want it back because dreams don't fade.

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  Les harmonies s'enchaînaient en tons clairs et apaisants, les notes ondulaient doucement dans l'air, c'était beau

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Les harmonies s'enchaînaient en tons clairs et apaisants, les notes ondulaient doucement dans l'air, c'était beau. La mélodie d'une histoire terminée trop tôt, le son d'un cœur nostalgique, le bleu éraflé de souvenirs désormais flous ; ça ne sonnait jamais aussi bien qu'avec Lee Minho.

Assis à son piano, ses yeux en amande gorgés de concentration et des mèches brunes retombant sur son visage angélique, il avait tout de l'enfant prodige, futur virtuose de la musique et fierté de ses parents et professeurs. Lorsqu'il jouait, on s'arrêtait immanquablement pour l'écouter, ne serait-ce qu'une infime seconde, lui qui semblait être né pour ça, tellement ça se sentait. La passion coulant dans ses veines, la passion qui débordait si fort qu'elle le noyait. Ça pouvait pas se louper.

Beaucoup croyaient à un talent inné ou une chance injuste, lorsqu'ils le voyaient. La vérité c'est qu'ils n'étaient pas là, toutes ces années de travail assidu, toutes ces heures et tous ces jours d'entraînement.

Mais même cela, honnêtement, ça lui passait par-dessus là tête, à Minho. Ce qu'on pouvait bien penser de lui, le temps qu'il y avait passé. D'un coup, ça n'avait plus tant d'importance. Car lorsqu'il jouait, c'était seulement une discussion entre lui et les notes. Une discussion qui en revenait toujours à lui, d'ailleurs. Celui grâce à qui il s'était inscrit au conservatoire, près d'une décennie plus tôt, puis dont le chemin s'était éloigné du sien.

Sauf qu'encore aujourd'hui, dès lors qu'il se posait à son piano, c'est comme s'il n'était jamais parti. Que ses regards rassurants n'avaient pas pris le large, qu'il était resté en Corée, que leurs mélodies ne s'étaient pas éloignées. Lee Minho avait toujours eu du mal à tourner la page, mais surtout avec Kim Seungmin, en réalité.

Sa voix taquine avait un peu trop embaumé son cœur, il parvenait plus à se séparer de son odeur.

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Et puis y'avait eu ce message, ces mots pas si limpides, sur l'écran du pc. Cette question après tous ces silences, bien après la séparation des chemins. « Tu te souviens de moi ? »

Non, avait voulu répondre Minho. Mais il avait le cœur honnête, malgré la tristesse. Alors il n'avait pas menti, c'est qu'au fond de lui il avait encore infime espoir, celui de renouer lien en dépit des années. Parce que Seungmin, avant d'être un inconnu, un morceau comme un autre de son enfance, il avait compté parmi ses plus proches amis. Le garçon du réconfort, celui qui ne se moquait jamais de lui et le défendait sans relâche, malgré qu'il soit le cadet des deux. Le jeune violoniste admiré de tous, à qui la vie semblait avoir offert tous les dons. Le jeune violoniste admiré de tous, mais surtout de Lee Minho.

Mais le temps avait passé. Suite au déménagement du plus jeune, leurs échanges s'étaient ternis, amoindris jusqu'à devenir tout bonnement inexistants. Leurs mères se donnaient encore des nouvelles, pourtant. Sans même le réaliser, chacun s'était désintéressé de l'autre, de sa vie, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que gêne et pire que tout, l'amer goût de regret. Mais le temps avait encore passé et même ce dernier, il commençait à s'effacer. Ne laissant qu'une image floue, des paroles étouffées, un sentiment diffus. À tel point qu'il croyait, Minho, déjà être oublié du violoniste. Ironiquement, ce dernier le pensait aussi, être oublié.

Alors il restait cette question en suspens, ce pourquoi sur les lèvres inaudibles. Cette interrogation trouble, si palpable au travers des messages creux, si pesante sur l'embryon de conversation. Évidente à en souffler, Seungmin y avait répondu avant même que Minho n'ose la poser.

Il le recontactait car Jiwon, la mère de Minho, s'était proposée pour accueillir son amie et sa famille chez elle. En Corée, durant les prochaines vacances. Son homologue, Harin, avait gaiement accepté et voilà où ils en étaient.

Ça porta un coup au moral de Minho. Une amère impression d'avoir été, encore une fois, trop naïf. Seungmin ne lui écrivait pas car il tenait lui-même à renouer lien, seulement car il craignait un malaise, une fois sur place. Peut-être même qu'on lui avait demandé, qu'il s'y sentait forcé? Cette pensée broya un peu plus son humeur.

