Texte n°4

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Texte n°4 - Logique perdue
(Ou suite pathétique et sans queue ni tête de Montagnes russes. P.S : il y aura sûrement plein d'autres suites, parce que je me sens d'humeur à écrire des choses liées.)

Boum. Boum. Voilà ce que j'entends. Bruits étonnants, bruits apaisants. Battements de coeur effrénés. Comme c'est vague. C'est si stupéfiant, c'est si obscur et surprenant. Je me comprends, mais je ne me connais pas vraiment et le monde reste hermétique. Je cherche la logique mais elle s'est depuis longtemps égaré. Est-ce un bébé ? Est-ce une personne âgée ?

Est-ce toi, inconnu que je connais par coeur ?

Je te sais et te devine, sans tout savoir de toi. Mystérieuse créature qui m'a envoûtée. Un regard bleu-vert, des creux sur le visage et une petite fossette ; des mots charmeurs involontairement, une gentillesse que je croyais disparue de cette univers, et une innocence si peu masculine - quel cliché, mais si ancré ! Les hommes séduisants paraissent toujours intouchables et incapables d'être vulnérables. Tes petites fragilités t'ont néanmoins rendu irrésistible, tu déroges à la règle - tout cela a eu raison de moi.

J'écris pour palier à ta courte absence. Quelle addiction. Quelle déchéance. Moi, captive spirituelle d'un fantôme de chair, bien réel. Car tout chez toi est à mes yeux spectral. Si belle représentation de mes idéaux, voilà ce que tu es, mais cela te transforme en cauchemar : la beauté, ta beauté, est ravageuse et me mange toute crue. Quelle désolation. Je ne sais ce que tu penses. Entre nous il y a une connexion mais nous ne recevons pas nos signaux, le lien est défaillant. Tu me manques. J'aimerais l'écrire plus mais l'écrire un millier de fois ne changerait rien. Je ne sais pourquoi tu me manques. Je ne suis pas triste pourtant. Mais je ne suis pas heureuse. Je suis revenue à mon stade d'émotions stables, de vide et de simplicité : je suis là, et c'est tout. Rien d'autre. Plus aucune exaltation en me levant le matin. Je souris, je ris, je vis, je mange (beaucoup, je tente de me convaincre que cela remplit le néant mais cela ne fait qu'élargir les nombreux trous de mon âme) ; j'existe normalement (ou presque). Je ne ressens pas le besoin de m'effondrer, et je n'ai pas le coeur qui bat la chamade quand je repense à toi. Quel drôle d'amour. Je sais juste que je t'aime, et que tout est pareil en étant différent. Je n'ai plus de réactions violentes, je suis insipide, plate, immobile dans mon coeur.

Quotidien morne qui ne vaut strictement rien.

Je veux te parler. T'écouter sans le faire. Tes paroles douceureuses me manquent. Tes smileys me manquent. Expérience désabusée, expression virtuelle qui a du sens, sourires en pixels et nés de tes doigts. Ta voix au timbre non-entendu me manque. A quoi m'attendre ? Je reste dans le flou. Je n'espère rien.

Où es-tu ? Où es-tu ?

Tu t'es élancé et tu vogues sur un océan d'interrogations, tu t'éloignes de moi, c'est mon instinct qui me le dit. Ou mon esprit qui a tendance à toujours imaginer le pire. Entre nous, c'était une fusion. Peut-être un peu trop. Au lieu d'être mon âme-soeur, tu étais et es peut-être seulement un nouveau frère. Non, ce n'est pas vrai. Peut-être me vois-tu comme une soeur, mais moi je ne voulais pas être ta famille, je voulais être ta flamme, ton unique moitié. Un regard qui te transporte où tu le souhaites. Ton au-delà, un enfer pendant les disputes, mais surtout un paradis. Je voulais être un passage vers une lumière blanche, éternelle et salvatrice. A défaut de te mener la mort comme le fameux tunnel, je voulais être un symbole de vie.
Peut-être que tu as raison... Peut-être, peut-être... Jamais, et pour toujours. Hier et demain. Aujourd'hui, un instant. Je suis entre deux eaux et je me noie. J'espère que tu ne me comprends pas assez pour connaître mon état actuel : certaines choses ne méritent pas d'être sues. Ce sont des pensées trop basses. Je ne mérite pas de te montrer le pire de moi-même, je suis trop horrible.

Je conte n'importe quoi pour le plaisir d'écrire et surtout de me plaindre. Quel égoïste. Ne lis jamais ceci : je te répugnerais que je ne le fais probablement déjà. Je me plains de mon feu.

Où es-tu ? Où te caches-tu ? Dans mon coeur, oui, c'est vrai, j'ai cru l'oublier un moment : c'est là qu'est ta place.

Textes En VracWhere stories live. Discover now