AMARYLLYS

Chapitre 3 Amaryllys

Ce Timmy veut absolument que je rêve, mais mon esprit ne veut pas. La planète Terre ? Qu'ai-je fait pour être expulsé aussi loin d'Aramid ? J'ai toujours respecté la loi, toujours été aimable. Mon cœur se serre, de l'eau monte à mes yeux. Il est très rare que j'éprouve cela.

Je ne peux plus rester ainsi, dans les ténèbres et dans une salle à coucher qui n'est pas la mienne, je descends alors retrouver Timmy. Dans l'angle du mur, je l'observe. Il est assis sur le « canapé » et tient dans ses mains une petite boîte qui fait de la lumière. Il l'observe avec attention et fait glisser ses doigts dessus, il a l'air fasciner par cette chose.

-Qu'est-ce que c'est ? Je lui demande enfin.

Il sursaute et lève la tête en ma direction.

-Tu m'as fais peur, il désigne la boîte, on appelle ça un téléphone.

-Je suis navrée. En quoi cela peut servir ?

-Avec ça, tu peux appeler tes proches quand tu le veux.

-J'imagine que je ne pourrais pas appeler les miens ... Je baisse la tête.

-Non, je suis désolé.

-Cela n'est pas grave.

-Parle-moi plus de l'endroit d'où tu viens ! Me demande Timmy en me regardant en face.

-Eh bien, il y a dix planètes. Quatre d'entre elles sont habités par nos Dieux.

Shief, la Terre. Zinep, le vent. Pinok, le feu et Xinyd, l'eau.

-Vous avez beaucoup de Dieux ?

-Très peu en réalité, ils sont dix sur chacune des planètes.

-Et ils occupent la totalité ?

-Non, seulement un immense palais.

-Si eux sont des Dieux, comment on vous appelle vous ?

-Nous, eh bien ... les habitants ou "Aramiens".

-Sérieusement ? Juste « les habitants » ? Vous faites la population de leur planète, vous avez tous des dons incroyables, vous pouvez vous faire virer pour n'importe quoi et c'est ce nom qui vous est donné ?

-Oui. Je baisse les yeux.

-Vous êtes traités comme des chiens.

-Pardons ? Je le regarde sans comprendre.

-Oh, comme ... des animaux.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Des bêtes.

-Ah, oui. Je vois. Il est certain que parfois nous ne sommes pas très bien traité mais la vie là-bas est loin d'être désagréable et on s'y plaît.

-Si on s'y plaît alors ... je ne dis plus rien.

Le calme s'installe entre nous. Une question qui me tourmente depuis la nuit dernière ne peut pas s'empêcher de sortir.

-Où sont vos géniteurs ?

-Morts.

Cette réponse me glace le dos, je n'aurais jamais dû demander. Il se lève du canapé et va dans la cuisine. Sur Aramid, notre corps revient sept lunes après seulement mais je sais que sur certaines, cela ne ce passe pas exactement pareil.

-Je suis sincèrement navrée.

-Ce pas grave, c'est du passé.

Il prend un verre et y verse ce même jus que j'ai goûté tout à l'heure. Il revient avec et s'assoie à mes côtés.