Pris dans ses ruminations, il ne s'inquiéta même pas desdites vacances, balayant déjà les espoirs qu'il aurait pu avoir quant au plus jeune. Vidé de toute motivation, il éteignit son pc et, possiblement, oublia de répondre. Il n'avait plus la tête à ça, de toute façon.

꒰ა ☁︎ ໒꒱

⇘ 𝚂𝟹𝚄𝙽𝙶𝙼𝟷𝙼𝚉 ::
𝚂𝚒 𝚓𝚎 𝚝'𝚎𝚖𝚋𝚎̂𝚝𝚎 𝚝𝚞
𝚙𝚎𝚞𝚡 𝚕𝚎 𝚍𝚒𝚛𝚎 𝚝𝚞 𝚜𝚊𝚒𝚜.
𝙹𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚙𝚛𝚎𝚗𝚍𝚛𝚊𝚒𝚜
𝚚𝚞𝚎 𝚝'𝚊𝚒𝚎𝚜 𝚙𝚊𝚜
𝚎𝚗𝚟𝚒𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚕𝚎𝚛.

Se réveiller avec un message comme celui-ci, c'est assez déroutant. D'autant plus pour Lee Minho et sa hantise des conflits, peur tapie de déplaire. Les cheveux en bataille, en tailleur sur sa chaise de bureau et engloutissant un bol de céréales d'une main distraite, il avait plus grand chose à voir avec le pianiste modèle de la veille.

⇘ :: 𝙽𝚘𝚗, 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚌̧𝚊.
𝙾𝚞 𝚙𝚎𝚞𝚝-𝚎̂𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚜𝚒.
𝙳𝚎́𝚜𝚘𝚕𝚎́? 𝙹𝚎 𝚙𝚎𝚗𝚜𝚊𝚒𝚜
𝚚𝚞𝚎 𝚝𝚘𝚒, 𝚝𝚞 𝚟𝚘𝚞𝚕𝚊𝚒𝚜
𝚙𝚊𝚜 𝚖𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚕𝚎𝚛.

Non, oui, pourquoi, les idées s'emmêlent et la peur s'en mêle. La petite voix, celle qui titille le fond de son esprit, lui murmure qu'il est ridicule. C'est qu'il a jamais été bien doué avec les mots, Minho. Il adore parler pourtant, mais des fois, ça se bouscule un peu trop, trop vite et trop violemment. Il pense que ça fait de lui un idiot, il l'était seulement de le penser. Finalement, parce qu'il ne pouvait laisser éternellement Seungmin en attente, le garçon bricola une réponse honnête – quoiqu'un peu vague.

Son ami d'enfance ne se reconnecta qu'en fin d'après-midi et étonnamment, il sembla plus s'amuser qu'autre chose de ces explications. La soirée passa et les messages défilèrent, plus naturellement qu'escompté, comme quoi il n'y avait pas de quoi s'inquiéter autant. Dans le cœur de Minho ça se réchauffa, ça s'apaisa. Seungmin lui raconta son arrivée en France, ce qui avait changé depuis. Il demanda aussi s'il continuait le piano, la musique. Lui avait arrêté le violon, faute de temps et motivation. Quelque peu honteux, il avoua regretter, tout comme d'avoir perdu contact avec l'aîné, plus subtilement.

Ils continuèrent de parler ainsi jusqu'à ce qu'il soit temps pour Minho d'aller dormir, le couvre-feu largement dépassé et les quelques minutes grappillées à sa mère toutes usées. Le lendemain, lui restant une poignées de minutes avant de filer dans l'aube glacée, il laissa un message de bonne journée au parisien, pour quand lui se lèverait. Mais surtout, il le remercia et précisa, car c'était important mine de rien, qu'il était vraiment heureux de lui reparler. Puis il était juste comme ça Minho, honnête et spontané quant à ses sentiments.

En rentrant après ses cours du soir, une pointe d'euphorie le gagna, à la vue de la notification sur l'écran noir et blanc. Il y avait bien quelque chose à reconstruire, il n'était pas le seul à vouloir. C'était rien mais pour lui, ça signifiait tout. Il allait retrouver le garçon du réconfort.

ఌ︎.

jsp quoi dire mais j'espère ça vous plaît les loulous <3 et à partir de maintenant updates tous les lundis et jeudi!! soyez là ayo☝️😔

౨ৎ 𝗕𝗥𝗢𝗞𝗘𝗡 𝗠𝗘𝗟𝗢𝗗𝗜𝗘𝗦 . 2minWhere stories live. Discover now