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FLASH FORWARD (FLACKBACK DU FUTUR)

Il est minuit et on cogne à ma porte. Je replace mes cheveux et j'arrange mon gilet. Je sais déjà c'est qui.

Et oui, c'est lui.

J'ouvre la porte.

-Je peux savoir ce que tu fais à minuit devant ma porte ?

-Je mets ma putain de fierté d'algérien de côté et tu devrais faire pareil.

- Je t'ai déjà dit non. Tu me prends pour qui ?

- Déjà tu as ouvert la porte, je ne comprends pas pourquoi tu essaies de jouer le jeu de miss inaccessible.

Et bien ,l'espèce de couverture n'a pas passé,pensa-je.

- Mais tu as cru que c'était la fête ici ? Tu viens chez moi en espérant quoi ?

- Je fais ce que je veux et c'est toi que je veux, pourquoi perdre du temps ?

- Parce que je ne te fais pas confiance, je sais ce que tu fais dans la vie et je n'ai pas besoin de quelqu'un comme toi.

Il me regarda bien dans les yeux. Il avait un de ses regards.

- Yasmine...tu dis une autre chose, mais tes yeux ne mentent pas.

-Quoi, mais qu'est que tu veux dire ?

Il s'approcha de moi et...

Fin du FLASH FORWARD

J'ai lu quelque part qu'on dit que nos vies sont constituées de moments fugaces et que nous les traversons comme des villes au bord d'une autoroute, mais   parfois, nous nous apercevons que nous sommes en train de vivre quelque chose de différent, d'exceptionnel et que ces instants là durent une éternité et sont inoubliables ?

J'en alors décidé d'écrire notre histoire, enfin mon histoire. Je crois que ça fait peut-être 2 ans que je pense à l'écrire, mais chaque fois que je commence à taper sur mon ordinateur dans soit un de mes cours ou dans un câfé, je m'arrête et je ferme mon ordinateur. Je ne sais pas par où commencer ou même comment commencer. Si vous lisez mon histoire maintenant, c'est que je me suis enfin décidée.

Tout a commencé quand j'ai déménagé. J'ai carrément changé de ville. C'était un moment dans ma vie tout était flou. Je n'avais plus envie de rien, je n'avais plus aucune aspiration, plus aucun but, rien. Je faisais juste me conformer à ce que la vie me donnait, mais je ne cherchais pas pour autant à changer les choses ou d'avancer. Je restais à la même case sur la planche de jeu qu'on appelle la vie. C'est quand tu vois que le monde tourne et continue d'avancer alors que toi tu restes bloquée. Voilà dans quel état d'esprit j'étais. Pourquoi ? Je ne sais pas, il n'y avait rien qui stimulait quelque chose en moi. J'avais besoin de carburant.

J'ai dit à mes parents que je voulais étudier à une université loin de la maison. Au début,ils étaient très septiques, mais je crois que ma mère a vu que j'en avais besoin. Je crois qu'elle a vu que l'étoile qui brillait dans mes yeux auparavant était en train de s'éteindre et que j'avais besoin de grandir. Je me suis inscrite en psychologie en espérant que je puisse aider les gens d'une manière ou d'une autre.

Bref, comme je ne viens pas d'une famille extrêmement riche, j'avais déménagé toute seule en une journée dans un petit appartement issue d'un grand immeuble. À première vue,on se croirait en Afrique carrément. Ici, il n'y avait juste des fils et des filles d'immigrés . Juste les minorités quoi.

Je suis moi même arabe,donc c'était pas mauvais du tout.

Le jour que je me suis installé et les premières choses que j'ai faites ont été de me mettre dans mon lit et de souffler un bon coup. Je me suis rappelé qu'il fallait que je me trouve un petit emploi parce que même avec l'argent que mes parents m'envoyaient, j'aurais toujours besoin d'un peu plus on ne sait jamais.

Je me suis rappproché de la fenêtre et j'ai remarqué l'attroupement  de  gars  qui parlaient très fort en bas du bâtiment. Ça m'a fait sourire, ce n'était pas quelque chose que je voyais j'habitais.

Il était vers les environs de 21 heures et j'avais vraiment faim. Je me suis dit que je pouvais rapidement et m'acheter un truc à manger et un dessert.

Vous voyez, c'était la fameuse période rouge du mois et j'étais vraiment, mais vraiment grincheuse. J'ai enfilé une casquette pour passer inaperçue devant la bande de mecs en bas qui d'ailleurs était trop occupé à parler des fesses de Kim Kardashian que de remarquer les gens autour d'eux.

Je suis allé au centre commercial le plus proche, j'ai acheté deux sandwichs et un gâteau. En revenant chez moi, mon téléphonesonnait et j'étais déjà trop chargée par mes nombreux sacs. J'essayais de tout garder dans mes mains, mais je n'y arrivais pas.

J'ai entendu un mec crier - ALI! Et boum quelqu'un fonce vers moi, tous mes sacs tombent par terre dans une très belle flaque d'eau et  ma casquette y passe  également par la même occasion.Je me trouve à deux centimètres de l'assassin et je n'ose même pas le regarder.Heureusement pour lui que mon cellulaire était encore dans mes mains. Et là, je réagis sans vraiment réaliser qu'est qui se passe autour de moi.

-Ah mais putain de merde, ma nourriture !

J'allais pleurer, je mourrais de faim.

-Je suis désolé...

Je lève ma tête et je vois un homme avec des magnifiques yeux noisette ornés de longs cils. C'était comme dans les films quand la fille voit le gars parfait au ralenti. Ses sourcils, sa barbe, ses lèvres, ses traits... il était parfait. Ce moment d'appréciation se finit rapidement après  que je me soit souvenu qu'il a fait tomber ma nourriture.

Il m'observe et je fronce les sourcils parce que ça m'a saoulé tout ça.

- Y'a toujours un moyen de s'arranger la miss,dit-il accompagné par un clin d'œil.

Je le regarde de haut en bas et je remarque alors sa veste de cuir et ses vêtements de marque.

-Mais, déjà tu es QUI pour me dire ça ?

Je vois qu'il esquisse une expression choquée suivie par un petit sourire.

-Moi c'est Ali, enchanté.

Il me dit ça avec un sourire avec sa main pour que zehma (genre) je la sers.

- Et moi je suis désenchanté.

Je prends les sacs et ma casquette, j'ignore sa main et je m'en vais sans me retourner.

Je l'entends rire légèrement dans sa barbe.

Vous voyez ce moment même s'il paraissait complètement anodin, c'est ce qu'on appelle dans les films et les livres le pique du moment déclencheur et dans ma vie, je l'appellerais le moment qui a changé toute ma vie.

Si j'étais sortie quelques minutes plus tôt ou quelques minutes plus tard, le cours de l'histoire serait complétement différente et je n'aurais pas connu Ali de cette manière.

C'est ce qu'on appelle le destin, plusieurs moments parfaitement orchestrés.

Yasmine,les yeux ne mentent pas.Where stories live. Discover now