1-4_Passage à l'infirmerie

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Je me réveille lentement, une lumière m'aveugle, je ferme les yeux mais ça ne semble pas être assez, j'essaie de mettre une main devant mes yeux mais impossible, j'ai encore les membres liés au lit où je suis couchée. Je soupire et essaie de m'habituer à cette stupide lumière, grognant dans le même temps.

"Bien le bonjour D-6762. Bien dormi ?"

Une voix familière, la même personne que la première fois que je me suis réveillée dans cette position. La lumière qui m'aveuglait se déplace, j'arrive à ouvrir les yeux, n'étant pas dans ma cellule cette fois mais dans une salle plus grande, et plus blanche que je n'avais jamais vue auparavant. J'hoche la tête pour lui répondre, n'ayant pas envie de parler mais au vue de notre dernière discussion, il vaut mieux lui répondre.

"Tu ne dis rien ? Ça ne me surprend gère. Raconte moi ce dont tu te souviens avant de t'évanouir, une fois cela fait, je laisserai les infirmiers s'occuper de tes dernières blessures."

Je grogne, j'ai pas envie de parler. Et de quoi il parle quand il dit "mes dernières blessures" ? Je finis par comprendre en sentant des brûlures dans la jambe, elle est trop douloureuse pour moi maintenant. Je grogne à nouveau, de douleur. Il le remarque, ça se voit à son sourire impatient. Je finis par soupirer dans un râle.

"Je me souviens juste de perdre le contrôle, ensuite c'est assez flou mais je crois qu'on parlait de me soigner comme un classe C."

Il semble assez surpris de mes paroles, notant ce que je dis avant de se lever et partir. Un infirmier vient me voir, me demandant où j'ai mal, je lui réponds simplement et rapidement. Il s'occupe de moi, desserrant aussi assez mes liens pour une raison que j'ignore, je suis convalescente, dangereuse, dans un endroit rempli de personnes blessées et qu'il vaudrait mieux protéger de moi. L'infirmier repart ensuite, je ne sens plus la douleur, c'est déjà ça.

J'attends patiemment, bougeant le moins possible pour que les liens restent "attachés". Un garde arrive vers moi alors que je suis à moitié endormie, il tire sur un lien, le retirant en me brûlant le poignet à cause de la vitesse. Je grogne de douleur en le ramenant vers moi, mettant mon autre main contre celle-ci.

"Qui a défait ses liens ?" Hurle un garde.

On me regarde, des gardes sortent leur armes et me visent avec, par simple sécurité sûrement. Une infirmière s'approche de moi, me prenant la main pour l'attacher à nouveau, essayant avec l'autre mais j'ai un mouvement de recule. Un garde tire, il semble nouveau et nerveux, me ratant de peu mais figeant tout le monde. L'infirmière ressert les liens autour de mes jambes, me faisant me crisper de douleur.

"Vous voulez vraiment que cette femme soit attachée à son lit alors qu'elle est blessée et incapable de marcher ?" L'infirmière regarde sérieusement les hommes armés, refusant d'aller plus loin.

"On obéit aux ordres. C'est une classe D." Répond un soldat.

"C'est moi qui ai défait ses liens. Un peu d'humanité ne ferait pas de mal surtout qu'elle a aidé pendant le combat en se prenant des coups à votre place." Répond le premier infirmier qui s'était occupé de moi.

"Aucune exception ne doit être faite. Elle a déjà de la chance d'avoir été prise en urgence." Surenchérit un garde.

Une dispute éclate entre eux, ils parlent de plus en plus fort me donnant un horrible mal de crâne. Je finis par ressentir à nouveau cette envie de tuer, c'est juste pas le moment.

"VOS GUEULES !" Criais-je, à bout de nerfs, ça suffit à les faire taire.

"Parce que tu crois que tu as de l'autorité ?" Dit un garde en s'approchant de moi, posant son arme contre ma tempe.

"Trop proche" je grogne, j'arrive encore à tenir mon envie de tuer.

"Trop proche de quoi sale classe D ?" Il se moque de moi, ainsi que beaucoup d'autres, mais certains gardes semblent comprendre.

Un haut gradé fait se taire les rires avant de faire reculer celui que je jugeait trop proche de moi. Lui parlant dans l'oreille avant de venir me mettre le liens sur mon bras brûler, il fait cependant attention de ne pas le mettre sur la brûlure. Je me sens rassurée comme ça, rassurée pour eux. Il se tourne ensuite vers les infirmiers.

"Un peu d'humanité oui, mais pas avec ceux qui risquent de nous tuer. Posez lui la question, elle préfère sûrement être retenues en présence d'autres personnes." Sa voix est calme et autoritaire, il semble avoir l'oeil pour comprendre les choses et être expérimenté. Je le reconnais, c'est le soldat qui m'avait ramené vers ma cellule, il a du voir mon changement et le reconnaître à nouveau maintenant.

il indique aux soldats de sortir, ce qu'ils font pour la grande majorité, un ou deux restent pour surveiller. Je m'agite un peu, mais gémit de douleur à chaque fois que je bouge un peu trop, mes pensées passent de l'envie de tuer à la douleur, puis de la douleur à l'envie de tuer, je voudrais dormir en ce moment au lieu de subir cette torture mentale. L'infirmière soupir puis va chercher quelque chose, revenant mais se disputant un peu avec un soldat. Elle arrive vers moi, glissant un bonne nuit à mon oreille, me piquant le bras. Je gémis encore de douleur, m'endormant ensuite grâce à ce qu'elle m'a injecté, espérons que ça me calme. 

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