus grands rêves. Je repose mon ordinateur à côté de moi, et me lève pour attraper cette carte.

Quand je la retourne, je lis plusieurs fois la phrase qui y est inscrite.

« New-York, la ville où tout est possible. »

Si je n'avais pas ce fichu emprunt, je partirai aux États Unis pour essayer d'être publiée. Mais je suis bloquée.

Enfin, il me reste assez d'argent pour y partir, mais je ne peux pas du tout me permettre de tout utiliser. Ça serait catastrophique. Mais si j'arrive à être publié, peut être que tout serait réglé. De toute façon, très peu de personnes sont publiés un jour, et si ce n'est pas moi, j'aurais un emprunt à rembourser, sans études, et sans job.

Je retourne jusqu'à mon canapé et rouvre mon ordinateur. Par curiosité, j'ouvre un site de voyage, et regarde le prix des billets. Je suis assez surprise de voir qu'ils sont beaucoup moins cher que ce que je ne pensais.

Je me mords la lèvre inférieure, tout en jetant un coup d'œil vers mes mauvaises copies, posées juste en face de moi.

De toute façon, je ne réussirai pas cette année. Je le sais.

Sans vraiment réfléchir, j'achète un billet aller en direction de New-York. Je ne vais pas prendre de billet de retour, je veux réussir quelque chose là bas, et si j'ai une date de retour, tout sera différent.

Quand mon achat est validé, mon cœur s'accélère. Je viens peut être de faire la plus grosse erreur de tout ma vie, mais ça m'est égal. Cette idée de partir a l'autre bout du monde, comme ça, me plaît énormément. Un sourire se dessine sur mon visage, et je rouvre le roman que je suis en train d'écrire.

Je vais partir à New-York, et avant de naïvement essayer de me faire publier, je vais trouver un job, ça servira au moins à ce que je n'use pas trop l'argent que j'ai de côté. Ensuite, j'improviserai.

En parcourant du regard le dernier chapitre que j'ai écrit, je me rends compte que je deviens enfin aussi courageuse que le personnage que j'ai créé il y a des années. Cette fille qui quitte tout pour partir à New-York vivre son rêve d'écrivain. Je n'ai pas écrit énormément de pages pour l'instant, mais peut être que cette aventure a New-York va m'inspirer ?

Je referme mon ordinateur, et prends un grande inspiration avant de sourire. Je dois préparer mes affaires. Je vais partir un moment, et je veux être sur que tout soit parfait.

En regardant mon appartement, je me rends compte que j'économiserai beaucoup si je le quittais. Enfin, je vais d'abord voir les opportunités qui s'offrent à moi là bas, et je verrais ça plus tard.

Peut être que je trouverai rapidement un travail ? Mais il faut qu'il me rémunère suffisamment pour que je puisse vivre à New-York, et rembourser mon emprunt à côté dans deux ans et demi.

Je ne suis pas idiote, je sais que les chances que je sois publiée sont minimes, mais après tout, je n'ai plus rien à perdre. Si je ne le fais pas, je vais rater mon année, repartir vivre chez ma mère, et trouver un travail qui ne me plaît pas pour terminer de rembourser mon emprunt, et c'est hors de question que je m'inflige ça. Je sais que j'écris bien, et j'adore ça. Je veux que ça me serve à quelque chose dans la vie.

En plus, ce voyage à New-York va être le centre même de mon histoire. Je suis en train de vivre ce que Alexis, mon personnage, est en train de vivre.

Personne n'a besoin de moi là bas, mais moi j'ai besoin d'eux. C'est ce qui va rendre ce que je m'apprête à faire plutôt difficile. Mais je sais que j'en suis capable.

Le sourire aux lèvres, malgré mon stress, je me lève de mon canapé et me dirige vers mon placard pour faire ma valise.

New-York, j'arrive.




New-York, j'arrive

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