OSCURO SEGRETO. Tome I.

Chapitre trente quatre : The begining

Ses yeux plongent dans les miens, j'ai envie de lui dire que je suis désolée, que j'ai envie de m'ouvrir totalement à lui mais je n'en fais rien.

À part plonger dans ses bras et l'embrasser à pleine bouche. Je sens sa respiration s'accélérer, il tient mon visage entre ses mains et m'embrasse à son tour, d'un baiser si fougueux que j'en perd l'équilibre, il me rattrape par la taille.

Le front posé contre le mien, il me regarde.

– Nils, je...

– Ne dis rien.

Il dépose un dernier baiser sur mon front et nous sortons de la pièce.

– Vous voilà ! Nous allons porter un toast, rejoignez nous dans la salle à manger.

En entrant, je salue furtivement Stella, le père de Nils m'adresse un signe de tête polie et mon regard se tourne vers Hémon et sa femme, il me sourit un peu trop au goût de Nils, qui enroule son bras autour de ma taille en levant une coupe de champagne de l'autre main.

– Au Champagne Hastain. Prononce la famille en cœur.

Nous nous regardons avec Julia qui se trouve à côté de moi, nous contenant pour ne pas rire.

– Asseyez-vous je vous en prie. Nous propose Nicole.

Lorsque je m'assoie, je sens la main possessive de Nils se poser sur ma cuisse, je tourne la tête et voie sa contrariété lui crisper le visage, alors qu'Hémon  m'observe toujours. Je pose ma main sur la sienne et agrippe ses doigts, il lève les yeux vers les miens et je tente de lui offrir toute ma compassion dans mon regard.

Nos échanges semble l'apaiser, c'est comme si nos yeux avait une conversation entière sur la passion que nous ressentons l'un envers l'autre.

J'ai chaud.

– Alors Nils, tu as enfin réussi à séquestrer une femme pour la contraindre à te suivre aux repas de famille. Rit Hémon.

La main de Nils se crispe à nouveau sur ma cuisse, c'est douloureux.

– Il n'a pas eu besoin de me séquestrer, c'est moi qui suis tombé amoureuse de lui lors du réveillon du jour de l'an et qui l'ai obligé à ne plus me quitter.

J'entends le rire de Nicole résonner, Hémon se renfonce dans sa chaise, déçu d'avoir perdu une occasion de se taire certainement.
Je sens le regard surpris de Nils sur moi, ce qui me fait rougir.

– Vous êtes charmante Giannina, s'exclame Nicole. Je suis sûr que Nils n'a pas besoin d'être contraint pour apprécier votre compagnie.

Je rougis de plus belle en voyant le sourire éclatant de la mère de Nils et tourne la tête dans sa direction, il me regarde avec tant d'amour que j'en ai la tête qui tourne.

Comment cet homme peut-être aussi doux après m'avoir envoyé balader il y a seulement quelques heures.

Le dîner débute et la pièce est remplie de rire, des voix puissantes de Gilles Hastain et Hémon, Tom conte ses blagues les plus soft pour faire rire l'assemblée, tandis que Julia parle de mode avec Stella.

Je ne peux me concentrer sur tout ces gens, trop absorber par mon attirance pour celui qui me tient la main sous la table, je le regarde timidement, tandis qu'il me dévore des yeux. Nils se penche en avant et je sens son souffle sur mon oreille.

– Arrête de me regarder comme ça, où je vais te prendre sur cette table devant tout le monde. Murmure-t-il, l'air de rien.

Mon souffle se coupe, je serre les cuisses, alors qu'il me regardant fixement. Je tourne la tête et sourit à Julia. Lorsque je sens une large main se glisser sous la table, entre mes cuisses, je m'empresse de l'arrêter en la retenant avec la mienne.

Nils me sourit malicieusement et réinstalle sa main sur ma cuisse.

– Mesdames, il est temps que nous prenions congé.

– Gilles ! Nous sommes en plein repas de famille.

– J'ai dit que nous prenions congé. Répète-t-il autoritairement. Nous serrons revenu rapidement.

Les hommes affichent tous un air sérieux sur le visage, je sens la main de Nils s'échapper et le vois disparaître avec les autres, au fond du couloir où se trouve un domestique planté devant une mystérieuse porte qu'ils empruntent.

– Qu'est-ce qui se passe ? Questionnai-je Julia en chuchotant.

– Tout ce que je sais, c'est qu'il s'agit d'une urgence.

Le regard inquiet de Julia est communicatif, je vois Nicole se tortiller sur sa chaise.

– Profitons en pour boire une autre coupe de champagne !

Son faux sourire m'inquiète, un domestique nous apporte des coupes et nous buvons une gorgée à l'unisson en attendant leur retour.

Une heure plus tard, je me lasse des sujets de discussion sans intérêt de Nicole et regarde le fond de ma coupe vide.

Je tourne à nouveau la tête vers le couloir d'où j'appercois toujours l'homme habillé en noir qui ne bouge pas, semblable à une statue qui selle la grande porte aux moulures dorés.

Je ne peux attendre plus, curieuse de savoir ce qu'il s'y cache, je me lève et prétexte de devoir m'absenter aux toilettes.

J'avance précautionneusement jusqu'au domestique, sans porter l'attention de la tablée derrière moi et je chuchote.

– J'ai besoin de voir monsieur Nils Hastain, puis-je entrer ?

– Je suis navrée madame, je ne peux laisser entrer personne.

Je lui sors mes yeux les plus doux, dans l'espoir que ça fonctionne.

– S'il vous plaît... c'est très urgent.

– Je ne peux vraiment pas vous faire entrer madame.

Je soupire en me retournant.

Putain qu'est-ce qui se passe ?

Et puis merde.

– Je dois le voir !

Je me précipite sur l'homme, lui inflige un coup de genou dans les parties intimes et alors que Nicole arrive en trombe derrière moi en hurlant, j'entre dans la pièce, où se trouve Nils, Tom, Hémon et Gilles Hastain, accompagnés d'autres hommes.

Un homme en particulier retient mon regard.

Ma vue se trouble, je sens le monde tourner beaucoup trop vite autour de moi.

C'est impossible.

J'ai du mal à respirer, ma bouche s'assèche.

Il ne peut pas être ici.

J'entends les cris derrière moi, dans un bruit lointain.

Il ne peut pas être vivant, mon vrai père est mort il y a bien longtemps.

Une larme coule le long de ma joue, mes membres tremblent.

– Papà ?

Fin.