Échappée, échappée... ! une échappée, vite !
C'était tout ce qu'il demandait, du fond de son cœur et par la force de sa croyance. Il se jetait à corps perdu dans ce bois immense, cette obscurité pénétrante.
Et pourtant... il trébucha, racla la terre de ses ongles et se dépêtra plusieurs fois et avec virulence des membres de la forêt. Il courut, dévala et chuta, il s'accrocha si fort, si terriblement.
Qu'on eût pitié, oui ! De cette pauvre âme terrifiée qui, à l'échelle de ses Dieux, semblait ramper d'une lenteur inquiétante, tandis que derrière, elle sautillait presque, elle le suivait avec ivresse. Lui croyait encore et priait pour être vitesse, vivacité... vie !
Mais elle lui saisit la jambe... et de sa force implacable, elle l'entraîna en arrière. Quand bien même il se débattit, il hurla d'effroi à son contact glacial et la supplia qu'il ne voulait pas y retourner, qu'il voulait partir, elle continua.
Enfin, lorsqu'elle l'eut ramené à l'endroit où l'obscurité devenait pâteuse, à la frontière avec le néant, elle se glissa contre lui et, de terreur, il se pétrifia.
Avec une illusion de tendresse, sa main remonta le long de sa jambe et d'une lame - ou bien d'une griffe ? -, elle déchira ses braies. Tout en poussant un rire rauque et feutré, elle joua de ses doigts sur sa cheville nue.
Cela dura quelques instants, puis sans crier gare, elle y planta jusqu'à l'os ses instruments.
.oOo.
Petit paragraphe, qui avait d'abord pour vocation d'être l'introduction d'un chapitre, et qui me paraît maintenant trop grandiose pour y figurer. Mais je l'aime quand même donc je le poste ici ;)
Hésitez pas à donner votre avis ou laisser un vote. (Et allez pas me dire que vous auriez aimé avoir une scène de torture en entier!)
